Le 4 juillet 1776, les représentants des treize colonies britanniques révoltés contre la métropole anglaise se réunissent à Philadelphie et y proclament leur indépendance. Après sept années de guerre contre cette mère patrie devenue monstre, l'indépendance est effective : les États-Unis d'Amérique sont nés, et jettent immédiatement les bases de la démocratie par la rédaction de la Constitution américaine adoptée par 39 des 42 délégués présents le 17 septembre 1787. Au XIXe siècle, la démocratie, régime politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple (ou plus exactement aux membres de la société qui sont définis comme citoyens) respecte approximativement les mêmes principes qu'aujourd'hui, à savoir la souveraineté populaire, l'égalité, les libertés. Les démocrates se préoccupent également de procurer aux citoyens les moyens d'exercices de ses libertés et de ses droits.
[...] Cette guerre, que les français ont baptisée Guerre de Sécession est l'illustration parfaite des limites du modèle démocratique américain, et concrétise la dramatique prophétie énoncée un siècle plus tôt, en 1775, par l'ecclésiastique Andrew Burnaby : La diversité américaine est telle que le pays sera condamné à plus ou moins brève échéance à la guerre civile Elle laissera des séquelles profondes et apparemment incurables. Le Sud sort du conflit ravagé, ruiné, humilié, sa réintégration est d'autant plus difficile que la Reconstruction prend un tournant radical mené par le Congrès lorsque le Président Andrew Johnson accède au pouvoir : les Reconstruction acts de 1867 divisent le Sud en cinq districts militaires soumis à la loi martiale. On est donc bien loin d'une politique démocratique et pacificatrice. Le régime politique étatsunien trouve sa dernière limite dans les exclus de la démocratie. [...]
[...] C'est encore sans compter la domination de l'argent, qui intervient de manière décisive dans la vie politique Puisque les élections prennent un tour folklorique, presque spectaculaire les financer devient donc de plus en plus coûteux. Le Sénat devient un club de milliardaires qui compte parmi ses membres nombre de défenseurs des intérêts financiers et économiques, comme Nelson W. Adrich ou Mark Hanna. Jusqu'en 1890, donc, la vie politique a tendance à être dominée par des défenseurs des milieux d'affaires, qui se soucient peu des groupes défavorisés. Or ceux-ci sont nombreux. [...]
[...] Le XIXème siècle aux Etats-Unis marque la naissance et la construction d'une des premières démocraties au monde. Bien que rencontrant de nombreux obstacles : dégradation temporaire de la vie politique, cohésion menacée par des divisions de tout ordre, guerre civile, difficulté d'intégration de minorités ethniques le régime politique et ses institutions demeurent, des réformes importantes sont menées, et nombreuses difficultés finissent par trouver une issue. Si l'influence du modèle, quoique réelle, reste encore limitée au cours du XIXème siècle, l'entrée en guerre des Etats-Unis dans le premier conflit mondial va permettre à la démocratie américaine de se diffuser de manière significative en Europe, au point qu'à l'issue du conflit émane la volonté de certains pays du Vieux continent de fonder les Etats-Unis d'Europe Cette influence ira croissant tout au long du XXème siècle, portant la nation américaine au rang de superpuissance démocratique, de leader du monde libre, et insufflant une vague de démocratisation dans un grand nombre de pays. [...]
[...] En 1854, elle parvient à un record mondial de arrivants en un an Autre caractéristique de démocratisation électorale sous Jackson : le mode de désignation du président. Les grands électeurs sont élus non plus par les Chambres, mais directement par le peuple (sauf en Caroline du Sud). Cette démocratisation du système électoral est perceptible notamment dans son impact sur les partis (qui s'opposent désormais en parti démocrate entre parti républicain). Le succès du parti démocrate réorganisé, par exemple, tient à l'élargissement des soutiens : fermiers, cultivateurs, petits boutiquiers Par ailleurs, la participation effective des citoyens à la vie politique s'accroit. [...]
[...] Au sud s'installe très vite un système de ségrégation. Les Noirs sont marginalisés, il leur est interdit de fréquenter les mêmes transportes en communs, les mêmes restaurants, cinémas, églises, hôpitaux, cimetières Ils sont victimes de préjugés racistes et de violence, dont on peut bien sûr citer le Ku Klux Klan, organisation raciste fondée le 24 décembre 1865, qui pratique régulièrement intimidation, manifestations violentes et lynchage des noirs. Malgré son abolition par les lois de 1870-1871, qui interdisent également tout type de violence publique, les règlements de compte privés se perpétuent. [...]
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