L'économie britannique affiche depuis dix ans une croissance robuste accompagnée d'une forte baisse du chômage. De 3 millions de personnes en 1992-1993, le nombre de sans-emploi est tombé à environ 2 millions en 1997, avant de diminuer encore de 1 million.
Au cours des dernières années, le contraste entre la France et la Grande- Bretagne s'est accentué: la Grande- Bretagne a enregistré des taux de croissance doubles de ceux de la France, et un taux de chômage moitié moindre.
Le Royaume-Uni offre ainsi un tableau nettement plus florissant en terme d'emploi : avec une population sensiblement identique à la France (60 millions au total, dont 39 millions en âge de travailler), on compte 28 millions d'emplois au Royaume-Uni, contre 24 millions en France. Ces emplois ne sont pas de moins bonne qualité qu'en France, le temps partiel subi est moins élevé au Royaume-Uni de même que le nombre de contrats à durée déterminée.
[...] Le programme Jobcentre Plus a été lancé en avril 2002 par le gouvernement travailliste de Tony Blair, afin de relancer la lutte contre le chômage, tout en rationalisant le système public d'aides sociales. L'idée était de jumeler, au sein d'agences décentralisées dépendant du ministère du Travail, le traitement des prestations sociales versées à un chômeur avec celui de son dossier de recherche d'emploi. Le fait d'avoir, grâce à l'informatique, amalgamé toute recherche d'un emploi avec les prestations sociales versées a permis de diminuer considérablement la fraude. [...]
[...] Certes il est normal qu'un pays jouissant d'un taux d'activité élevé affiche une plus faible productivité, mais il y a aussi deux autres raisons : - la qualité insuffisante des infrastructures Cette fragilité tient en premier lieu à la qualité insuffisante des infrastructures. Spécialement dans le domaine des transports, avec un réseau ferroviaire à bout de souffle et des routes surchargées. Or, malgré les milliards de livres consacrés par le gouvernement tant aux infrastructures qu'à la formation, le Royaume-Uni n'a pas jusqu'ici comblé son retard. - un capital humain insuffisant La seconde raison est une affaire de formation. [...]
[...] Mais, compte tenu de charges patronales moins élevées, le coût total pour l'employeur monte à 46.541 euros en Grande-Bretagne et à 45.879 euros dans l'Hexagone (soit de plus qu'aux Etats-Unis). A noter que, d'après le consultant, les charges obligatoires payées par les entreprises atteignent 2.972 euros au Royaume-Uni, soit plus de trois fois moins qu'en France. Certes, les patrons britanniques acquittent, toujours en moyenne euros de contributions volontaires - essentiellement pour les retraites - contre 1.893 euros chez leurs voisins d'outre-Manche. [...]
[...] une précarité grandissante ? Cela fait partie des très nombreuses idées reçues, qui circulent en France. Il y a actuellement infiniment plus de CDD, de travail à temps partiel, et de toutes les formes d'emploi juridiquement discriminatoires en France qu'en Grande-Bretagne. D'ailleurs, le CDD et les stages sont pratiquement inconnus de l'autre côté de la Manche. Bien sûr, il y a beaucoup de petits jobs en Grande-Bretagne, mais ils sont perçus comme temporaires, car l'économie va bien et il y a plein emploi. [...]
[...] Ce qui fait que le taux d'activité anglais est l'un des plus élevés d'Europe (73 Aujourd'hui, le problème est surtout celui des offres d'emploi non satisfaites. Pour autant peut-on en France prendre la Grande-Bretagne pour modèle de lutte contre le chômage ? Il ne faut pas oublier que ses bons résultats ont des contreparties importantes. La question est donc de savoir si notre société serait prête à les accepter. Bibliographie indicative Le Royaume-Uni : économie et régions par Claude Chaline Le chômage par Jacques Freyssinet, 2004. [...]
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