La participation politique telle que nous la connaissons, c'est-à-dire l'ensemble des activités par lesquelles les citoyens entrent en relation avec le monde du pouvoir avec plus particulièrement le vote comme exercice et de la souveraineté du peuple (choix de celui ou ceux qui auront le pouvoir) est en déclin au vu de la participation politique symbolisée entre autres par un important taux d'abstention aux élections et le recul des adhésions partisanes et syndicales.
Ainsi, la représentation politique, en tant que processus par lequel des gouvernants se considèrent légitimes à parler et décider au nom d'un ensemble plus large (cette légitimité venant de l'élection), semble également connaître une crise. On a parlé, de fait, d'un certain désintérêt du citoyen pour la politique et d'un repli de l'individu dans la sphère privée face à l'individualisation de la société contemporaine.
Pourtant, le soulèvement populaire lors des élections de 2002 démontre que les individus sont conscients des enjeux de la participation politique. Ainsi, dans quelle mesure pouvons-nous parler de la crise de la représentation et du déclin de la participation politique en France ?
[...] Cette dernière serait également due à une hausse de l'éducation des individus qui refusent le statut de citoyen à minima et passif incarné dans le seul rituel de l'élection. L'idéal représentatif voudrait que le représentant n'agisse pas pour lui- même, mais selon la volonté du peuple durant son mandat. Cependant, la représentation crée forcément une distance entre ce que désire le peuple et les délibérations des représentants élus. La domination élus/électeurs réside dans l'organisation. Le phénomène oligarchique, soit l'apparition d'hommes politiques qui vivent de la politique au lieu de vivre pour la politique (Weber) creuse l'écart entre le personnel politique et le reste de la population. [...]
[...] Le fossé se creuse entre les citoyens et leurs élites politiques. La France est l'un des pays européens où l'abstention est la plus élevée. Aux dernières présidentielles en 2002, le taux d'abstention au premier tour à été d'environ 28,4%. De plus, l'adhésion partisane, autre forme conventionnelle et traditionnelle de participation politique, recule également, bien qu'elle connaisse un certain regain. Enfin, le taux de syndicalisation en France compte parmi les plus bas d'Europe (avec des salariés syndiqués environ). Le taux d'abstention aux élections prud'homales est lui aussi très important en 2008). [...]
[...] Pour Rousseau, la souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point Alors que chez les modernes, tous participent au choix des représentants qui prendront les décisions en votant. Selon Bernard Manin, au fondement de l'idée représentative se trouve un principe d'origine aristocratique. En effet, l'absence de mandat impératif et la non-révocabilité permanente des élus ont permis d'instaurer une indépendance entre les gouvernants et les gouvernés. [...]
[...] Le nombre d'associations créées à également doublé, surtout celles ciblées sur l'aspect humanitaire et social (écologie et protection de l'environnement, lutte contre le racisme etc). En effet, de par leur proximité les associations jouent un rôle plus important et plus concret, plus perceptible par la population. Les acteurs de la participation politique évoluent également, les individus non-citoyens se mobilisant de plus en plus. On peut citer par exemple les occupations de locaux de sans-papiers qui se mobilisent pour la régularisation de leur situation. A toutes ces formes de remise en cause de la participation politique traditionnelle s'ajoute l'augmentation des votes contestataires ou extrêmes. [...]
[...] La participation tend donc à être protéiforme en s'éloignant de la participation politique classique. Les modes de participation alternative s'inscrivent dans la défiance des citoyens envers leurs dirigeants. Dans ce contexte, c'est le fondement même de la représentation qui est remis en cause dans la mesure où les citoyens ne se sentent plus assez représentés par leurs politiques, déconnectés d'une société civile en mutation. En conclusion, je finirais par la thèse de Rosanvallon pour qui l'élargissement de ces modes de participation ne va pas forcément de pair avec la démocratisation de celles-ci. [...]
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