L'Etat, apparu en Europe au sortir de la féodalité, a été progressivement érigé en figure imposée de l'organisation politique. Dès la paix de Westphalie, en 1648, les rapports internationaux commencent à se structurer autour des Etats. La notion d'Etat est fondée sur des valeurs inhérentes à la « modernité » politique, sur un socle commun et selon Max Weber, l'Etat est le seul à détenir le monopole de la violence légitime. Aujourd'hui, il ne semble pas y avoir de vraie alternative de construction politique à l'Etat, l'Etat-nation en particulier apparaît comme la seule référence concevable. De fait, le nombre d'Etat nation a augmenté de manière significative au cours du XXème siècle : de 59 en 1919, ils sont passés à 192 en 2002. L'espace mondial semble donc partager un fond commun essentiel de construction politique : l'Etat paraît y avoir été érigé en modèle universel, auprès duquel aucune alternative n'est possible. Cependant, cette similitude apparente des institutions ne saurait faire illusion, et, au delà d'une structure semblable se cache la singularité incontestable des constructions politiques. D'un pays à l'autre, les usages et les pratiques se révèlent foncièrement différents. Quels sont donc les facteurs qui ont permis qu'au delà d'une certaine uniformité de façade, la diversification des Etats soit si prononcée ?
[...] Il peut aussi s'agir d'Etats qui ont fait évoluer le modèle étatique de départ. Le modèle étatique universaliste ne peut donc pas s'adapter partout, ce qui montre son échec relatif et qui entraîne la diversification des formes étatiques. Certains pays ne sont en effet pas à même de disposer en réalité de leur souveraineté, ou alors ils ont mal adapté la structure préexistante à l'Etat dans leur pays au modèle étatique. L'hétérogénéité des Etats empêche ainsi la pacification de l'espace mondial, l'inadaptation au modèle étatique créant la frustration des populations concernées. [...]
[...] Les Etats, une catégorie homogène ? L'Etat, apparu en Europe au sortir de la féodalité, a été progressivement érigé en figure imposée de l'organisation politique. Dès la paix de Westphalie, en 1648, les rapports internationaux commencent à se structurer autour des Etats. La notion d'Etat est fondée sur des valeurs inhérentes à la modernité politique, sur un socle commun et selon Max Weber, l'Etat est le seul à détenir le monopole de la violence légitime. Aujourd'hui, il ne semble pas y avoir de vraie alternative de construction politique à l'Etat, l'Etat-nation en particulier apparaît comme la seule référence concevable. [...]
[...] La diffusion du modèle étatique occidental aurait pu faire penser que l'espace mondial est constitué d'Etats formant une catégorie homogène. Par ailleurs, l'effondrement du communisme aurait pu laisser croire qu'on allait vers une homogénéisation encore plus poussée des Etats. Fukuyama a d'ailleurs établi sa thèse de la fin de l'histoire sur ce constat et a pensé que la démocratie libérale était désormais le seul régime politique légitime, ce qui confirmerait une homogénéisation des Etats. Or la remise en cause du cadre traditionnel de l'Etat entraîne en fait la multiplicité des catégories étatiques. [...]
[...] De nouvelles croyances apparaissent, elles sont fondées sur le culte de la raison. Il s'agit par exemple des croyances dans la science, dans le progrès, dans l'idée que l'histoire a un sens. La raison, érigée en valeur humaine suprême fait croire en ses concepteurs que les modèles construits en occidents sont universels l'Etat, expression de la modernité politique L'Etat s'inscrit dans cette logique de modernité politique puisque c'est un élément de rationalisation de l'organisation politique. Les caractéristiques du modèle étatique sont dès lors la traduction des valeurs sous jacentes à la modernité. [...]
[...] On verra plus loin les limites de ce postulat. L'exportation du modèle étatique n'a pas forcément été faite de manière consciente. Cependant, le constat est là et depuis deux siècles, pensées, institutions, pratiques politiques, droit, formules économiques ont été exportées de l'Europe ou de l'Amérique du nord vers le sud ou l'est. En plus de l'exportation du modèle étatique, on a pu constater son importation, ce modèle a pu être demandé, même si ce n'est pas toujours par un libre choix : l'occidentalisation peut se réaliser en réponse presque forcée à des contraintes d'alignement sur les puissances occidentales. [...]
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