La social-démocratie a su dominer durablement en Europe dans la mesure où elle s'appuyait sur un mouvement ouvrier important et où le keynesianisme qui théorisait l'interventionnisme économique et l'état-providence ont dominé les théories économiques. L'affirmation d'un néo-libéralisme s'appuyant sur un capitalisme devenu financier ont rejeté dans l'opposition plusieurs partis de gauche pour de longues périodes. Ce sont les britanniques qui en ont fait l'expérience le plus longtemps avec les dix-huit années de gouvernement Thatcher et Major. Si la gauche pouvait se poser la question des raisons de sa défaite de 1977, elle pouvait surtout se demander comme résister au triomphe du néo-libéralisme. La crise économique durable entraînait une mutation profonde de la société. La gauche post-thatchérienne ne pouvait plus faire comme si rien n'avait changé.
Ainsi en quoi la volonté d'exercer le pouvoir a permis au parti travailliste de renouveler en profondeur son programme de gouvernement et son idéologie ?
On verra tout d'abord l'arrivée au pouvoir puis les frustrations que celui-ci entraine rapidement, puis on analysera le renouveau de ce parti dans les années 1990.
[...] La révolution idéologique du parti travailliste (1979-2005) De 1979 à 1987 le parti doit affronter de nombreux revers et un relatif immobilisme. En mars 1979, le gouvernement formé par Jim Callaghan se voit refusé le vote de confiance, ce qui a pour conséquence son effondrement, et l'organisation de la general election qui appelle Margareth Thatcher, leader du parti conservateur, au poste de premier ministre. C'est un véritable traumatisme pour les forces travaillistes, qui sera une nouvelle fois frappé par un échec cinglant à l'élection de 1983 : le Parti travailliste enregistre son pire score depuis la guerre. [...]
[...] De plus, la Grande-Bretagne accuse un certain retard car le Commonwealth n'est plus une source de puissance économique ; financière et politique pour elle ; le taux de croissance britannique demeure désespérément médiocre ; les liens dits spéciaux avec les Etats-Unis s'avèrent décevants. Cependant, ce processus d'adhésion est laborieux du fait de l'attitude du Général de Gaulle qui oppose le veto français. L'issue de cette impasse se dessine en France au travers de l'élection de Georges Pompidou (en juin 1969) qui se déclare favorable à l'intégration du Royaume-Uni, qui se réalise enfin en 1973. [...]
[...] L'éducation n'est pas oubliée avec la loi Butler de 1944 qui apporte le caractère obligatoire et gratuit du secondaire. La force et la nouveauté de l'Etat-Providence travailliste vient de sa cohérence (le principe de l'intervention étatique est généralisé à tous les domaines : redistribution bien sûr, mais aussi logement, santé, éducation, retraite etc.) et de sa vocation universaliste : l'assurance d'un minimum vital est faite à chaque individu et à chaque famille indépendamment du revenu ou de la fortune. L'inconvénient d'un tel système de financement réside dans la forte augmentation des prélèvements obligatoires ; Ainsi, le taux de base d'impôt sur le revenu qui était de 28% en 1938-39 atteint 48% en 1946-50 : la Grande-Bretagne est, dès 1950, le pays le plus lourdement imposé du monde. [...]
[...] L'étroite victoire des travaillistes amène Harold Wilson au pouvoir le 4 mars 1974. Toutes ces périodes ont en commun un arrière-plan économique défavorable, voire critique, qui a pesé lourd sur leur action gouvernementale ave le poids des dépenses de guerre et le lourd prix de la reconstruction pour l'économie britannique, la crise commerciale et monétaire en 1964-1965 et une crise économique en 1974. Il serait par contre difficile d'accuser les travaillistes de fuir le pouvoir plutôt que de faire une politique de rigueur. [...]
[...] Wilson, représente une alternative crédible et prometteuse. En effet, un ministère de l'économie et du plan aura pour mission d'accroître les investissements, la production et l'exportation tandis qu'un ministère de la technologie devra stimuler l'innovation. Sur le plan social, l'objectif de construire logements apparaît comme important, tout comme le défi de la gratuité complète du Service national de santé. Plusieurs initiatives économiques sont prises le premier ministre Wilson. Tout d'abord, une planification du développement ainsi qu'une modernisation économique sont prévues. [...]
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