Dérivant de l'idée malthusienne du besoin de contrôler la croissance démographique pour prévenir les famines, le Club de Rome est l'une des premières organisations à avoir manifesté de façon polémique, avec le rapport Meadows en 72, la nécessité prochaine de maîtriser la croissance tout court : c'est le concept de croissance zéro. Parallèlement, l'imposition aux PED de normes écologiques pour leur développement déclenche de vives protestations, qui sont à l'origine de la Conférence de Stockholm en 72. En proposant de concilier le développement social et économique, celle-ci invente la notion d'éco-développement. Bien que rejetée par les EU en 74, celle-ci perdure sous l'appellation de développement durable, proposée pour la première fois en 1980 dans la Stratégie mondiale de la conservation publiée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Mais c'est le rapport Notre avenir à tous de la Commission des Nations Unies sur l'environnement et le développement de 1987, dit Rapport Brundtland, qui propage véritablement le concept, en prenant le contre-pied du club de Rome. Le développement durable est en effet ainsi défini: « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »
Le développement durable lie donc étroitement les sphères politique et économiques, l'enjeu étant d'arriver à dépasser la vision nationale et court-termiste des dirigeants de chaque pays, l'égoïsme et le cynisme des multinationales, mais aussi parvenir à concilier le développement des pays émergents et du Tiers-Monde avec des objectifs aussi bien écologiques que sociaux dont les pays développés n'ont pas eu la contrainte.
C'est pourquoi nous verrons dans un premier temps les principes et les avancées du développement durable, avant de nous intéresser à ses limites, dans sa conception comme dans son application.
[...] En conclusion Les débats articulés autour de la croissance et du développement durable commencent à trouver de plus en plus d'échos au sein des opinions publiques et des pouvoirs politiques. Des économistes réputés, à l'instar de Joseph Stiglitz ou Amartya Sen, se sont penchés sur ces problèmes, militant pour une autre économie, qui intègre davantage les défis complexes auxquels la civilisation humaine doit faire face au début du troisième millénaire. Cependant, si ces principes sont généreux et progressistes, ses avancées sont jusqu'à aujourd'hui plutôt maigres et de l'ordre du symbole, en raison d'une part d'un paradoxe politique qui ralentit sa mise en œuvre au Nord, et de réticences des pays du Sud qui craignent pour leur croissance économique. [...]
[...] Les défis du futur 2. Les conditions et principes à respecter B. Comment le mettre en œuvre : l'approche économique du développement durable 1. Le principe pollueur-payeur 2. Internaliser les externalités II. Limites et paradoxes du concept A. Des ambiguïtés sur le fond Un concept généreux mais encore flou 2. Les craintes d'un néo-protectionnisme B. [...]
[...] - Cependant, si ces principes sont généreux et progressistes, ses avancées sont pour l'instant maigres, en raison d'une part d'un paradoxe politique qui ralentit sa mise en œuvre, et de réticences des pays du Sud qui craignent pour leur croissance économique de l'autre. - Seul l'essor et surtout la démocratisation (et donc la réforme) d'institutions responsables d'une régulation mondiale plus équilibrée et juste pourront permettre de surmonter les réticences des Etats et des agents privés à mettre en œuvre des politiques de développement durable. Une gouvernance mondiale serait en effet certainement plus à même de traiter les enjeux globaux en maîtrisant les utilisations de ce concept. Bibliographie Ouvrages Développement durable, pourquoi ? Comment ? P Chassande, Ed. [...]
[...] C'est pourquoi le concept du développement durable peut être utilisé dans les domaines politiques ou économiques à des fins de marketing. L'utilisation du concept à des fins de marketing, sans réelle avancée spectaculaire Ainsi, on voit apparaître à la télévision de nombreuses publicités qui jouent sur la corde du développement durable. Par exemple, la publicité pour Gaz de France avec le Slogan Ici, là-bas, pour vous, pour demain. De même, les grands groupes mettent en place des opérations qui visent à améliorer leur image face à cette opinion publique qui demande de l'environnemental : par exemple Carrefour s'était engagé à reverser 30 centimes d'Euros pour toute boule de pain Bio de 1 kg achetée au profit de quatre sites protégés par le World Wildlife Fund (Association mondiale de protection de la nature) lors de la semaine du développement durable Au niveau politique, pour prendre un exemple français, c'est d'ailleurs le ministère de l'écologie devenu le ministère de l'écologie et du développement durable en 2002, qui a organisé cette semaine du développement durable, et on peut être tenté de voir par là une action symbolique qui répond à la demande de l'opinion publique, sans engager réellement une action de grande envergure que celle-ci n'est peut- être pas prête à accepter dans les faits. [...]
[...] Des problèmes liés à la mise en œuvre du concept Tout d'abord, il semble qu'il existe un paradoxe politique ralentissant la mise en place du développement durable. Un paradoxe politique inhérent à sa mise en œuvre La déclaration sur l'environnement et le développement, adoptée lors du sommet de Rio en 1992 et qui constitue le texte fondateur de l'action internationale, contient des propositions juridiquement non contraignantes. Les Etats sont donc libres de les mettre en œuvre ou non. Nous avons déjà examiné les craintes des pays du Sud qui voient à tort ou à raison dans la mise en œuvre du développement durable une menace pour leur développement économique, voire une hypocrisie des pays du Nord qui utiliseraient cet argument pour développer un néoprotectionnisme. [...]
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