« Mesurant, mieux que jamais, la responsabilité historique qui m'incombe à l'égard de la patrie, je vous demande, tout simplement, de décider que dorénavant vous élirez votre Président au suffrage universel. [...] Si, comme je l'espère, comme je le crois, comme j'en suis sûr, vous me répondez "Oui" ! une fois de plus et en masse, alors me voilà confirmé par vous toutes et par vous tous dans la charge que je porte ! Voilà le pays fixé, la République assurée et l'horizon dégagé ! Voilà le monde décidément certain du grand avenir de la France ! »
Dix jours après que le général de Gaulle s'adresse ainsi à eux, le 28 octobre 1962 les Français approuvaient très largement (62%) par voie d'un référendum l'élection du Président au suffrage universel, qui venait confirmer le caractère présidentiel propre à la V° République. Huit élections présidentielles plus tard, ce régime - pourtant né dans un contexte de crise politique, fêtait tout récemment son soixantième anniversaire. Cette impressionnante longévité fait-elle pour autant de la V° République un bloc rigide resté uniforme ? Après avoir étudié la dimension plurielle et périodisée de notre République, nous en démontrerons la singulière solidité (...)
[...] République quinquennale et le style Sarkozy Soumis au vote des français par le président de la République Jacques Chirac référendum du 24 septembre 2000 la mise en place quinquennat prévoit que la durée du mandat présidentiel est réduite de sept à cinq ans, quoi de plus simple ? Un nouveau chiffre, un seul mot changé dans la Constitution. Grâce à quoi les Français s'expriment plus souvent, le président règne moins longtemps. Or le quinquennat change la nature de nos institutions, dans quel sens, tel est le débat. ( Le Quinquennat. Olivier Duhamel. [...]
[...] D'un système césarien plébiscitaire, on passe à une démocratie partisane majoritaire. La démocratie se quadri polarise avec l'équilibre de deux pôles à droite et deux pôles à gauche. Le parti du Président est le principal parti de la majorité. Valéry Giscard d'Estaing qui incarne une tradition libérale et qui s'est démontré critique de l'exercice solitaire du pouvoir de De Gaulle, n'opère aucun rééquilibrage et préserve finalement le présidentialisme. D'un autre point de vue, le régime s'est démocratisé parce qu'il est devenu infiniment moins autoritaire que sous le Général. [...]
[...] Poher était prêt à gouverner avec une assemblée à majorité UDR, ayant fait le choix d'une sorte de cohabitation délibérée, qui aurait profondément infléchi la République. Le quinquennat instauré en 2000 n'a rien changé de substantiel, pas plus que la synchronisation des calendriers qui certes réduit les possibilité de cohabitation : mais au fond, diverses configurations parlementaires se sont présentées, dont aucune, pourtant, n'a sensiblement altéré les canons de la République. La République est née comme un régime parlementaire à forte domination présidentielle. [...]
[...] Fondation et relative continuité (1969 1981). La marche au présidentialisme. De 1958 à 1962, la République est encore en formation, elle est dite virtuelle car son caractère présidentiel n'a pas été confirmé par le référendum de 1962. L'élection du Président au suffrage universel direct s'adapte au pouvoir gaullien : le général se voulait rassembleur et tenait à ce que sa légitimité et sa responsabilité soit fréquemment interrogée et renouvelée. Présidentialisme confirmé (1969-1974) et préservé (1974-1981) Un gaulliste - G. Pompidou succède à De Gaulle. [...]
[...] A-t-il existé une ou plusieurs République ? Mesurant, mieux que jamais, la responsabilité historique qui m'incombe à l'égard de la patrie, je vous demande, tout simplement, de décider que dorénavant vous élirez votre Président au suffrage universel. [ ] Si, comme je l'espère, comme je le crois, comme j'en suis sûr, vous me répondez "Oui" ! une fois de plus et en masse, alors me voilà confirmé par vous toutes et par vous tous dans la charge que je porte ! [...]
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