La vie politique est régie par un ensemble de normes et de valeurs qui lui sont propres. C'est la proclamation du suffrage universel en Mars 1848 qui a contribué à la modification de l'organisation politique, en déclenchant le passage, certes lent, d'un marché d'amateurs, de notables, à un marché de professionnels de la politique. Cependant au cœur de ces marchés restent les candidats, en concurrence pour l'accès aux différents mandats. Pour les acquérir, il y a depuis toujours la mise en place d'une campagne électorale. En effet, pour être élu il faut « faire campagne ». Cette expression « faire campagne », apparut dès la fin du Second Empire, comme le souligne Michel OFFERLE , renvoie au langage militaire. Elle définit l'ensemble des moyens mis en œuvre par un candidat, un parti, pour attirer l'électorat et se voir élu. C'est pourquoi, nous pouvons nous demander en quoi le fait de faire campagne est-il devenu au fil du temps une véritable organisation, une activité à part entière ? Dans une première partie, nous verrons l'évolution de la manière de faire campagne. Puis nous traiterons ensuite de l'organisation de la campagne électorale autour d'un cadre établie.
[...] Pour pallier à la corruption, dès 1988, en France, va être mis en place une loi assurant une totale transparence de la vie politique, puis en 1990, une loi visant à limiter les dépenses électorales et clarifier le financement des activités politiques. Cependant, le financement des campagnes électorales diffère selon les pays. Aux Etats-Unis par exemple, le financement privé (par des entreprises, etc. ) est légal. En Europe, dès les années 90, une réglementation stipule que le financement des campagnes doit être géré dans le cadre des lois nationales. [...]
[...] En effet, durant une campagne électorale, sont interdites toutes formes de publicité à la fois par la presse écrite et audiovisuelle, ainsi que par affichage (autres qu'officiel). De plus, pendant les six mois précédents la campagne, il y a une prohibition de toute publicité, mise en avant des différentes réalisations des candidats. Et lors de la dernière semaine de campagne, il y a une interdiction de publication des sondages dès 1977. L'ensemble de ces réglementations vise à préserver une concurrence ouverte entre tous les candidats, d'égaliser leurs ressources et leurs chances d'être élu, et ainsi d'éviter un fonctionnement monopolistique de la campagne. [...]
[...] M. OFFERLE Un homme, une voix ? Histoire du suffrage universel Gallimard p 69-99. [...]
[...] C'est pourquoi, autour des campagnes, va émerger un ensemble de lois, de règles rendant officiels le fait de faire campagne, en donnant à la campagne un cadre juridique, pour pallier à la corruption et à la concurrence déloyale. Faire campagne devient donc une activité à part entière, un travail de professionnels. Aujourd'hui, la campagne électorale est totalement imbriquée au dépôt d'une candidature, et est quasi constante. Les personnalités politiques détiennent une image publique, de plus en plus médiatique. C'est pourquoi on peut se demander si cette recherche de médiatisation à l'extrême ne risque-t-elle pas de conduire à une baisse de la crédibilité politique ? [...]
[...] Sur ces marchés, les campagnes sont marquées par une double caractéristique. Dans un premier temps par le fait que ce qui fonde l'hégémonie du notable est sa singularité, sa monopolisation des mandats. La seconde caractéristique est le partage des traits de la communauté puisque le candidat fait entièrement partie de la communauté. La fin des notables, et de ce fait le passage d'un marché censitaire à un marché élargi, vu comme le marché du suffrage universel, donc plus autonome, marque, comme le souligne GAMBETTA l'avènement en politique d'une couche nouvelle Ce changement au niveau du marché et des candidats va influer sur la campagne électorale qui, elle aussi, va connaître des mutations. [...]
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