Nous avons choisi de présenter les deux principales phases d'institutionnalisation qu'a connu le monde mais surtout la France, à savoir la mise en place de la République à la fin du XVIIIe siècle, qui reposait plus sur une légitimation philosophique, alors que la deuxième phase d'institutionnalisation de la politique au début du XXe siècle portait plus sur une légitimation scientifique puisqu'on tentait de démontrer l'existence d'une « science politique ».
Ces deux phases correspondent bel et bien aux deux approches majeures d'étude des institutions en politique, c'est à dire la philosophie qui partirait d'une approche théorique vers plus de pratique, puis la science qui partirait plutôt de la pratique… vers la théorisation.
[...] Le consentement du peuple est l'origine de l'Etat ; la politique ne s'institutionnalise que lorsqu'il est au pouvoir. Dans le même temps, le développement de la discipline juridique qu'est devenu le droit constitutionnel est en proie à une contradiction due à l'abondance de textes qui encadrent philosophiquement cette jeune République : d'un côté il y a matière à étudier et analyser, de l'autre cet enseignement devient rapidement un enjeu politique qui amène les gouvernants à vouloir le contrôler au détriment de son caractère indépendant, et de son développement. [...]
[...] II ) Les institutions politiques : quelle place dans la science politique ? on les étudie en considérant qu'elles ont un rôle de preuve de la scientificité politique Début du XXe siècle, une schématisation de la politique : une science ? Il semble évident que les institutions ne peuvent exister que grâce à une rigueur scientifique qui assure leur pérennité. Mais il semble également évident que cette scientificité politique n'existe que par les institutions. La rigueur encore une fois nécessaire à chacune ne se trouve que dans l'autre. [...]
[...] Un certain temps a été nécessaire à son émancipation des Facultés de droit. Par ailleurs, la spécialisation du corps politique, la théorie du métier politique qui sépare les technocrates des médiatiques, prouve également, a priori, que la politique se tourne vers la scientificité. C'est le Triangle du pouvoir entre hommes médiatiques, experts politiques et économistes. Il est caractérisé par un fort sentiment de solidarité au sein de cette élite ; l'homogénéité est sociale et psychologique. La circulation des hommes est facilitée au sein de ce triangle. [...]
[...] L'aspect le plus visible de cette théorisation est la spécialisation du métier politique comme l'a montré Weber. Elle résulterait d'une différenciation interne à l'autorité politique qui serait expliqué, selon Michels, par une spécialisation des organes et fonctions administratives. On assisterait alors à un gouvernement des professionnels où on vivrait non plus pour mais de la politique. Un autre exemple de cette théorie scientifique est la différenciation des hommes politiques entre hommes de spectacle et experts de l'ombre entre un pouvoir médiatique (jugé fictif par Saint Simon) et comme le montrait Burnham le pouvoir technocratique. [...]
[...] JULIA D., Dictionnaire de philosophie, Paris, Larousse France Loisirs pp.135. Idem, pp.219-221. LAGROYE J., Sociologie politique, Paris, Dalloz pp.139-197. LECOMTE P. et DENNI B., Sociologie du politique, Grenoble, Puf pp.97-154. Idem, p.193-236. [...]
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