La Charte de San Francisco, en instituant en 1945 l'Organisation des Nations-Unies, place au devant de la scène internationale un nouveau personnage. A la fois fonctionnaire international, secrétaire administratif, personnalité morale et personnalité politique, le Secrétaire Général (SG) bouleverse la hiérarchie mondiale. En plus de 60 ans d'existence et à travers 8 personnalités très différentes, le poste de SGNU s'est progressivement construit. Mais son évolution est tout sauf linéaire, et oscille entre grandes victoires et échecs cuisants, entre pouvoir et insignifiance. Son rôle reste donc mouvant, au gré des hommes qui l'occupent et du contexte international. Comment a-t-il évolué ? Tout d'abord le rôle du SGNU (I), bien que défini par la Charte (A), laisse place l'accroissement des pouvoirs des SG (B), cette marge de manœuvre lui permet d'être en perpétuelle évolution (II), entre secrétaire et général (A) et des limites qui semblent indépassables (B).
[...] De Gaulle a illustré cette idée en affirmant que le Secrétaire Général n'était qu'un fonctionnaire payé par les grandes puissances En effet, le rôle du SGNU est finalement assez limité. Tout d'abord parce qu'il n'a aucune compétence coercitive réellement efficace, comme cela a été démontré lors de la crise suivant l'intervention américaine en Irak en 2003 alors que des vetos avaient été formulés à son encontre. L'indépendance du SG est encore remise en cause par le financement de l'Organisation, bien insuffisant et qui force parfois le SG à être plus complaisant envers ceux qui alimentent les caisses Le financement peut ainsi se transformer en moyen de chantage envers le SG, qui voit alors son rôle limité. [...]
[...] Boutros Ghali contribuera à la doctrine de la diplomatie préventive, notamment avec son Agenda pour la Paix en 1992, en insistant sur la prévention plutôt que la résolution quand les conflits sont déjà en œuvre. Kofi Annan, arrivé en 1997, contribue aussi à l'élargissement des compétences du SG en l'impliquant dans de nouvelles sphères de réflexion comme les oppositions entre ingérence humanitaire et souveraineté. Et se charge de réformer en douceur l'ONU en 97. Il marque également un renouveau du rôle de négociateur de l'ONU notamment dans sa résolution de la crise irakienne en 1998. Sa principale contribution reste sa volonté de transparence des actions de l'ONU, son désir de renforcer son intégrité. [...]
[...] L'évolution du rôle du Secrétaire Général des Nations Unies dans le règlement pacifique des différends. La Charte de San Francisco, en instituant en 1945 l'Organisation des Nations-Unies, place au-devant de la scène internationale un nouveau personnage. A la fois fonctionnaire international, secrétaire administratif, personnalité morale et personnalité politique, le Secrétaire Général bouleverse la hiérarchie mondiale. En plus de 60 ans d'existence et à travers 8 personnalités très différentes, le poste de SGNU s'est progressivement construit. Mais son évolution est tout sauf linéaire, et oscille entre grandes victoires et échecs cuisants, entre pouvoir et insignifiance. [...]
[...] La sphère d'influence du SG s'arrête donc là où commence le domaine international réservé des membres du CS. Pourtant, le SG a un rôle unique qu'il est le seul à pouvoir remplir, la particule général est alors plus appropriée. Il est celui qui oriente les décisions de l'ONU en choisissant d'attirer l'attention des états membres sur un sujet ou non. Il donne donc l'orientation politique de l'Organisation. En tant que représentant de l'ONU et donc impartial, il peut jouer le rôle de catalyseur, comme l'a fait le SG lors de la crise de Suez. [...]
[...] Il n'est que le plus haut fonctionnaire d'une organisation fragile, survivant grâce à un consensus. C'est pour cette raison que Trygve Lie affirma à Dag Hammarskjöld qu'il lui laissait : the most impossible job in the world Il illustre ainsi le paradoxe du SGNU : La communauté internationale attend énormément de lui et le fardeau du maintien de la paix semble peser sur ses épaules, cependant, dans le même temps, cette même communauté ne lui donne pas les moyens de réaliser sa lourde mission. [...]
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