A la fin de l'année 1936, George Orwell de son vrai nom Eric Blair, s'engage dans les milices du POUM (Partido Obrero de Unificacion Marxista), parti communiste dissident du stalinisme, et participe à la guerre d'Espagne. Blessé, il est contraint de rejoindre Londres clandestinement. A son retour, il est consterné par la manière dont les intellectuels de gauche rendent compte de la guerre d'Espagne et traitent le POUM qu'ils considèrent comme une organisation fasciste. En 1946 il déclare dans Hommage à la Catalogne que tout ce qu'il a écrit de sérieux a été écrit « contre le totalitarisme et pour le socialisme démocratique ». Cet engagement contre le totalitarisme et contre la gauche anglaise bien pensante, George Orwell le concrétisera dans l'écriture de son dernier roman, 1984.
Orwell situe ce dernier roman à Londres en 1984. La ville appartient à l'Océania, un des trois grands blocs qui divise alors la planète. Ce bloc est dirigé par un régime appelé Angsoc (ou socialisme anglais) fondé entre autre sur l'oppression, la propagande, l'extermination. Le peuple de l'Océania est divisé en trois classes : le Parti intérieur, classe dirigeante toute puissante et privilégiée, le Parti extérieur qui regroupe les travailleurs chargés d'exécuter les ordres du Parti intérieur et les Prolétaires, masse opprimée et exploitées vivant dans les quartiers insalubres. Winston Smith, membre du Parti extérieur et personnage principal du roman prend peu à peu conscience de la cruauté du monde dans lequel il vit et se rend coupable de « crime par la pensée » en mettant en cause les principes de l'Angsoc.
En quoi ce roman, à travers la mise en scène d'un monde entièrement contrôlé, contribue-t-il à la réflexion sur le totalitarisme ? Peut-on dire que George Orwell élabore dans 1984 une théorie sur le totalitarisme ? Le roman possède-t-il une puissance heuristique particulière pour décrire le phénomène totalitaire ? Ces questions sont importantes car George Orwell écrit dans un contexte, les années cinquante, où la réflexion sur le totalitarisme est pratiquement inexistante. Pour y répondre il faudra montrer que George Orwell construit le monde de 1984 comme un idéal-type de la société totalitaire, ce qui lui permet de mettre en lumière les traits caractéristiques de la société totalitaire.
[...] Le fait démocratique, lecture critique de 1984 de George Orwell Introduction À la fin de l'année 1936, George Orwell de son vrai nom Éric Blair, s'engage dans les milices du POUM (Partido Obrero de Unificacion Marxista), parti communiste dissident du stalinisme, et participe à la guerre d'Espagne. Blessé, il est contraint de rejoindre Londres clandestinement. À son retour, il est consterné par la manière dont les intellectuels de gauche rendent compte de la guerre d'Espagne et traitent le POUM qu'ils considèrent comme une organisation fasciste. [...]
[...] Les autres romans d'anticipation du XXème siècle comme Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou plus récemment Globalia de Jean-Christophe Rufin en sont aussi la preuve. Rappelons pour finir que le roman d'Orwell ne peut être réduit à une réflexion sur le totalitarisme, il est aussi une critique de la société anglaise des années 1950. Cette critique était déjà contenue dans le titre originel de l'œuvre 1949, qui fut refusé par l'éditeur, mais dont on comprend qu'il prend pour cible le monde de l'après-guerre. Il s'agit notamment de dénoncer la gauche anglaise et sa fascination pour le régime soviétique. [...]
[...] Winston Smith, membre du Parti extérieur et personnage principal du roman prend peu à peu conscience de la cruauté du monde dans lequel il vit et se rend coupable de crime par la pensée en mettant en cause les principes de l'Angsoc. En quoi ce roman, à travers la mise en scène d'un monde entièrement contrôlé, contribue-t-il à la réflexion sur le totalitarisme ? Peut-on dire que George Orwell élabore dans 1984 une théorie sur le totalitarisme ? Le roman possède-t-il une puissance heuristique particulière pour décrire le phénomène totalitaire ? Ces questions sont importantes, car George Orwell écrit dans un contexte, les années cinquante, où la réflexion sur le totalitarisme est pratiquement inexistante. [...]
[...] Les exterminations de masse dont le génocide constitue la forme la plus dramatique sont l'essence de ces régimes qui ne se contentent pas d'éliminer les opposants politiques, mais constituent en ennemi de façon arbitraire une partie de la population sans avancer de raison rationnelle à son élimination. Le monde inventé par George Orwell repose également sur ces mécaniques d'extermination. Dans 1984, le procédé d'extermination utilisé est la vaporisation elle consiste à faire disparaître un individu qu'on considère, pour des raisons plus ou moins rationnelles, comme un ennemi du Parti. Le plus souvent, l'individu destiné à être vaporisé est tué au hasard d'une rue d'une balle dans la nuque. [...]
[...] L'invention du télécran, cet écran que l'Océanien regarde et qui le surveille en retour est l'instrument qui permet l'anéantissement de la vie privée. Puisqu'il n'existe que peu d'endroits où l'homme est à l'abri de la surveillance du télécran, l'Océania est une société où l'individu ne se trouve jamais seul : avec le développement de la télévision et le perfectionnement technique qui rendit possible, sur le même instrument, la réception et la transmission simultanée, ce fut la fin de la vie privée À cette disparition de la vie privée s'ajoute l'impossibilité pour l'individu de penser par lui-même et de cultiver une vie intérieure, car toute pensée hétérodoxe, appelée crime par la pensée est susceptible d'être interceptée par la Police de la Pensée Pour se prémunir de penser par eux-mêmes, ce qui pourrait entraîner la naissance d'une pensée dangereuse, les Océaniens pratiquent l'arrêtducrime : l'arrêtducrime c'est la faculté de s'arrêter net, comme par instinct, au seuil d'une pensée dangereuse. [...]
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