La politique des pôles de compétitivité n'est pas une idée neuve. Elle a déjà été adaptée dans d'autres pays, notamment dans les pays anglo-saxons à travers les clusters ou en Italie avec les districts. Dès 1997, la Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale (DATAR) avait prôné le développement des systèmes productifs locaux (SPL), cependant il a fallu attendre le Comité Interministériel de l'Aménagement et de Développement du Territoire (CIADT) de 2004 pour que les pôles de compétitivité voient le jour. A la suite d'un appel à projets national, les premiers pôles ont été labellisés par le CIADT du 12 juillet 2005. En juin 2007, le président de la République a réaffirmé sa volonté de pérenniser et de renforcer le dispositif de soutien aux pôles au-delà de 2008 à l'issue d'une « évaluation précise de l'action de chaque pôle ». Dans la foulée, est lancé l'appel d'offres désignant le chargé d'évaluation. En novembre 2007, le gouvernement annonce officiellement que la candidature du cabinet de conseil en stratégie Boston Consulting Groupe a été retenue. Il sera chargé de mener à bien un projet à forte visibilité médiatique dès le début de l'année 2008 et dont les conclusions doivent permettre aux autorités d'adapter leurs politiques par rapports aux objectifs initiaux.
Afin de comprendre les enjeux de cette évaluation, il convient de revenir sur le contexte économique et industriel dans laquelle s'inscrit la politique de création des pôles de compétitivité. Alors que la France est confrontée à deux défis majeurs - le déplacement de la concurrence provoquée par les puissances économiques émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine) vers des produits à plus forte valeur ajoutée et l'avènement d'une économie de la connaissance dont les deux clefs sont innovation et réactivité -, les pouvoirs publics ont volontairement décidé de soutenir l'industrie.
Dans une première partie, nous reviendrons sur les raisons de ce choix justifié par le rôle central de l'industrie pour la poursuite du développement économique et social de la France grâce à l'effet d'entraînement qu'elle induit sur les autres activités économiques. Nous examinerons les réponses des acteurs économiques et institutionnels au lancement des pôles de compétitivité et enfin, nous décrirons le dispositif d'évaluation envisagé ainsi que les modèles dont il s'inspire.
Sans toutefois prétendre à dresser un bilan de cette politique « à mi-parcours », il nous a semblé intéressant de revenir sur les expériences d'évaluation des pôles de compétitivité réalisées jusqu'à la fin de l'année 2007. Ainsi, nous examinerons les conditions de réalisation et les conclusions de deux études ayant fait l'objet d'une diffusion publique, puis nous nous interrogerons sur les limites de ces études.
[...] En novembre 2007, le gouvernement annonce officiellement que la candidature du cabinet de conseil en stratégie Boston Consulting Groupe a été retenue. Il sera chargé de mener à bien un projet à forte visibilité médiatique dès le début de l'année 2008 et dont les conclusions doivent permettre aux autorités d'adapter leurs politiques par rapport aux objectifs initiaux. Afin de comprendre les enjeux de cette évaluation, il convient de revenir sur le contexte économique et industriel dans laquelle s'inscrit la politique de création des pôles de compétitivité. [...]
[...] Les interviews ont été menées sur la base d'un cahier des charges établi par la DIACT et se sont déroulées du 15 juin au 30 octobre 2006. Trois thématiques ont été particulièrement examinées : - la maîtrise des éléments relatifs à la stratégie déployée par les pôles de compétitivité ; - la maîtrise des éléments relatifs à la conduite et au pilotage des activités des pôles de compétitivité ; - la prise en compte des postures relatives des acteurs (gouvernance, entreprises, recherche et formation). [...]
[...] En effet, la hausse des prix du foncier d'entreprise, liée à la visibilité accrue des territoires concernés par les pôles, serait un élément de nature à produire un effet pervers Exprimées par les acteurs et experts du développement D'abord, la vocation des pôles n'est pas de créer de l'emploi La politique de création des pôles de compétitivité repose sur l'innovation et la maîtrise de technologies clefs. Bien que les pôles aient été obligés d'évaluer le nombre d'emplois qu'ils allaient créer, il ne s'agissait que d'un indicateur. [...]
[...] Un diagnostic précis s'impose afin de comprendre les enjeux des pôles de compétitivité. Quel est l'état de l'industrie française au début des années 2000 ? Cette question sera abordée sous trois angles : celui de sa solidité, de son positionnement par rapport aux marchés internationaux et enfin de son positionnement technologique par rapport à la concurrence L'industrie française a pu conserver sa position dans le jeu concurrentiel mondial au prix d'efforts considérables Le poids de l'industrie française évalué en valeur est passé de 25,2% du PIB en 1978 à 15,8% en 2004. [...]
[...] Les écueils de la conduite d'une démarche d'évaluation efficace sont pourtant nombreux et les résultats incertains. Ainsi, les spécialistes de la question pointent le caractère diffus et indirect de l'impact de l'évaluation. Non seulement, le rapport de synthèse transmis au commanditaire n'est pas toujours le vecteur le plus efficace des enseignements de l'évaluation, mais en outre, les décideurs ont rarement une connaissance directe des rapports. Enfin, les experts mettent en garde contre toute instrumentalisation de l'évaluation par les gouvernants ; celle-ci risque alors de ne plus être un outil d'aide à la décision, mais un instrument à disposition de politiciens choisissant de communiquer sur la réussite d'une politique a priori positive. [...]
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