La bipolarisation du système partisan et du débat parlementaire doit-elle son effectivité aux textes constitutionnels, où ne dépend-elle que des choix et ambitions d'acteurs politiques particulièrement influents sous la V° république ? S'il est évident que c'est la combinaison de ces facteurs qui crée et entretient la bipolarisation, il convient de se demander dans quelle mesure chacun de ces facteurs mène au système partisan que nous connaissons, et, face à la remise en cause dont il souffre, le perpétue
[...] Les conditions de la bipolarisation sont alors effectives L'Effet structurant de l'élection présidentielle - Les partis, "féodaux des temps modernes" (de Gaulle) devaient être marginalisés par l'affaiblissement du parlementarisme dans l'élection populaire et directe du Président de la République. Mais en se rendant "maître de cet incomparable levier" (Gicquel), les partis ont accompagnée la métamorphose du régime devenu majoritaire, et se sont développés au sein d'un système bipolaire qu'imposait le mode de scrutin. - Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours est l'artisan d'une véritable dynamique bipolaire. [...]
[...] - L'élection présidentielle de 1974 achève le triomphe de la bipolarisation. Le ralliement des centristes à la candidature de Giscard d'Estaing soutenu déjà par les héritiers de Pompidou, et le soutien du PC au premier tour à Mitterrand, produisent la restructuration de la droite et le leadership de Mitterrand sur la gauche et les socialistes qui la dominent. Ajoutons à cela la domination dans chacun des deux camps d'un grand parti (PS et RPR) qui sera obtenue très vite, et nous obtenons an 1981 avec la première alternance le tableau d'un système d'un système multipartisan bipolarisé à deux partis qui est à son apogée. [...]
[...] En 1962, les adversaires du régime s'opposaient à ses partisans. La majoritarisation concrétisait alors cette division, et c'est dans l'opposition que ce qui deviendra la gauche se recompose après la défaite. Car si l'un des deux pôles soutient le président qu'il a porté au pouvoir, l'autre se doit de se regrouper dans l'éventualité de pouvoir porter son candidat au pouvoir lors d'un deuxième tour prévisible et prévu qui l'opposera au président sortant. S'ils ne sont que deux au deuxième tour, alors la logique bipolaire se nourrit d'une structuration et d'une ambition en fonction des nouvelles règles du jeu que les partis se doivent de prendre en compte. [...]
[...] Le Pen repose sur cet isolement face à l'établissement, qui l'empêche de progresser. - La capacité pour chacun des deux grands partis de rassembler les courants de leur idéologie la plus large (gauche et droite), le cohérence des coalitions formées, et l'audience électorale qu'ils laisseront au "troisième homme" ou troisième parti dans le cadre de triangulaires au législatives, déterminera l'avenir de la bipolarisation. Pour l'instant, à la veille des élections législatives, la tradition bipolaire et en particulier le clivage droite-gauche pourraient permettre la formation d'une majorité "habituelle", mais l'a menace d'un tripartisme reste présente. [...]
[...] Car c'est du domaine de la pratique que relève la bipolarisation. Cependant, l'élection présidentielle a obligé les partis à évoluer pour se l'approprier, ce qui a concrétisé la logique bipolaire qui ressortait des textes. Mais si la bipolarisation peut être remise en cause, il convient de mettre en évidence les facteurs qui assurent son maintien La mise en oeuvre de la bipolarisation par des acteurs politiques influents - Au lendemain du triomphe gaulliste de 1962, les forces politiques au pouvoir doivent (quoi qu'en dise de Gaulle) s'assurer une majorité parlementaire. [...]
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