Francis Fukuyama, La fin de l'Histoire et le dernier homme, apparition d'une classe moyenne, victoire de la démocratie, suprématie du libéralisme, régimes autoritaires, discontinuité des régimes démocratiques, dialectique de l'État, appartenance nationale, lois subpolitiques
"La fin de l'histoire et le dernier homme" est un essai de l'auteur américain Francis Fukuyama, publié en 1992. Il développe dans ce texte l'idée que la Guerre froide marque la victoire idéologique de la démocratie libérale sur toutes les autres idéologies politiques. Cette fin de l'histoire ne se caractérise pas par l'arrêt définitif des conflits, mais par la suprématie absolue de la démocratie et du libéralisme sur les autres idéologies. La démocratie libérale est donc l'aboutissement de l'humanité. Pourtant, dans cet extrait, il montre comment la démocratie libérale, malgré son fondement a priori rationnel, est régulièrement interrompue par des parenthèses autoritaires.
Il aborde ensuite la question de l'Etat, et de son rapport au peuple qu'il administre : l'Etat fait-il la nation, ou la nation préexiste-t-elle à l'État ? Malgré la victoire d'une forme d'État homogène et universel, renforcé par l'économie mondiale, le progrès des sciences et de la technique, l'apparition d'une classe moyenne et la diffusion de l'idée de reconnaissance rationnelle comme fondement légitime du gouvernement, certains peuples résistent à ce mouvement en réaffirmant au niveau subpolitique des identités qui renforcent les barrières entre État et nation.
[...] Ainsi, l'État stable s'enracine par la constitution et le droit. Il use aussi de l'instruction publique et du récit national, de la conscription, et de l'adhésion populaire par l'élargissement du suffrage. Un État n'est pleinement légitime que lorsqu'il coïncide ou est accepté par une nation se reconnaissant dans des valeurs et des projets communs. Plus le peuple est divisé, par des nationalismes et des religions, plus l'installation de l'État libéral est difficile. Ainsi, l'État libéral doit lutter contre son peuple pour lui inculquer des valeurs démocratiques et libérales, nécessaires à sa survie. [...]
[...] Dans la conception de Fichte, dans Discours à la nation allemande, la patrie et le peuple dépassent l'État. Fichte glorifie la valeur supérieure de la société, ses droits, ses devoirs et sa souveraineté et promeut le patriotisme, sur lequel l'Etat doit s'appuyer pour agir et pour s'assigner un objectif plus élevé que celui initial de la paix intérieure, de la sauvegarde des libertés et de la propriété. Fukuyama fait référence à Zarathoustra, un livre en quatre parties, composé de discours, de paraboles, de poésies et de chants, écrit par Nietzsche. [...]
[...] La Seconde République est instituée le 24 février 1848 après la révolution. Elle met en place un exécutif à la légitimité très forte (le président de la République est élu au suffrage universel masculin) mais aux pouvoirs faibles. Cela ne convient pas à Louis- Napoléon Bonaparte qui est élu, puis refuse de laisser sa place à la fin de son mandat. Il prend le pouvoir par un coup d'État et donne lieu au Second Empire. La troisième République est proclamée le 4 septembre 1870 après la défaite de Napoléon III lors de guerre franco-prussienne. [...]
[...] C'est en effet là toute la dialectique de l'État et de la nation. Chaque peuple possède ses propres caractéristiques culturelles, sa langue, ses traditions, ses aspirations, « ses croyances communes sur le bien et le mal, sur la nature du sacré et du profane » (lignes 29-30) et ses craintes, qui peuvent nuire à l'État. En effet, les individus sont structurés intellectuellement par leur langue et leur culture, si bien qu'à tout peuple ne peut correspondre la même forme étatique. [...]
[...] L'État véhicule des valeurs positives qu'il transmet à la société, et autour de lui se construit un mythe de l'État, qui s'élève au-dessus des intérêts particuliers et est garant de la grandeur nationale. L'État devient la personnification juridique de la nation : les valeurs démocratiques se transforment en fierté, et donc appartiennent au champ du thymos. En effet, pour des auteurs comme Michelet ou Levis, « L'Etat fait la nation » : il unifie le peuple et joue un rôle dans la création d'un sentiment national. [...]
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