Partis antisystèmes, Marine Le Pen, Front National, populisme, extrémisme, élections, partis politiques, critique des médias, manipulations politiques, Donald Trump, système politico-financier, élitisme
"Ce système, je le refuse", affirmait Emmanuel Macron le 16 novembre 2016, faisant écho à la candidate frontiste Marine Le Pen qui assenait en avril 2012 qu'elle était "la candidate antisystème". Le candidat victorieux de la présidentielle de 2017 démontre ainsi que la position antisystème n'est plus la caractéristique exclusive des partis d'extrême. Existe-t-il des partis "antisystèmes" ? Quel est alors ce "système" condamné par les politiques et dont les partis, quels qu'ils soient, souhaitent aujourd'hui se démarquer par tous les moyens ?
La notion de parti politique doit tout d'abord être définie. Nous retiendrons la définition proposée par Joseph LaPalombara et Myron Weiner dans Political Parties and Political Development publié en 1966, qui semble s'être imposée en sociologie politique. Selon les deux politologues, un parti se définit en premier lieu par une organisation durable dont l'espérance de vie est supérieure à celle de ses dirigeants, ce qui les distingue des réseaux de clientèle qui ont pendant longtemps assuré les mobilisations électorales ponctuelles autour d'un candidat.
[...] » Pour autant, ces propos et ces remises en question du système institué font- ils de ces formations politiques des partis antisystèmes dans leur genèse et leur fonctionnement par rapport au système institué ? II. Une genèse des partis en conformité avec le système partisan Parallèlement, il semble pertinent de s'intéresser à la genèse des partis dits antisystèmes afin de mesurer leurs liens avec le système en place lors de l'origine même de la formation partisane. Si les origines idéologiques semblent bien en contradiction avec les structures instituées il apparaît que les dirigeants politiques opèrent une standardisation du parti afin que ce dernier soit en conformité avec un système qu'ils dénoncent A. [...]
[...] Ces signes facilitent le processus de transition partisane et permettent aux adhérents de se retrouver pleinement dans le parti. B. Une standardisation nécessaire Toutefois, les dirigeants des partis opèrent de façon systématique un processus de conformation lors de la genèse de la formation partisane. On observe en effet une véritable standardisation qui a pour but d'insérer le parti dans le jeu politique du pays. Sur la forme, on assiste à une entreprise de conformation lors de la création d'un nouveau parti. [...]
[...] Présentant les dirigeants de partis comme des entrepreneurs politiques « intéressés au premier chef par la vie politique et désireux de participer au pouvoir », la logique wébérienne conduit à voir dans les organisations politiques l'un des moyens d'une stratégie d'occupation des postes étatiques. Le terme « antisystème » caractérise par une posture d'opposition à un système en place, que ce dernier soit politique, social, médiatique ou encore économique. La notion de « parti antisystème » a été définie en 1976 par Giovanni Sartori. Ce dernier définit ces formations comme des partis qui « minent la légitimité du régime contre lequel il se dresse ». [...]
[...] Existe-t-il des partis antisystèmes ? « Ce système, je le refuse » affirmait Emmanuel Macron le 16 novembre 2016, faisant écho à la candidate frontiste Marine Le Pen qui assenait en avril 2012 qu'elle était « la candidate antisystème ». Le candidat victorieux de la présidentielle de 2017 démontre ainsi que la position antisystème n'est plus la caractéristique exclusive des partis d'extrême. Existe-t-il des partis « antisystèmes » ? Quel est alors ce « système » condamné par les politiques et dont les partis, quels qu'ils soient, souhaitent aujourd'hui se démarquer par tous les moyens ? [...]
[...] En effet, les journalistes sont accusés de faire partie du « système » et même d'en être, selon certains, les « idiots utiles ». Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS et enseignant en sociologie à l'université de Nice affirme que « d'après les populistes, les journalistes sont manipulés par les politiques pour qu'ils fassent en sorte que la population comprenne et lise l'actualité comme ils le souhaitent eux ». Les partis antisystèmes comme le Front national en France se placent également dans une posture systématiquement victimaire vis-à-vis des médias. [...]
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