"Nous voilà proprement désorientés, puisque les étiquettes ne correspondent plus au flacon;les paradigmes traditionnels à travers quoi nous avions appris l'histoire et la politique sont en train de vaciller. Tel est le vertige de notre époque qui a bousculé tous les classements": c'est par ces mots que Pascal Bruckner décrit la période de l'après-guerre froide, qui a rendu visible la "fin de l'âge idéologique"(Aron), déjà amorcé durant la guerre froide.
[...] Pasquier font le constat d'une standardisation des politiques territoriales en France et en Europe. Cette standardisation est liée à la professionnalisation du personnel de l'action publique, aux échanges entre niveaux de gouvernement et au déclin des alternatives politiques. Mais elle est aussi la cause et l'effet d'une domestication des élus dont les modes de pensée convergent : des mots d'ordre comme le partenariat le développement durable le projet urbain la bonne gouvernance ont ainsi pu s'imposer comme des évidences internes à ces mondes. [...]
[...] Le mot idéologie est finalement apparu assez récemment. La question est de savoir s'il est le nom enfin trouvé d'une réalité préexistante ou s'il est plutôt le corrélat de l'apparition d'une nouvelle réalité sociale Raymond Boudon privilégie la seconde option. Selon lui, l'apparition du mot et liée à un l'apparition d'un fait social nouveau à savoir : tentation de plus en plus communément répandue de fonder l'ordre social et l'action politique sur des analyses de type scientifique La conception marxiste Marx et Engels vont à leur tour assigner au concept d'idéologie une connotation péjorative. [...]
[...] La fin des idéologies? La fin des idéologies ? Introduction Nous voici proprement désorientés, puisque les étiquettes ne correspondent plus au flacon ; les paradigmes traditionnels à travers quoi nous avions appris l'histoire et la politique sont en train de vaciller. Tel est le vertige de notre époque qui a bousculé tous les classements : c'est par ces mots que Pascal Bruckner décrit la période de l'après guerre froide, qui a rendu visible la fin de l'âge idéologique (Aron) déjà amorcé durant la guerre froide. [...]
[...] En parallèle à ces changements de clivages, ces changements culturels on constate que c'est notre rapport aux idéologies qui a changé. Les systèmes de valeurs et de représentation proposés par les partis politiques, les associations ( ) sont davantage vécues sur un mode individuel, voire identitaire, plus que collectif. Les idéologies ont perdu leur capacité de mobilisation collective orientée vers la réalisation d'un but commun comme par exemple la révolution du prolétariat, qu'Aron jugeait déjà obsolète dans les années 1950. [...]
[...] Mais les idéologies, c'est à dire à la fois les idées, les conceptions du monde, les cadres de pensée ou référentiels gardent leur importance et structurent toujours le monde sociopolitique. Certes elles ne sont plus ces grands systèmes de pensée doctrinaires, qui offraient des interprétations du monde dans sa globalité et un projet collectif auquel on pouvait adhérer. Mais elles s'insèrent de manière complexe dans le jeu des relations sociales, de l'offre politique, des actions collectives, et des relations internationales. Le discours sur la fin des idéologies est donc devenu lui même obsolète, prisonnier du contexte incertain de l'après guerre froide. [...]
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