Les juristes s'attachent à donner une définition précise d'un concept relativement abstrait : l'Etat. En effet, pour eux, réunir une population sédentarisée sur un territoire circonscrit, soumise à la puissance publique, une puissance avant tout normative et coercitive, ‘'suffit'' à désigner du nom ‘'d'état'' cette personne morale.
Cependant, la science politique est une science plus diffuse, moins stricte que la science juridique. Et Max Webber résume en une phrase l'essentiel de la pensée sociologique à propos de l'état qu'il qualifie de ‘'groupe de domination politique dont la direction administrative revendique avec succès le monopole de la violence physique légitime''. Un Etat ne peut donc fonctionner réellement sans la possibilité d'appliquer ses lois par ses moyens de coercition légitime, que le peuple lui reconnait.
De plus, nous verrons par la suite, que si la société n'a pas besoin d'un Etat pour exister, l'inverse est en revanche impossible.
[...] En effet, les lois, provenant de l'État donc, doivent être la même pour tout le monde, il ne doit pas y avoir, en théorie, quelconque favoritisme. Ce monopole est caractéristique de l'histoire de chaque pays. On ne peut, par exemple, faire l'analogie certaine de ce monopole entre deux états européens que sont la France et l'Espagne. Dans le premier, le pays a été unifié par ‘'agrandissement de cercles concentriques'', autrement dit un seigneur petit à petit, vaincu militairement ses concurrents féodaux, pour unifier le pays. [...]
[...] Désormais l'État ne peut pas structurer seul une société économiquement sans prendre en considération ce qui se passe ailleurs sur la planète. La mondialisation n'est pourtant pas un phénomène nouveau, mais ce qui la caractérise aujourd'hui est que toutes les activités sont connectées entre elles, il n'y a plus de domaines où l'on peut agir sans les autres. Elle affecte notamment la souveraineté interne, mais aussi externe des états, qui ne peuvent aller à contre-courant des décisions phares prises par les entités les plus puissantes. [...]
[...] Bibliographie - ‘'La société contre l'État'', Pierre Clastres, les éditions de minuit - ‘'Sociologie de l'État'', Bertrand Badie & Pierre Birnbaum, Pluriel - ‘'Pouvoir et contre-pouvoir à l'heure de la mondialisation'', Ulrich Beck, Flammarion, 2003. [...]
[...] J'entends par là certaines portions du territoire sicilien contrôlées par la mafia. De plus, cette violence est légitime, car elle est encadrée par des lois et des règlements qui sont l'expression de la volonté générale dans les démocraties. Il est un autre problème de se demander si cette violence parait légitime dans les états totalitaires, bien qu'à première vue, il semble forte logique qu'elle soit tout sauf légitime. Enfin, la menace de sanction étant rentrée dans les mœurs et dans la tête de l'extrême majorité des populations par le biais de la coutume ou de l'éducation, cette violence reste modérée volontairement par l'État pour éviter de rentrer en conflit ouvert avec sa population. [...]
[...] C'est à cause de lui que la dimension économique devient politique. On voit donc qu'économiquement, parce que ces sociétés primitives sont appelées ‘'société de refus du travail'' selon Lizot, parce que les individus ne produisent que pour eux-mêmes, parce qu'ils ne travaillent pas au sens strict du terme, l'État est impossible. Ces individus travailleront, et la société primitive, par définition, disparaitra, le jour où certains, qu'ils soient colonisateurs ou simplement poussés d'une ambition extrême au sein de la société, leur demanderont, ou plutôt exigeront, qu'ils produisent plus que leurs besoins, pour que d'autres, les dominants, perçoivent les fruits du travail de ces dominés. [...]
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