Resté à côté des grands mouvements de population, le peuple Sami est un peuple indigène à la périphérie de l'Europe. Cette minorité ethnique historique habite aujourd'hui une région qui s'étend de la péninsule de Kola en Russie, traverse le Nord de la Finlande, de la Suède et de la Norvège. C'est un peuple pacifique qui a sa propre culture, ainsi que ses propres croyances et sa propre langue, bien que plusieurs dialectes puissent être distingués. Jusque 1600, bien que la colonisation norvégienne ait déjà débuté, le peuple Sami vivait de manière relativement paisible. Comme ils se retiraient au fur et à mesure de l'implantation des colons dans les terres nordiques, les confrontations entre samis et norvégiens ont été évitées, au prix d'une autonomie qu'ils ont progressivement perdue. Le territoire Sapmi, lors de la construction des Etats-nations sur le territoire desquels il s'étend, devient un enjeu important, chacun voulant établir sa souveraineté sur la région.
[...] Les Etats-membres du Conseil de l'Europe se sont aussi penchés sur le sujet. Au titre du maintien des traditions et de la diversité culturelle, ils ont voulu protéger les langues régionales ou minoritaires historiques de l'Europe. Dans cette optique, ils ont signé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires en 1992. En tant que minorités autochtones, les Samis font également l'objet de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales signée en 1995.
L'ONU, dans son optique de maintien de la paix, considère que les bouleversements de l'histoire européenne ont montré que la protection des minorités nationales est essentielle à la stabilité, à la sécurité démocratique et à la paix du continent (...)
[...] Sur ce dernier point on peut dire que l'intervention de l'Union européenne est un échec. Les programmes Interreg ont certes eu une incidence positive en termes d'emploi et d'esprit d'entreprendre[12] mais n'ont pas permis d'inverser les flux migratoires. Au mieux ils les ont ralentit. On peut voir dans ce phénomène migratoire ainsi que dans l'abandon de la langue Same dans le cadre privé, un point positif : les Samis parlent la première langue nationale de l'Etat sur lequel ils sont établit, seule condition de leur intégration dans la société. [...]
[...] Ex-post evaluation of objective 6 programmes for the period 1995-1999, Country Report for Sweden, Umea University, Sweden, December 2002. J. TODAL, The Sami School System in Norway and International Cooperation, Comparative Education, Volume 39, pp. 185-192. L'étude Euromosaic : le Sámi en Suède, Bruxelles : Commission européenne S. FORREST, Territoriality and State-Sámi Relations, University of Nothern British Columbia Questions orales Les droits du peuple autochtone lapon Strasbourg : Parlement européen décembre 2006. Javier Solana, Climate change and international security, Bruxelles : Conseil de l'Union européenne mars 2008. [...]
[...] Ex-post evaluation of objective 6 programmes for the period 1995-1999, Country Report for Sweden, Umea University, Sweden, December 2002. [...]
[...] Javier Solana, Climate change and international security, Bruxelles : Conseil de l'Union européenne mars 2008. L-A BAER, entretien, http://www.blogtrotters.fr/2008/11/12/les-saami- face-au-changement-climatique. J. BARROT, débats au Parlement européen, Strasbourg février 2009. Programme Opérationnel 2007-2013 Interreg IV A nord entre la Finlande, la Suède et la Norvège, Bruxelles : Commission européenne juin 2008. S. RIEDEL, Minorités nationales en Europe et protection des droits de l'homme : un enjeu pour l'élargissement, Politique étrangère, juillet-septembre 2002, pp. 647-664. Fonds structurels : effets positifs des programmes de l'objectif en Suède et en Finlande, Bruxelles février 2003. [...]
[...] Or, si la culture Sami est aujourd'hui reconnue, il n'en a pas toujours été ainsi. Ce n'est que depuis 1960 qu'une politique plus compréhensive a été développée par les pays concernés. L'Union européenne n'a d'ailleurs pas de compétences générales en matière de protection des droits des minorités, il revient aux autorités nationales d'assurer une telle protection, conformément à leur Constitution et à leurs engagements internationaux.[6] Toutefois, l'Union européenne peut, par la diffusion de ses valeurs, inciter les Etats à mettre en place des formes de codécision, d'auto-gouvernance et d'autonomie afin de protéger les droits des minorités. [...]
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