La relation de face à face entretien sociologique domination sociologie méthode qualitative Bourdieu terrain enquête Sylvain Laurens S. Cohen
L' expérience du terrain est une épreuve personnelle, unique et difficile à partager. Des auteurs parlent de « non-dits qui entourent le travail de terrain » et de la difficulté de l'entretien due à la distance sociale entre l'enquêteur et les enquêtés.
Le sociologue va alors être amené à trouver des subterfuges afin de tromper son interlocuteur, de le pousser à la révélation en la mettant en confiance. Le mimétisme reste le meilleur moyen pour parvenir à ses fins et effacer cet apparent écart social. Le chercheur va devenir en quelque sorte un acteur se glissant dans la peau du personnage qu'il doit mieux comprendre pour mieux l'interpréter.
Évidemment l'enquête est avant tout une situation d'interaction entre 2 personnes issues de milieux différents, se représentant l'autre d'une telle manière qu'il est possible d'établir un rapport de force ou de confiance.
En quoi la relation de face à face dans une enquête sociologique peut-elle empêcher la transparence, la recherche de la vérité ? Finalement y a-t-il une vérité à révéler, ou est-elle inatteignable
[...] Et, afin de combler ce fossé, la description et l'objectivation de ces signes semblent être une solution. On peut également essayer de minimiser la distance sociale à atteindre en s'en rapprochant le plus possible, en imitant les pratiques sociales de l'enquêté et en masquant les siennes. Dans ce cas la peur réside dans la fausse note qui pourrait être jouée au cours de l'entretien. Une interaction inversée: lorsque l'enquêté se change en meneur de l'interview en fonction de l'habitude qui l'en a ou de la façon dont il souhaite être questionné: cela exagère encore plus le trait de sa domination. [...]
[...] Il faut également qu'il mette le plus possible en confiance l'objet de son étude, afin de faciliter le déroulement du face à face et obtenir des réponses des plus objectives. Importance de définir l'origine sociale du chercheur pour pouvoir saisir les éventuels a priori qu'il aura au cours de sa propre enquête (reconnaître l'influence). II) La neutralisation de la situation d'enquête Réduire la distance sociale L'interaction dans le cadre de la situation de face à face a des effets sur le contenu du discours recueilli. [...]
[...] Il faut ainsi appréhender l'enquête comme un ensemble de techniques successives permettant de procéder à une même objectivation dont l'argument de la statistique peut aussi servir. Pourquoi? Car l'enquêteur peut faire semblant de l'utiliser pour mieux révéler son sujet, pour faciliter l'interaction. En effet, le sociologue, face à une élite qui se joue plus ou moins ostensiblement de sa condition de supériorité par exemple, ne devrait pas en tenir compte et remplir son rôle d'enquêteur avec la plus grande neutralité. [...]
[...] Sociologie EXPOSÉ: La relation de face à face expérience du terrain est une épreuve personnelle, unique et difficile à partager. Des auteurs parlent de non-dits qui entourent le travail de terrain et de la difficulté de l'entretien due à la distance sociale entre l'enquêteur et les enquêtés. Le sociologue va alors être amené à trouver des subterfuges afin de tromper son interlocuteur, de le pousser à la révélation en la mettant en confiance. Le mimétisme reste le meilleur moyen pour parvenir à ses fins et effacer cet apparent écart social. [...]
[...] L'effort vestimentaire, le respect des us et coutumes des interviewés, dominantes ou dominés, n'a pas pour objectif de nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas. C'est une marque d'humilité, qui dit que, au moins dans un rapport professionnel d'enquête, nous ne nous sentons pas autorisés à imposer les manières de notre groupe d'appartenance. Dans ce cas l'enquêteur doit veiller à ne pas éveiller la méfiance voire à gagner la confiance de l'enquêté. Il faut opérer une sorte de dénégation de la distance sociale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture