De nombreux jeunes assimilent Che Guevara à un phénomène de mode. On voit beaucoup d'étudiants qui portent sa figure sur leur tee-shirt sans savoir ce que cela représente. Disons-le franchement : Che Guevara n'est pas un « grunge » anarchiste mais une figure politique sans concessions. Il était d'ailleurs totalement opposé à ce qui ne s'appelait pas encore la société de consommation et ne serait sans doute pas d'accord avec ceux qui vendent des vêtements à son effigie pour faire de grands bénéfices en expurgeant le personnage de ses convictions. Il faut éviter que Che Guevara devienne une simple image figée de marketing et faire connaître sa pensée. Il nous a paru indispensable de resituer son personnage et les idéaux qu'il défendait [...]
[...] Ses combats, même s'ils furent sanglants, n'ont jamais entraîné de morts inutiles ou cruelles, sa magnanimité à l'égard des ennemis est devenue légendaire et montre son sens exacerbé de la justice et son humanisme profond. A partir de sa séparation avec Fidel Castro, son combat devient celui d'un homme seul contre la CIA, les dictateurs et les multinationales, des forces qui le dépassent. Cette lutte personnelle est son destin, qui ne pouvait que s'achever tragiquement. La Révolution était nécessaire et son déroulement justifie les combats. Plus tard, Castro transformera progressivement le pays en une dictature, mais du vivant de Che Guevara, la liberté sera toujours le but à atteindre, sans concessions, immédiatement et partout. [...]
[...] Plus tard, il prendra également ses distances avec le communisme chinois. Il reconnaît ses erreurs de jugement et reste fidèle à son idéal, qui dépasse la politique : créer un Homme Nouveau. Cette utopie est le pilier du combat guevariste. Certains reprochent au Che d'avoir fait la révolution non pas pour le peuple mais pour le principe même du combat armé. Il est vrai qu'il a rapidement quitté l'appareil gouvernemental sitôt l'indépendance acquise pour aller allumer des foyers de révolution en Bolivie et au Congo (belge ; ces détracteurs en concluent qu'il ne se souciait pas du bonheur des Cubains et les abandonnait à leur sort. [...]
[...] Mille et une nuits. Film : Carnets de voyage de Walter Salles, Sélection officielle du Festival de Cannes 2004 (projeté au Churchill) Dossier pédagogique : -Dossier pédagogique de Carnets de voyage dans le cadre d'Ecran Large sur Tableau Noir, édité par le Centre culturel LES GRIGNOUX. [...]
[...] Nuances nécessaires : Bien que nous soyons totalement d'accord avec le combat du Che, il n'a certes pas été parfait. Certaines erreurs d'appréciation, notamment vis-à-vis des régimes communistes autoritaires, ont entaché sa politique. Il a certainement eu le défaut de penser qu'il pouvait créer un Homme Nouveau, dont les idées étaient aussi belles que les siennes. Par excès d'idéalisme, il a cru que son combat était applicable partout et que l'homme était capable de changement radical. Lors de la désastreuse révolution en Bolivie, le Che désespéré et à bout de forces imagine acheter le silence des paysans par la terreur généralisée. [...]
[...] Nous allons essayer de développer notre raisonnement dans ce sens. Pistes de réflexion Dès que le Che acquiert une certaine autorité dans ses activités (à partir du moment où il devient Commandante), il met tout en œuvre pour que l'éducation et l'alphabétisation suivent le combat. Dans chaque camp se trouve une école et le Che lui-même donne des conférences à ses guérilleros en leur expliquant le pourquoi de leur combat ; il développe une véritable théorie de la guérilla comme levier de réformes sociales et comme facteur de révolution. [...]
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