Le Golfe Persique, « cœur pétrolier du monde », est bordé par l'Iran, l'Irak, le Koweït, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, le Qatar, les Emirats Arabes Unis et Oman (avec Musandam). Seuls l'Iran, l'Irak et le Bahreïn sont majoritairement de confession chiite; le sunnisme étant majoritaire dans les autres pays. Six de ces pays sont membres de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de pétrole) et du Conseil de Coopération du Golfe créé en 1981 afin d'instaurer un marché commun dans le Golfe. Les pays sont ainsi invités à ouvrir leurs frontières aux biens produits dans le Golfe et à assurer la stabilité politique et économique de la région.
Ces pays prospères attirent les migrants qui selon l'Organisation Internationale du Travail représentent 90% de la population au Qatar, 88,8% aux Emirats Arabes Unis, 80,4% au Koweït, 70% en Oman et 40% en Arabie Saoudite. Cependant, une fois sur place ces immigrés font face à un réel refus d'intégration de la part des nationaux. Ils ne sont pas les seuls à ne pas être intégrés à la société civile et politique, puisque les femmes du Golfe voient leurs droits niés. Les femmes et les immigrés constituent donc deux groupes exclus des sociétés du Golfe.
[...] Ainsi, la langue arabe est devancée dans le Golfe par l'ourdou, le malayalam (langue du Kerala) et le hindi. Les goûts, les modes, les valeurs et les comportements sont également très influencés par la présence des communautés immigrées. Par ailleurs, l'attitude des pays d'origine pourrait également constituer une perspective d'évolution. L'Inde a mis en place une politique de formation et de soutien de ses migrants avec la création en 1978 d'une Overseas Manpower Corporation et la promulgation en 1983 de l'Emigration Act, mais des pays comme le Sri Lanka laissent leurs ressortissants livrés à leurs employeurs, en ignorant par exemple le viol de ressortissantes par leurs employeurs. [...]
[...] On note néanmoins que les femmes ayant la nationalité d'un pays du Golfe subissent moins de discrimination que les immigrés. Ali Mazrui, en parlant du Koweït, a d'ailleurs souligné que les femmes se positionnaient entre les immigrés et les hommes de nationalité koweïtienne.»[9] Les femmes ont ainsi un statut privilégié par rapport aux immigrés mais l'idéologie patriarcale selon laquelle les femmes sont faibles et sans défense demeure. Bibliographie - Butenschon N., Davis U., Hassassian M., Citizenship and the State in the Middle East, Approaches and Applications, Syracuse University Press - Dresch P. [...]
[...] L'immigration dans le Golfe se caractérise par la quasi-impossibilité de s'implanter durablement dans le pays et d'y faire souche. La nationalité ne se transmet en effet que par le sang, et les naturalisations qui sont le fait du Prince sont extrêmement rares (seulement de la population serait naturalisée). Le pouvoir politique des États du Conseil de Coopération du Golfe est aux mains de dynasties de souche bédouine, arabe et sunnite (à l'exception d'Oman, dirigé par la branche ibadite de l'Islam) créant dans chaque pays une ethnocratie qu'Ali Mazrui définit comme étant un système politique basé sur la parenté, réelle ou présumée À une ethnie. [...]
[...] A political system based on kinship, real or presumed Mazrui (1975), Monarchies and nations, p.119. Lavergne Marc, Op. Cit. http://www.fraternet.com/femmes/info63.htm L'article 1210 du Code Civil iranien fixe l'âge de la puberté pour les filles à 9 années lunaires ans et 9 mois solaires). Sauf en 2005 : des élections municipales furent organisées mais les femmes en ont été exclues. [...]
[...] Les femmes et les immigrés constituent donc deux groupes exclus des sociétés du Golfe. Une nationalité niée ou refusée L'impossibilité pour les immigrés de s'implanter dans le Golfe L'exploitation des hydrocarbures depuis les années 40 attire une main- d'œuvre étrangère importante dans les pays du Golfe qui sont peu peuplés et où les femmes sont peu nombreuses à travailler. Le nombre de migrants fluctue selon les variations du cours du pétrole et leur répartition géographique est concentrée là où se trouve la richesse : leur présence est faible dans les Émirats du Nord, dépourvus de ressources pétrolières, mais plus importante dans des émirats tels qu'Abou Dhabi et Dubaï. [...]
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