« Les paysans épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de cueillir pour vivre et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé » (La Bruyère)
Y a t-il un seul journal télévisé dans lequel on n'évoque pas au moins une fois le monde et les problèmes ou réussites relatives à l'agriculture ?
Crise de l'agriculture, malaise du monde paysan, baisse du revenu agricole, désertification des campagnes, débats autour de la politique agricole commune et de ses réformes, manifestations parfois violentes des agriculteurs, inquiétudes des consommateurs sur la qualité des aliments, dégradation de l'environnement…, l'agriculture et le monde agricole sont ainsi souvent placés au cœur de l'actualité.
Aussi, alors que le Salon de l'Agriculture à Paris permet chaque année l'expression de revendications en tout genre (et son traditionnel défilé d'hommes politiques), l'agriculture et ses réalités économiques, sociales et politiques est plus que jamais présente sur le terrain médiatique. De même, on peut noter qu' « aucune profession ne bénéficie d'un ministère dont la seule fonction est de les défendre » (Les sociétés paysannes). Outre les bouleversements du métier d'agriculteur lié aux progrès techniques et à la mécanisation, de nombreux changements affectent la réalité de l'agriculture et l'on se met à penser, depuis les années 70, à une disparition des « paysans ». Si la thématique de « la fin des paysans » suppose inévitablement un « renouveau de l'agriculture », on peut mesurer dans quelle mesure un monde paysan persiste aujourd'hui dans la société française.
[...] fiche de lecture des Sociétés Paysannes). Dans de nombreux pays du Sud, le siècle passé a vu l'apparition de nouvelles paysanneries et leur insertion dans des sociétés globales Du nord au sud, les processus d'intégration environnementale du secteur agricole sont inégalement avancés, portés par des acteurs différents, mais le plus souvent extérieurs au monde paysan. Les paysans sont donc alors un groupe social fortement hétérogène : entre les petites exploitations qui tentent de survivre par des reconversions dans l'agriculture biologique ou les cultures spécialisées et les grandes fermes céréalières ou betteravières, ce sont deux mondes différents qui s'opposent, deux modèles culturels et productifs divergents (l'orientation quantitative et capitaliste ou le choix qualitatif et écologique), apparemment unis derrière la bannière si vantée qu'est l'agriculture française Il faut aussi rappeler qu'une partie importante des exploitants agriculteurs gagnent très modestement leur vie. [...]
[...] Il doit en outre prendre en compte les attentes d'une société de plus en plus exigeante en terme de qualité des produits qui lui confie même un nouveau rôle de conservateur du patrimoine naturel. L'agriculture n'est donc plus ressentie socialement comme un état mais bien comme un métier une profession à part et à part entière De surcroît, l'agriculture française s'est insérée dans le jeu des échanges internationaux (dotations boursières, maillon essentiel de la filière agroalimentaire, faire-valoir de la France sur le plan économique et soulignons qu'elle a d'ailleurs été une des pièces maîtresses dans la construction européenne. [...]
[...] Fin et renouveau des paysans. A. De la paysannerie à l'agriculture. B. La réapparition d'une problématique paysanne. II. Les renouveaux modernes de la paysannerie. [...]
[...] Ainsi, force est de constater que le poids du secteur agricole, en matière d'emploi, s'est fortement restreint alors que les besoins économiques des agriculteurs n'ont jamais été aussi grands (les subventions agricoles constituent ainsi le plus grand budget de l'U. E. tant pour assurer des revenus viables que pour permettre les investissements). La réforme de la P.A.C. en 1992 a accru cette tendance déjà observée auparavant. En procédant à un gel des terres et à une baisse des prix agricoles, cette réforme a paralysé toute une dynamique économique et sociale. Elle a peut-être, plutôt, introduit une autre dynamique en accentuant la concentration des exploitations, moyen de survie face à une crise des revenus. [...]
[...] Fin et renouveau des paysans A. De la paysannerie à l'agriculture Parler de sociétés paysannes s'avère aujourd'hui anachronique : d'après Henri Mendras, après un millénaire d'existence en Europe occidentale, les sociétés paysannes ont été détruites en moins d'un demi-siècle, après la Seconde Guerre mondiale En terme de poids démographique, les chiffres parlent également d'eux- mêmes : le secteur agricole employait encore 45% de la population active en 1945, les agriculteurs et ouvriers agricoles ne sont plus que dès le début des années 90. [...]
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