nationalisme, irak, décolonisation, arabisme, nation, identité, kurde, construction, état
Au début du XX° siècle, l'Europe diffusait les bienfaits de la « Civilisation » à travers la promotion de la nation, le nationalisme et un encouragement tacite à une forme de laïcisation, officielle ou non, où la solidarité religieuse serait remplacée par une solidarité ethnique. Les Européens, inventeurs du concept d'Etat-nation, ont exporté leur modèle, considéré comme le seul cadre possible de la modernité. On a pu le voir avec le débarquement des Britanniques à Fao dès novembre 1914. En 2003, on observe à nouveau une occupation par les pays occidentaux. Si cette dernière guerre peut être comparée aux entreprises coloniales des XIX° et XX° siècle, on constate que les idéaux émancipateurs restent une constante. Depuis l'expédition d'Egypte de Bonaparte, il s'agit toujours en effet de « libérer » des peuples soumis à la tyrannie et de leur apporter les Lumières.
Cependant, de tous les Etats fondés par les puissances mandataires dans la région, l'Etat irakien est probablement celui qui aura généré le plus de guerres et de répression. Dans ce pays l'échec de l'importation du concept d'Etat-nation est flagrant.
Quelles sont les caractéristiques propres à l'Irak qui explique ce phénomène ? Il s'agit de voir dans quelle mesure la notion d'Etat-nation, imposé par les occidentaux, a été intégré par l'Irak. Peut-on parler d'un nationalisme en quête de nation ?
[...] - Bunton, Martin, From Developmental Nationalism to the End of Nation- state in Iraq? Third World Quarterly Vol No pp 631-646. - Davis, Eric, Memories of state : politics, history, and collective identity in modern Iraq, University of California press, Berkeley - Dodge, Toby, Inventing Iraq : the failure of nation-building and a history denied, Columbia University Press, New York - Lewis, Bernard, La formation du Moyen-Orient moderne, Aubier, Paris - Luizard, Pierre-Jean, Comment est né l'Irak moderne CNRS Editions, Paris - Luizard, Pierre-Jean, L'improbable démocratie en Irak : le piège de l'Etat-nation Egypte / Monde arabe, 1990(4), pp. [...]
[...] La séparation radicale entre l'Etat et la société a donc clairement empêché la construction de tout sentiment national au sein de la population irakienne. Aucune association entre les concepts d'Etat et de Nation n'est donc possible. Cela n'est pas sans conséquence car c'est un frein important à la construction de la démocratie, enjeu de taille autant à l'échelle nationale que régionale et mondiale. Il s'agit donc d'un défi majeur pour l'avenir. Bibliographie. - Baduel, Pierre Robert, Irakisme, arabisme, islamisme ou d'un nationalisme sans nation et de ses effets pervers Revue du monde musulman et de la Méditerranée Vol No5, pp. 57-63. [...]
[...] Ils veulent avant tout préserver la nationalisation des compagnies pétrolières ainsi que l'intégrité du territoire contre la partition ou même le fédéralisme. Cf. Iraq's Resurgent Nationalism by Robert Dreyfuss (Cet article apparaît dans l'édition du 9 mars 2009 de The Nation : http://www.thenation.com/doc/20090309/dreyfuss) Conclusion. Ainsi, les facteurs qui sont normalement à la base du processus de construction de la nation (tels que l'armée ou les partis politiques nationaux) n'ont pas réussi à forger une unité nationale en Irak car ce phénomène est incompatible avec la suprématie d'une partie de la population sur le reste. [...]
[...] Enfin, on pourra observer les stratégies et conséquences des tentatives de nation-building des Occidentaux. La naissance artificielle de l'Etat irakien Un Etat conçu par les Britanniques, pour les Britanniques L'Etat irakien fut conçu pour permettre de pérenniser la domination britannique. L'Etat irakien en tant que tel a été créé en 1920 par le haut commissaire britannique, Sir Percy Cox, à l'époque du mandat britannique. II fallait à ce gouvernement un chef qui symbolisât en même temps la tête de l'État. [...]
[...] Au fil des coups d'Etat à Bagdad, les Kurdes se rebellent ou s'allient au pouvoir central. En 1970, le parti Baas au pouvoir leur concède une large autonomie. Mais si certains partis kurdes l'acceptent, d'autres restent insoumis. En peshmergas se lancent dans la guerre contre les troupes irakiennes, ils sont vaincus en 1976. Lors de la guerre Irak-Iran, les Kurdes s'allient à Téhéran, ce qui est considéré comme une trahison. Cela va fournir à Saddam Hussein l'occasion d'une répression abominable en 1988 (bombardements, déportations massives, utilisation de l'arme chimique Le bilan est estimé à morts. [...]
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