Stock-options, paradis fiscaux, scandale de la Société Générale, rémunérations exorbitantes des dirigeants d'entreprise… Autant d'événements qui ont marqué l'actualité et qui remettent en cause la véritable présence d'une éthique dans le système capitalisme que nous connaissons. En y regardant de plus près, les deux termes - éthique et capitaliste - semblent antithétiques. En effet, le capitalisme est défini par Karl Marx comme « un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et d'échange, sur la liberté du marché et sur le salariat ». Les propriétaires des moyens de production engagent les employés non-possédants car ils produisent une valeur supérieure à celle de leur salaire, ce que Marx nomme la plus-value. Et c'est cette plus-value que s'approprient ces propriétaires.
En fin de compte, le capitalisme sert, avec de la richesse, à produire davantage de richesse. « L'argent va à l'argent » dira-t-on, de ce fait il ne va pas aux plus démunis. A partir de cette constatation, il serait aisé de conclure que ce système n'est pas éthique. Et pourtant, un retour de l'éthique se fait sentir dans le monde de l'entreprise (et dans le monde économique par ailleurs) depuis une trentaine d'années.
En quoi l'éthique apporte au capitalisme les éléments nécessaires à sa bonne conduite et à son efficacité et pourquoi les politiques de moralisation de ce système n'ont pas empêché les désastres éthiques et économiques que nous connaissons de nos jours ? Pourquoi et comment faire de l'éthique aujourd'hui pour les acteurs économiques un véritable idéal régulateur ?
[...] Bien sûr que non, la morale est extérieure à cet objectif purement rationnel et intéressé. Il y a aussi des facteurs psychologiques qui interviennent dans le processus capitaliste. On parle de confiance pour les marchés, là encore il ne s'agit pas de morale, mais d'intérêt. Vous ne jugez pas votre vendeur sur sa vertu, car en affaire, savoir si l'homme qui vous vend tel ou tel bien est un homme bon ou mauvais n'a pas d'importance, tant que la transaction vous parait honnête. C'est ce en quoi l'économie est amorale. [...]
[...] Même si les résultats de ces études sont parfois contestés, notamment sur la base de leurs critères de jugement, elles peuvent avoir une influence significative sur le choix des consommateurs, qui lui-même peut avoir un impact sur les décisions des firmes. En effet, un sondage IPSOS de 2004 en Europe révèle que des sondés pensent que le choix des consommateurs influence le comportement des entreprises. Concernant les politiques éthiques utilitaristes des entreprises, il est nécessaire de ne pas les blâmer. [...]
[...] Il est ainsi vital pour l'avenir du capitalisme de revaloriser le rôle de l'employé au sein de l'entreprise. Même s'il s'agit pour le chef d'entreprise d'une démarche intéressée (éviter à ses salariés de réduire leur capacité productive), elle n'en est pas moins bénéfique pour le travailleur. Il ne faut donc pas négliger la dimension humaine de l'entreprise, surtout lorsque l'on sait par exemple que 80% des accidents industriels graves sont provoqués par l'homme. Il va sans dire qu'un employé en bonne santé physique et morale sera moins enclin à provoquer de telles catastrophes. [...]
[...] Car là où se situe la faiblesse du communisme, se trouve la force majeure du capitalisme. On ne demande rien de plus aux individus que de se comporter naturellement, c'est-à-dire de manière égoïste et intéressée. Enrichissez-vous par le travail et l'épargne clamait Guizot. Telle est la devise d'un capitalisme en parfaite santé dont les acteurs n'usent que de leur égoïsme naturel pour garantir son bon fonctionnement. Mais, bien que le système soit fondé sur un comportement immoral, à la différence du socialisme marxiste, il n'est pas prudent de le manipuler avec aussi peu d'éthique. [...]
[...] elle exige le respect des autres, des droits fondamentaux, de la dignité et de l'égalité de chacun devant les besoins élémentaires. Des exigences qui semblent aller à l'encontre des principes capitalistes. De ce constat, il serait alors légitime de tirer que l'absence d'éthique dans le système économique capitaliste est toute naturelle, puisqu' il existe un lien consubstantiel entre capitalisme et immoralité. Et pourtant, un retour de l'éthique se fait sentir dans le monde de l'entreprise (et dans le monde économique par ailleurs) depuis une trentaine d'années. [...]
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