évolution, nationalisme, romantisme, Allemagne, première, moitié, XIXe, siècle
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, L'Aufklärung (ou « Lumières » allemandes) et le piétisme enfantent un nouveau courant artistique, spécifique à l'Allemagne et unique en Europe : le Sturm und Drang (« Orage et Elan »), considéré souvent comme un courant pré-romantique. En effet, les penseurs de ce courant (né en 1770 lorsque l'écrivain Herder rencontre le jeune Goethe à Strasbourg) développent une sensibilité nouvelle : on critique la civilisation, on prône l'idée d'une âme exaltée qui puiserait son inspiration dans une nature idéalisée. Herder, théoricien, oppose à une littérature formelle et rationnelle une littérature spontanée, fruit du sentiment. Schiller et Goethe reflètent ce mouvement sur le plan littéraire. Ce-dernier publie Les Souffrances du Jeune Werther en 1774 (puis 1787), ouvrage qui bouleverse toute l'Europe. En France, c'est Madame de Staël qui fait découvrir ces auteurs au Français, notament dans son livre De l'Allemagne, publié en 1810. Le Sturm und Drang marque un retour important vers tout ce qui est irrrationnel, et surtout vers tout ce qui est allemand, vers les racines du passé. Les auteurs exaltent une Germanie idéalisée, opposée à l'univers français, statique, armé uniquement de la raison froide. En ce sens, il s'agit du précurseur au romantisme politique allemand qui apparaît peu après, et qui inspirera largement les revendications nationalistes du pays et la lutte pour l'unité allemande, le territoire germanique étant fragmenté et divisé en de nombreux Etats. Ce nationalisme se concentre autour de l'idée du peuple et de la nation. Chaque peuple a ainsi sa propre originalité, son sol, sa race, son sang, sa langue, son histoire, sa culture et sa nationalité. Il est le fondement de l'identité nationale.
C'est ainsi que les idées romantiques et les idées nationalistes se confondent et évoluent parallèlement l'une à l'autre jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, date à laquelle les soulèvements nationalistes sont réprimés et on revient à l'ordre établi auparavant en Allemagne. Le romantisme inspire le nationalisme et les manifestations de l'un ne peuvent, dès lors, être considérés en dehors du contexte de l'autre.
Il nous appartiendra de voir en quoi l'évolution du romantisme politique allemand, dans la première moitié du XIXe siècle, reflète-t-elle l'évolution du sentiment national et la lutte pour l'unité de plus en plus forte dans le pays, qui atteignent leur apogée en 1850?
[...] À l'origine, le romantisme se situe plutôt à droite en Allemagne et il a une valeur réactionnaire Le romantisme et le nationalisme se développent en réaction aux Lumières et à la Révolution française . Le romantisme est pensé contre le cosmopolitisme, le rationalisme, les Lumières ou encore l'Aufklärung. Il s'agit d'abord d'une réaction contre la culture française. Les débuts du romantisme allemand datent donc encore d'avant 1789. Il s'agit tout d'abord d'une école littéraire, qui devient par la suite artistique (musique, opéra, peinture, sculpture, etc.) et surtout politique. [...]
[...] Les auteurs exaltent une Germanie idéalisée, opposée à l'univers français, statique, armé uniquement de la raison froide. En ce sens, il s'agit du précurseur au romantisme politique allemand qui apparaît peu après, et qui inspirera largement les revendications nationalistes du pays et la lutte pour l'unité allemande, le territoire germanique étant fragmenté et divisé en de nombreux Etats. Ce nationalisme se concentre autour de l'idée du peuple et de la nation. Chaque peuple a ainsi sa propre originalité, son sol, sa race, son sang, sa langue, son histoire, sa culture et sa nationalité. [...]
[...] Ils obtiennent des abdications de souverains et des réformes libérales. Ceci entraîne aussi une intervention de Metternich (la révocation par le roi de Hanovre en 1837 de sept professeurs de l'université de Göttingen, qui deviennent par la suite des symboles de la liberté). En mai 1832, à Hambach dans le Palatinat bavarois, l'association des étudiants d'Heidelberg lance un manifeste de 36 points pour l'unité et la liberté de la patrie allemande Le drapeau noir, rouge et or est hissé, et certains vont même jusqu'à réclamer une république fédérale allemande En 1840, lorsque Thiers fait peser la menace de guerre sur l'Europe, le sentiment national allemand se mobilise à nouveau. [...]
[...] Ces nationalistes libéraux se regroupent autour de la Burschenschaft d'Iéna. Dans ces milieux, aspirations libérales se mêlent à un amour romantique du passé germanique et des coutumes teutoniques, le culte du Saint-Empire. Ces milieux entretiennent l'agitation nationale, comme en témoigne la fête de la Wartburg le 18 octobre 1817, célébrée à l'occasion du tricentenaire de la Réforme, et pendant laquelle ils font un autodafé de symboles et d'écrits réactionnaires. Des manifestations urbaines au cours desquelles est déployé un drapeau rouge, noir et or apparaissent. [...]
[...] Les partisans de l'unité profitent de ces mouvements pour organiser un parlement national à Francfort composé par tous les représentants de la nation : environ 600 représentants du 31 mars au 5 avril. Ce parlement se heurte à des difficultés. Le problème est de savoir comment faire l'unité. Il y a d'abord les partisans de la Grande Allemagne qui veulent intégrer au pays les populations allemandes de l'Empire d'Autriche. La Grande Allemagne établirait une égalité entre catholiques et protestants tout en garantissant la primauté de l'Empereur d'Autriche. [...]
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