Dans l'inconscient collectif occidental, au terme d'amalgames parfois abusifs et de schémas réducteurs l'univers arabo-islamique est souvent présenté en terme de menace. Il convient donc de bien distinguer l'islam en tant que religion de l'islamisme qui dans son acception la plus large regroupe les mouvements contemporains qui pensent l'islam comme idéologie politique totalisante devant à la fois s'implanter dans la société et dans l'Etat (O. Roy). L'islamisme se distingue par ailleurs du fondamentalisme qui prône pour sa part une application stricte de la loi (charia) sans exercer de pouvoir politique.
L'islamisme apparaît dès la fin des années 20 avec la création de l'association des Frères musulmans en Egypte par Hassan al-Banna, mais ce n'est qu'à la fin des années 60 qu'il prendra une réelle ampleur. Le recul d'idéologies telles que le socialisme ou le tiers-mondisme libéreront des espaces que l'islamisme s'empressera d'occuper.
L'existence de la charia (règles communes provenant directement du Coran) ainsi que de la notion d'oumma (communauté des croyants) laissent envisager la possibilité d'un regroupement des islamistes au sein d'une seule et même organisation fédératrice des différentes aspirations au niveau international telle que le furent les Internationales pour le communisme. Mais la cohérence politique du monde de l'islam est-elle suffisante pour mener à bien un tel projet ?
[...] Une fois celle-ci appliquée, les institutions deviendront par principe inutiles. La primauté de la vertu empêcherait donc toute réflexion sur les institutions. Plus concrètement, O. Roy explique cet échec sur le plan idéologique et institutionnel par la nature hybride et quelque peu incohérente du néofondamentalisme. L'Arabie Saoudite a mené une propagande strictement religieuse et fondamentaliste, évitant de poser la question politique et remettant ainsi en cause l'essence même de l'islamisme de ses alliés. N'étant préoccupée que par la question religieuse, elle a financé des groupes islamistes parmi les plus radicaux pour la simple raison qu'ils étaient les plus efficaces dans la lutte contre l'islam chiite. [...]
[...] Devant les clivages ethniques, religieux et nationaux, la notion d'oumma politique demeure plus théorique que réelle. En revanche, le sentiment d'appartenance à la communauté musulmane est très présent au sein des populations, ce qui pourrait s'apparenter à une " oumma sociale Bibliographie O. Roy, L'échec de l'islam politique, Seuil A. Sfeir, Les réseaux d'Allah, Plon O. Pons, L'islam politique : mouvement unitaire ou multiforme Défense nationale, Juillet 1997. La planète islam, Croissance L'islam aujourd'hui, Le Monde dossiers et documents n°251, février 1997. Les défis de l'islamisme, Krisis, n°20-21, 1997. [...]
[...] Le nationalisme arabo-islamique l'emporte sur les intérêts économiques de l'Arabie Saoudite qui cesse de financer les différents groupes ayant soutenu l'Irak lors du conflit. L'éclatement de l'OIFM. Derrière l'Arabie Saoudite et le Koweït, les FM des Etats du Golfe suivent. Ils quittent l'OIFM après avoir cherché à obtenir une baisse de l'influence des FM égyptiens dans l'organisation. Certaines des associations soutenues par les FM se scindent : l'ennahda tunisien se divise entre les deux camps. Une tentative d'Internationale des mouvements sunnites radicaux : le congrès populaire arabe et islamique de Hassan al-Tourabi. [...]
[...] Il a constitué l'expérience la plus poussée d'une internationale islamiste modérée. Un réseau performant de diffusion et de financement de l'islam et de l'islamisme sunnite Trois grandes tendances réunies au sein d'une même famille. L'Organisation Internationale des Frères Musulmans (OIFM). Les FM agissent par sections implantées dans les différents pays du monde arabe (Syrie, Koweït, Yémen, Palestine, Jordanie, Soudan) qui sont théoriquement subordonnées au guide égyptien. Celui-ci se montre en règle générale plus modéré que les autres branches de l'OIFM. [...]
[...] Existe-t-il une internationale islamiste ? Introduction Dans l'inconscient collectif occidental, au terme d'amalgames parfois abusifs et de schémas réducteurs l'univers arabo-islamique est souvent présenté en terme de menace. Il convient donc de bien distinguer l'islam en tant que religion de l'islamisme qui dans son acception la plus large regroupe les mouvements contemporains qui pensent l'islam comme idéologie politique totalisante devant à la fois s'implanter dans la société et dans l'Etat (O. Roy). L'islamisme se distingue par ailleurs du fondamentalisme qui prône pour sa part une application stricte de la loi (charia) sans exercer de pouvoir politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture