Graeme Gill, "Perspectives on European Politics and Society", "The failure of democracy in Russia"

Résumé du document

Malgré l'espoir de l'avènement d'une démocratie avec la chute de l'URSS, celle-ci ne s'est pas mise en place. Le système politique russe a toutes les apparences d'un système démocratique (élections à périodes régulières, qui reflètent les volontés du peuple...) mais en fait, il existe des différences importantes entre le pouvoir en place et l'opposition, notamment en termes d'accès à des financements ou aux médias. Le faible développement de la démocratie en Russie est souvent expliqué par une culture politique antidémocratique ou au moins faiblement perméable à la démocratie. Or, pour Graeme Gill, il n'y a pas absence d'intérêt pour la démocratie de la part des citoyens et associations, comme le montre la présence d'un nombre important de ces groupes dans la société (...)

Extraits

[...] En effet, comme le souligne l'auteur, les élites jouent un rôle important dans les processus de démocratisation. Or, dans le cas de la Russie post soviétique, celles-ci n'ont pas d'intérêt à pencher envers la démocratie car cela ne pérenniserait pas forcément leur situation et introduirait de l'incertitude, si ce n'est une remise en cause, quand à leur accès à ces positions dominantes. The Shaping of Yeltsin System of Rule Les élites qui ont forgé le système politique russe après la chute de l'URSS sont les anciennes élites soviétiques. [...]

[...] Il a notamment travaillé avec les communistes, ceci afin de permettre au président et à son administration de bénéficier d'un soutien au sein de la Douma pour faire passer sans problème les décisions majeures. Il s'est parallèlement efforcé de réduire l'indépendance des administrateurs régionaux et de les intégrer à sa machinerie politique, ainsi que d'incorporer les différents groupes d'intérêts et syndicats. Il a maintenu la presse sous un contrôle étroit. En s'efforçant de stabiliser le système hérité de Eltsine, Poutine rend les forces politiques indépendantes moins efficaces et son système n'est dans ce cadre pas plus démocratique que celui de son prédécesseur. [...]

[...] Séminaire de sociologie politique de la Russie Graeme Gill: failure of democracy in Russia” L'auteur met en évidence dans cet article les processus qui ont mené à l'échec de la mise en place d'un système démocratique en Russie après la chute de l'URSS. Il montre notamment le rôle des élites dans ce processus. Introduction : Les anciennes élites de l'URSS ont construit sous Eltsine un système politique qui empêche les masses de participer aux décisions et avec un système présidentiel fort, mais peu stable. [...]

[...] Les lois électorales (pour le pouvoir législatif) donne une répartition par moitié des sièges à la majoritaire et pour l'autre moitié à la proportionnelle avec un seuil de ce qui facilite les partis les plus gros et puissants. De plus, la plupart des partis importants de Russie se basent essentiellement sur une personnalité de leader charismatique qui incarne le parti, ce qui se reflète à la fois dans les comportements de vote, et dans l'organisation des partis. A Re-worked Putin System of Rule? Le système d'Eltsine perdura mais était potentiellement instable car centré exclusivement sur la personne du président. V Poutine a changé de stratégie mais n'en a pas fait pour autant un système démocratique. [...]

[...] Il a en effet refusé de tenir des élections fin 1991, ce qui s'explique car cela aurait fait entrer de nouvelles personnes, disposant du soutien populaire. Il a ensuite consolidé son pouvoir notamment en obtenant du Soviet Suprême les pleins pouvoirs pour un an et le pouvoir de nommer les dirigeants des administrations locales, le 01 Novembre 1991. Après l'échec du coup d'Etat de 1991, celui-ci s'est progressivement éloigné de ses anciens soutiens et a placé ses nouveaux alliés à des positions clefs autour du bureau de la présidence. [...]