Exposé portant sur la question du phénomène du vote utile et sa place dans les élections présidentielles de 2007. Le 21 avril 2002, 16 candidats se présentaient pour le premier tour des élections présidentielles. Les deux candidats qualifiés furent Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Ainsi, l'entre-deux tours ne connut pas de débat mais fut marqué par de fortes mobilisations à travers la France entière. Les élections présidentielles de 2007 n'ont donc pas pu se dérouler sans le spectre du 21 avril qui était omniprésent. Il en fut déjà question au moment des parrainages où beaucoup de maires refusèrent de donner leur soutien à ceux qu'ils considéraient être de petits candidats. Les partis jouèrent également un rôle important dans cette phase en donnant des consignes strictes à leurs élus municipaux.
[...] Comme on le sait, douze candidats étaient présents au premier tour des élections présidentielles de 2007 contre seize en 2002. A l'issu du scrutin du 22 avril, seul quatre candidats franchirent la barre des : Ségolène Royal pour le parti socialiste et Nicolas Sarkozy pour l'UMP ont été qualifié pour le deuxième tour. Par ailleurs, François Bayrou pour l'UDF et Jean-Marie Le Pen pour le FN dépassèrent les avec chacun 18,57% et 10,44%. En 2002, c'étaient six candidats qui avaient atteint ce seuil : UDF, Verts, FN, LO, UMP, PS. [...]
[...] Les présidentielles de 2007 nous ont montré une campagne accordant une place prédominante à cet argument mais les retombées de ce dernier au moment du vote sont difficilement mesurables. Reste à savoir où se situe l'électeur français entre vote utile et vote sincère? Sources : LASLIER Jean-François, Le vote et la règle majoritaire, Paris CNRS p. 161-166 MUXEL Anne, Les Français et le vote à la veille de l'élection présidentielle de 2007, CEVIFOP PLATONE François, Deuxième tour in PERRINEAU Pascal, REYNIE Dominique, Dictionnaire du vote, PUF p. [...]
[...] Le premier consistait à dénigrer le vote utile. On retrouve cela chez Philippe De Villiers pour qui Le vote utile est un stratagème qui joue sur la peur du pire, que les candidats phares utilisent pour inciter les électeurs à se concentrer sur eux dès le premier tour Arlette Laguiller pour sa part dénonce une argumentation sur le vote utile qui conduirait les électeurs à voter par défaut pour le moins mauvais des deux candidats pressentis pour le deuxième tour alors même que celuici n'est pas encore joué. [...]
[...] Qu'est-ce que le vote utile? Un vote stratégique Voter utile, c'est mettre au second plan ses préférences politiques et se projeter dans l'idée d'un deuxième tour alors même que le premier tour n'est pas passé. Pour François Platre Si la configuration du second tour découle des résultats du premier, celui-ci s'organise très largement en fonction de la perspective du scrutin décisif. Le comportement des électeurs, et notamment ce qu'il est convenu d'appeler le vote utile visant à privilégier dès le premier tour le candidat ou le courant jugé le plus apte à l'emporter sur le camp adverse, résulte bien d'une anticipation de l'affrontement final Jean-François Laslier ira même jusqu'à parler de manipulation de la part des électeurs. [...]
[...] Le vote utile serait donc de voter C pour contrer G. Cet exemple nous permet donc de voir clairement que pour voter utile, l'électeur doit anticiper sur ce que feront les autres électeurs. Anticipation et spéculation Cette anticipation s'exerce par le biais des médias. En campagne électorale, les émissions politiques fleurissent et les journaux rivalisent en dossier et numéros spéciaux. Mais le rôle majeur revient indéniablement aux sondages. Alain Garrigou, professeur de science politique à Paris X Nanterre et qui a écrit L'ivresse des sondages, revient sur ce point et déclare que les sondages font l'élection au moins en partie Au cours de la campagne électorale durant le 1er tour, on a atteint un record avec plus de 300 sondages commandés. [...]
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