Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme fait l'objet de nombreux débats et est au coeur de toutes les préoccupations mondiales dans l'élaboration des politiques nationales et internationales. La Belgique n'échappe pas à cette tendance.
La Belgique, contrairement à ce que l'on peut parfois entendre, n'est pas à l'abri d'un acte terroriste. La présence d'institutions internationales, l'existence de cellules de groupes extrémistes sur son territoire, son implication dans de nombreux conflits, sont autant d'éléments qui ne la mettent pas à l'abri d'un tel acte. C'est pourquoi, comme les autres pays, elle est appelée à élaborer des politiques et à mettre en oeuvre des mesures afin de lutter contre le terrorisme.
[...] Penchons-nous d'abord sur la sécurité intérieure. La spécificité belge à ce point de vue de l'analyse réside d'abord dans le référentiel adopté par les acteurs de la sécurité intérieure. Celui-ci est composé des trois éléments déjà cités ci-dessus : l'empathie, la recherche des causes profondes et le respect des droits de l'homme. C'est donc la prévention qui est mise en avant.
Face à ces trois éléments, on peut mettre en évidence l'aspect conciliant des positions prises par la Belgique, notamment vis-à-vis du monde musulman. Nous entendons par là qu'elle ne se positionne pas dans les attitudes extrêmes. Alors que le gouvernement français s'est clairement opposé au port du voile dans les écoles, la Belgique laisse aux directeurs d'école le soin de décider de l'autorisation du voile ou de son interdiction. De plus, l'Islam a été reconnu par l'Etat et, de ce fait, est subventionné par celui-ci (...)
[...] C'est pourquoi, comme les autres pays, elle est appelée à élaborer des politiques et à mettre en œuvre des mesures afin de lutter contre le terrorisme. En nous attachant à l'aspect cognitif, nous aborderons premièrement, d'une manière générale, les traits distinctifs de la Belgique entendez par là l'approche qu'elle favorise - en matière de lutte contre le terrorisme. Celle-ci se fait à plusieurs niveaux, local, régional, national et international. Cependant, certains aspects ne peuvent être traités qu'au niveau national. C'est pourquoi, en second lieu, nous verrons comment elle a développé ces spécificités sous l'angle de la politique intérieure d'abord, sous l'angle de la politique étrangère ensuite et, enfin, sous l'angle de la politique de défense. [...]
[...] La collaboration officielle, entre ministères, ou officieuses, avec les lobbies nécessaire entre eux explique que les actions menées sur le plan intérieur soient cohérentes avec celles menées sur le plan extérieur. Il en va de leur crédibilité. Il y a une forte concordance entre les politiques étrangère et intérieure. Une décision prise par le Ministre de l'Intérieur de mener une opération de police permettant de démanteler un réseau terroriste accroit la crédibilité de la Belgique sur la scène internationale. Inversement, une position prise en politique extérieure peut frustrer certaines communautés ou groupes sur le plan intérieur, voire d'induire un phénomène de radicalisation. [...]
[...] Puisque ces politiques s'inspirent l'une l'autre, la politique belge en matière de lutte contre le terrorisme nous semble être cohérente. Nous pensons qu'il est intéressant de faire une distinction déclaré- réel afin d'épingler les contradictions entre ces politiques. Sur le plan international, la Belgique veut donner l'image d'un pays qui respecte les droits de l'homme en répétant la nécessité de les respecter et en condamnant leurs violations par d'autres pays. Les diplomates belges rappellent que la lutte contre le terrorisme ne doit pas restreindre les libertés individuelles mais si au niveau du déclaré les intentions sont là, force est de constater qu'au niveau du réel la Belgique n'est pas exempte de reproche. [...]
[...] COOSEMANS T., "Le renforcement de la sécurité intérieure de l'Union européenne", dans Courrier hebdomadaire, CRISP n°1773. EK C., GALLIS P., WOEHREL S., ARCHICK K., European Approaches to Homeland Security and Counterterrorism, CRS Report for Congress, July LAGNAUX R., Présidence belge à l'Union européenne : Quelles avancées dans le domaine de la coopération au développement ? , Ministère des Affaires Etrangères, du commerce extérieur et de la coopération internationale, dans La lettre d'information de la DGCI, février 2002, http://www.dgcd.be/FR/publications/dgcd_contacts/archivespdf/contacts_2 27.pdf LAVAUX S., L'Europe face au terrorisme, Le journal de la police l'officier de police, juin 2007, pp 20-23. [...]
[...] Du fait que la Belgique ne va pas volontairement contre les intérêts arabo-musulmans, le corps de lutte anti- terroriste tient un discours sécurisant en assurant que la situation est sous contrôle. Toutefois, il reconnaît que, s'il y'a un danger, celui-ci viendrait de groupuscules de jeunes inconnus issus de la communauté arabo- musulmane qui agiraient par imitation contre des intérêts étrangers en Belgique[v]. L'existence de ce type de menace justifie la politique conciliante que mène la Belgique. Analysons maintenant les spécificités belges concernant les méthodes et les acteurs de la lutte contre le terrorisme. Tout d'abord, on peut dire que la structure intérieure belge est assez complexe. [...]
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