La politique, le politique, l'homme politique… autant de références faites à un seul objet, l'exercice du pouvoir. Alors que certains parlent de professionnalisation croissante de l'exercice du pouvoir, d'autres s'attache à des idées d'art politique et de refus d'exercice en tant que tel de l'exercice du pouvoir. Peut-on considérer l'exercice du pouvoir comme un métier ? Il semble tout d'abord utile de redéfinir le terme de métier. Nous utiliserons ce terme ici comme le fruit d'un apprentissage, un exercice pratique de la chose concernée. Afin donc de répondre à cette question, nous nous arrêterons sur le fait que la politique puisse être considérée comme un métier, puis nous tenterons de réfuter cette idée en nous fondant sur d'autres idées du politique.
[...] La notion d'art politique est très présente dans l'analyse de l'exercice de la politique. Nous parlions d'une certaine ambigüité platonicienne. En effet, si chez Platon, les philosophes ont appris la différence entre le bien et le mal, il reste vrai que pour certains, il y a une accession possible au pouvoir grâce à leur charisme. C'est ainsi que plusieurs auteurs parlent de réussite en politique comme résultat d'un don indifférent à tout apprentissage à tout conseil. C'est ainsi également que certains orateurs réussissent à captiver les foules, l'art de la rhétorique est chez eux inné et la démagogie devient reine. [...]
[...] Dans le terme art il y a une notion d'innée, mais il n'en est rien chez les sophistes pour qui on doit enseigner l'art de la persuasion à ceux qui souhaitent gouverner. L'exercice du pouvoir est un métier qui s'apprend, il y a un enseignement de règles de conseils pour conquérir le pouvoir. La dernière pensée de philosophes grecques que nous pourrions citer ici est celle d'Aristote concernant la monarchie. En effet, la professionnalisation du pouvoir pour un roi semble inévitable puisque celui-ci est entouré de conseillers qui lui apprennent son métier chaque jour. De plus, Aristote parle au livre VI de l'Éthique à Nicomaque de science politique. [...]
[...] Nous pourrions illustrer cette idée avec un exemple assez frappant que nous trouvons dans l'analyse de la campagne présidentielle de 1995. Durant cette campagne en effet, la grande majorité des candidats était issue de l'École Nationale de l'Administration, ce qui une fois de plus montre que nous tendons vers une professionnalisation de plus en plus grande de l'exercice du pouvoir politique. L'idée de métier comme exercice du pouvoir si elle s'accroit ces dernières années date de la philosophie politique classique qu'elle vienne des Grecs ou des Romains. [...]
[...] Dimitri Georges Lavroff. Histoire des idées politiques depuis le XIXe siècle, Dalloz. Dimitri Georges Lavroff. Histoire des idées politiques, PUF. [...]
[...] L'exercice du pouvoir est-il un métier ? La politique, le politique, l'homme politique autant de références faites à un seul objet, l'exercice du pouvoir. Alors que certains parlent de professionnalisation croissante de l'exercice du pouvoir, d'autres s'attachent à des idées d'art politique et de refus d'exercice en tant que tel de l'exercice du pouvoir. Peut-on considérer l'exercice du pouvoir comme un métier ? Il semble tout d'abord utile de redéfinir le terme de métier. Nous utiliserons ce terme ici comme le fruit d'un apprentissage, un exercice pratique de la chose concernée. [...]
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