C'est à Mussolini, le fondateur du fascisme italien, que l'on doit la paternité du terme « totalitaire ». Le régime dont il était le leader, parce qu'il est apparu à la même période que le socialisme soviétique et le nazisme allemand et qu'il présentait des similitudes avec eux, a longtemps été inclus dans le même champ théorique (« impérialiste » puis « totalitaire ») dont ils étaient les principaux modèles de référence pris pour illustrer le concept de « totalitarisme ». Cependant, Hannah Arendt, dans son ouvrage « Les origines du totalitarisme » refuse l'inclusion du fascisme dans la même catégorie idéologique.
Pour cette dernière en effet, qui théorisa ce qu'elle baptisa elle-même « totalitarisme » (appelé jusque-là « impérialisme ») en s'appuyant sur les expériences politiques des régimes nazi et stalinien, celui-ci associe l'atomisation de la société, un parti unique, une idéologie qui s'étend à tous les aspects de la vie individuelle et collective, la propagande et la terreur. Le terme de « fascisme », devenu une catégorie englobante dont on qualifie des régimes tels que celui de Franco ou de Salazar au Portugal ou dont on accuse toute mouvance politique au programme rétrograde, désigne à l'origine le nationalisme autoritaire instauré en Italie par le leader populiste Mussolini par un coup de force (la « Marche sur Rome ») et qui prit fin en 1943 lorsque Mussolini fut démis de ses fonctions par le Conseil Fasciste qu'il avait lui-même mis en place.
Le fascisme italien était-il un totalitarisme ? On attribue souvent la paternité du totalitarisme au fascisme même si un certain nombre de critères du totalitarisme étaient tout simplement absents dans le régime mussolinien. Le fascisme initial était-il alors un totalitarisme ? Il est souvent présenté comme une banale dictature nationaliste dont l'évolution totalitaire ne se serait faite que par le biais du rapprochement avec l'Allemagne et aurait été trop tardif pour être vraiment efficace.
[...] A la recherche d'une identité, elle cherche à développer le sentiment national et à vaincre le complexe d'infériorité ressentie par beaucoup d' Italiens pour leur arriération économique. La bataille pour l'autarcie économique bataille du blé etc.) de Mussolini est un exemple de la nature d'abord nationaliste du régime. Il y a également une différence dans la fonction occupée par la personnalité charismatique du chef dans le fascisme et les régimes nazi et stalinien. Elle était décisive dans le fascisme, beaucoup moins dans les deux autres, en particulier dans le nazisme. [...]
[...] Le régime tout entier repose sur un consensus autour de la personnalité du chef, en raison de son flou idéologique. Le premier totalitarisme en Europe Des éléments nouveaux apparaissent cependant, distinguant l'Italie des dictatures précédentes, notamment le très fort encadrement de la société par l'Etat, assuré par la forte prépondérance du parti, et destiné à perpétuer le consensus qui a porté le fascisme au pouvoir, et contre lequel le Pape s'éleva, le qualifiant de statocratie Comme le disait lui-même Mussolini : je prends l'homme au berceau, je le lâche au tombeau L'administration est épurée. [...]
[...] Bibliographie - Serge Bernstein, Pierre Milza, Histoire du XXème siècle tome la fin du monde européen Hatier, Initial - Guy Hermet, Bertrand Badie, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques Armand Colin, sixième édition, Dalloz - Bernard Chantebout, Droit constitutionnel 23ème édition, à jour août 2006, Sirey Université. - Hannah Arendt, La nature du totalitarisme Bibliothèque philosophique Payot - Renzo de Felice, Le fascisme : un totalitarisme à l'italienne ? Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1981. [...]
[...] Un certain flou idéologique initial Hannah Arendt affirme que la terreur mise au service d'une idéologie est spécifique du totalitarisme. On constate cependant une certaine absence d'idéologie véritable dans l'Italie fasciste des premiers temps. Mussolini, ex-socialiste, affichait volontiers, dans sa phraséologie, une attitude révolutionnaire et antibourgeoise, s'inspirant des idées de Georges Sorel, et nombre de ses adhérents rêvent effectivement de substituer leur pouvoir à celui de la classe dirigeante traditionnelle. Le mot fascio emprunté à la gauche, est ambigu. Le programme est tout aussi équivoque, avec une forte dose de démagogie destinée à rallier les mécontents et les déclassés. [...]
[...] Le fascisme italien : un totalitarisme ? C'est à Mussolini, le fondateur du fascisme italien, que l'on doit la paternité du terme totalitaire Le régime dont il était le leader, parce qu'il est apparu à la même période que le socialisme soviétique et le nazisme allemand et qu'il présentait des similitudes avec eux, a longtemps été inclus dans le même champ théorique impérialiste puis totalitaire dont ils étaient les principaux modèles de référence pris pour illustrer le concept de totalitarisme Cependant, Hannah Arendt, dans son ouvrage Les origines du totalitarisme refuse l'inclusion du fascisme dans la même catégorie idéologique. [...]
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