L'évaluation des politiques publiques au Royaume-Uni

Résumé du document

Lorsqu'en 1982, le gouvernement britannique s'est engagé dans la réforme de l'administration, il a d'abord mis l'accent sur les services rendus aux usagers. Cette préoccupation est toujours dominante et les principes initiaux ont bien résisté au temps. Ceux-ci impliquent que :

Extraits

[...] Le secrétariat du Cabinet Office et le ministère des finances qui reçoivent les projets ont été chargés de faire respecter cette règle. Certains ministères adoptèrent des dispositions analogues à l'égard des propositions issues de leurs propres services. Plusieurs chefs de services, adeptes convaincus de l'évaluation, firent savoir qu'ils impliqueraient leurs directeurs dans le cadre du processus de planification annuelle, ce qui ne pouvait manquer de produire un effet mobilisateur. Le ministère des finances commença également à insister pour que l'évaluation soit intégrée dans tous les projets de dépenses publiques, en faisant de cette intégration une condition d'approbation des projets. [...]

[...] Alors que le Civil Service compte un peu plus de agents (les chiffres étaient plus élevés à l'époque), seuls d'entre eux environ s'occupent de l'élaboration des politiques publiques. Sur ces agents environ avaient le grade de sous-secrétaires et ia responsabilité des cellules qui élaborent les politiques. Si nous pouvions persuader ces hauts responsables situés à des postes-clés que l'évaluation était possible et leur serait utile, ceux-ci seraient alors conduits à s'engager sur la voie des réformes. Pour convaincre ce petit groupe, nous devions nous adresser directement à lui et lui montrer, exemples à l'appui, que l'évaluation pouvait être introduite dans les services (en répondant par exemple aux arguments du type : l'évaluation, c'est très bien ailleurs, mais elle ne peut être appliquée ici L'objectif était que l'évaluation s'insère dans les procédures administratives normales, à la fois au sein des ministères et dans leurs relations avec les finances, et ne soit pas minorée ou écartée comme s'il ne s'agissait que d'une option. [...]

[...] Si la réforme réussit, on devrait commencer à en sentir les effets au milieu de cette décennie. Bien que la réforme soit venue pour l'essentiel de l'exécutif, celle-ci a trouvé de nombreux alliés à l'extérieur. Au cours des années quatre-vingt, le ministère des finances et la commission parlementaire de contrôle des comptes publics ont travaillé de concert pour améliorer la présentation de l'information au Parlement. Les ministères sont désormais priés de faire figurer dans leurs rapports annuels des informations sur l'évaluation de leurs résultats et performances, les retardataires peuvent donc être facilement détectés. [...]

[...] Cependant, après la réalisation partielle de ce programme, le ministère des finances a remis l'accent sur la nécessité d'une évaluation des politiques publiques. Un rapide examen effectué en 1991 a permis de conclure que, dans certains secteurs, l'évaluation s'était développée et n'avait nul besoin d'un encouragement extérieur tandis qu'ailleurs, les progrès accomplis depuis 1988 avaient été minimes; mais il était réconfortant de noter qu'aucun retour en arrière ne s'était produit. En préalable au rapport sur les dépenses publiques de 1992, le ministère des finances réaffirme l'importance de l'évaluation et l'intègre encore plus avant dans le système d'allocation des ressources. [...]

[...] Les cours débutèrent au Civil Service Collège à l'intention des jeunes fonctionnaires (trente à quarante ans) de carrière à évolution rapide (fast stream). En outre, notre équipe organisa, dans chaque ministère, une série de séminaires d'une demi-journée réunissant tous les hauts responsables de la fonction publique venus faire partager leur propre expérience. Leur forme évolua au fur et à mesure : il apparût que la meilleure solution consistait en un exposé d'une durée d'une heure, suivi d'un travail en groupe, les participants essayant d'évaluer une politique mise en œuvre au sein de leur propre ministère. [...]