Depuis le milieu du XVIIIème siècle de nombreux projets d'union de l'Europe ont vu le jour ; pourtant la construction européenne est un processus récent puisqu'elle ne démarre qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Sans décrire en détail les nombreux plans qui ont été élaborés il semble intéressant d'en évoquer les idées force afin de replacer les mouvements fédéralistes pendant la Deuxième Guerre mondiale dans la continuité des projets d'union.
Le développement de l'idée européenne montre que toute la problématique inhérente à la construction de l'Europe est déjà posée bien avant 1945, même si à chaque époque elle est tributaire du contexte historique.
[...] Tous deux, enfin, veulent croire que leurs objectifs sont réalisables à la fin de la guerre profitant d'une sorte d'état de grâce. Les signes de cette foi en la nécessité et la possibilité du changement se retrouvent notamment dans les témoignages de résistants français et polonais recensés par Tadeusz Wyrwa. Qui souligne qu' il y avait convergence, dans la presse clandestine française et polonaise quant à la nécessité impérative de construire une Europe nouvelle et unie Ainsi on pouvait lire dans le journal Combat : nous assistons à un miracle, un prodigieux miracle, issu des souffrances et du sang : le miracle de la Résistance. [...]
[...] Bien que ce fut pour des raisons différentes l'idée européenne gagna les différentes tendances politiques, à l'exception d'une minorité des conservateurs et des communistes Parmi les nombreux textes pro-européens écrits pendant la résistance deux documents rédigés en 1941 marquent le point de départ de la renaissance de l'idée européenne L'un est écrit par Altiero Spinelli, antifasciste en rupture avec le parti communiste italien connu sous le nom de Manifeste de Ventotene s'intitule pour une Europe libre et unie. L'autre est écrit par le socialiste français Léon Blum, ancien chef de gouvernement du Front populaire. Son livre, à l'échelle humaine, circulera dans la clandestinité, tout comme le manifeste de Spinelli bien que celui-ci n'eut qu'une très faible diffusion pendant la guerre Les deux textes se rencontrent sur des thèmes essentiels. [...]
[...] Est à souligner également combien une idée aussi puissante soit-elle reste tributaire d'un contexte historique favorable pour s'imposer dans les faits, enfin. Bibliographie Bitsch Marie-Thérèse: Histoire de la construction européenne, éditions complexe, Paris 1996. Loth Wilfried: Der Weg nach Europa. Geschichte der europäischen Integration 1939-1957, Göttingen Seiten 9-27 Mazower Marc : Dark Continent. [...]
[...] Sans décrire en détail les nombreux plans qui ont été élaborés il semble intéressant d'en évoquer les idées force afin de replacer les mouvements fédéralistes pendant la deuxième guerre mondiale dans la continuité des projets d'union. Premièrement on peut souligner qu'européisme et pacifisme vont toujours de pair, la deuxième guerre mondiale ne faisant pas exception. Comme le fait remarquer Marie-Térèse Bitsch, ce n'est certainement pas un hasard si l'une des œuvres majeures voit le jour en 1814 après un quart de siècle de guerre en Europe. Il s'agit du projet du comte Henri de Saint –Simon qu'il destine aux diplomates du Congrès de Vienne. [...]
[...] Les préoccupations économiques n'étaient pas absentes des programmes. Par exemple le journal notre Europe préconisait la naissance d'un Etat européen seul capable en présence des blocs russes et américains de résister à leur colonisation conjuguée ou antagoniste, et de provoquer sur le continent pacifié un grand essor économique .De même les dirigeants politiques en exil voyaient dans l'union la solution à la perte de prestige face aux Etats-Unis et à l'URSS .En effet l'expérience d'une perte de prestige toujours plus importante par rapport aux nouvelles puissances mondiales remettait en question l'indépendance des pays européens D'autre part le contexte de pénurie favorisait la mise en commun des ressources. [...]
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