Même si l'abdication de Napoléon le 6 avril 1814 laisse la voie libre à une volonté de réaction des royalistes européens, le retour complet à l'Ancien Régime demeure une illusion du fait de l'héritage de la Révolution française et de l'Empire. En effet, les nombreux États modelés par la période napoléonienne sont plus modernes et efficients que les anciennes structures et les populations sont plus touchées par les principes de liberté et de nation. Cependant, les dynasties royalistes ont bien l'intention de reconstruire l'Europe à leurs profits, d'établir un « nouvel équilibre », de faire face aux menaces que représentent le principe de nationalité et les idées libérales.
[...] Le second traité de Paris le 20 novembre 1815 règle définitivement son sort. Celle-ci doit s'engager à verser une lourde indemnité de guerre ; elle perd une partie de la Savoie ; le nord et l'est du pays sont occupés. Ainsi, ce compromis entre l'héritage de l'Empire et la volonté d'un retour à l'Ancien régime se traduit par un équilibre précaire, tiraillé par les ultras d'un côté, les libéraux de l'autre. Les ultras sont regroupés autour de la Sainte Alliance, les libéraux, qui n'acceptent pas les traités de 1815, font appel à une solidarité entre les Etats. [...]
[...] Talleyrand a amené avec lui son chef cuisinier Carême, car il sait bien que la gastronomie française est une arme de diplomatie importante. III. Les résultats et les conséquences du Congrès de Vienne Au final, les décisions prises satisfont surtout les grandes puissances. L'Angleterre récupère le Hanovre et obtient la création d'un Royaume hollando-belge des Pays-Bas gouverné par le prince d'Orange, protégé de Londres. La Prusse reçoit une partie de la Saxe, la Poméranie et la rive gauche du Rhin. La Russie annexe la Pologne, la Bessarabie et la Finlande. Enfin, l'Autrice récupère l'Illyrie, la Galicie et surtout le Royaume lombardo-vénitien. [...]
[...] La déclaration de St Ouen le 2 mai et la Charte constitutionnelle le 4 juin de Louis XVIII affirme l'autorité du roi mais aussi les avancées libérales de la Révolution et de l'Empire (libertés politiques et de cultes, l'égalité devant la loi, la propriété des biens nationaux, le Code civil). Le roi veut renouer avec la chaine du temps (droit divin, pouvoirs dominants), tout en octroyant des libertés au peuple. Deux France sont liées par la Charte avec d'une part certains acquis de la décennie passée, d'autre part un désir traditionaliste. La Charte est un compromis : Il faut nationaliser la royauté et royaliser la nation dira le ministre Decazes. [...]
[...] Ainsi, dans quelles mesures la situation géopolitique de l'Europe amène-t- elle à la construction d'un nouvel équilibre assurant une paix définitive sur le continent d'après la formule de Jean Tulard ? Quelles sont les différentes volontés et ambitions des puissances européennes qui ont eu raison de Napoléon ? Quelle est la place de la France perdante, épuisée après 23 années de guerres lors du Congrès de Vienne ? Quels sont les résultats et les conséquences de ce nouvel équilibre qui émanent en grande partie des résolutions du Congrès ? I. [...]
[...] Le Congrès de Vienne (septembre 1814 - juin 1815) Le Congrès de Vienne fait se rencontrer des représentants des quatre principaux Etats vainqueurs : l'Angleterre, la Prusse, l'Autriche et la Russie. Grâce à l'habileté diplomatique de Talleyrand, la France est petit à petit considérée comme un pays vainqueur et est donc représentée au Congrès de Vienne; mais il n'était pas dans l'intérêt des puissances européennes de saper l'autorité de Louis XVIII en France. Outre Talleyrand sont également présents des représentants du Royaume de Sardaigne et des Etats de l'Eglise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture