Les bouleversements apportés par la guerre ont précipité l'avènement des idéologies fascistes et communistes, car elle a initié un mouvement de brutalisation et «répandu partout la double habitude de la violence et de la passivité. Elle a donné aux peuples européens la pire des éducations politiques » . Fascisme et communisme sont donc respectivement arrivés au pouvoir en 1922 en Italie et en 1917 en Russie. Ces deux idéologies apparaissent donc comme des « articles d'exportation », comme des réalités étrangères aux contextes nationaux de la France et de la Grande-Bretagne
[...] On remarque d'ailleurs que les anciens communistes forment une bonne partie des effectifs du PPF et de ses cadres dirigeants. On peut l'interpréter comme une déception à l'égard du communisme, qui semble depuis 1934 s'être rangé du côté de l'ordre, comme l'exprime Thorez devant l'agitation de l'été 1936 faut savoir terminer une grève L'élan révolutionnaire semble désormais être passé du côté du fascisme. Le succès du PPF est immense dès son lancement, mais au maximum, il atteindra environ membres, loin des annoncés par le parti. [...]
[...] En France, la montée du communisme est bien plus nette. Le PCF adopte une nouvelle politique et un nouveau discours : son mot d'ordre est désormais l'unité, et il reprend à son compte les idées de défense nationale et républicaine (contre l'antimilitarisme et le défaitisme traditionnel). Thorez, dans un discours d'octobre 1935, justifie cette politique : En ce moment les masses ouvrières n'ont pas á choisir entre la dictature du prolétariat et la démocratie bourgeoise, mais entre la démocratie bourgeoise et le fascisme.[ . [...]
[...] Nolte, op. cit. ibid. P. Milza, op. cit. P. Touchard (dir op. cit. [...]
[...] Ainsi, au RU comme en France, la radicalisation du fascisme, dans ses discours et ses modes d'action, conduit à sa fragilisation. Les mouvements fascistes perdent des militants et des soutiens financiers. Alors que la première moitié des années 30 avait vu le fascisme s'implanter et s'épanouir rapidement, la seconde moitié des années 30, le voit péricliter et se marginaliser progressivement. Nous avons étudié les relations d'interdépendance entre fascisme et communisme ; dès lors, l'année 1934, qui voit l ‘apogée des mouvements fascistes, ne peut qu'avoir des conséquences fondamentales pour le communisme. [...]
[...] Le terme de projet semble bien adapté à la France et au RU où le fascisme ne parvient pas au pouvoir. On peut retenir les éléments de définition suivants : une idéologie ultra-nationaliste, une volonté d'intégration des masses à la communauté nationale et de fondation d'un homme nouveau, un éloge du chef et d'une communauté militarisée, un programme corporatiste. Ces éléments vont nous servir de critères pour déterminer, parmi tous les partis et ligues d'extrême droite qui émergent en France et au RU, lesquels sont d'authentiques mouvements fascistes. [...]
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