D'emblée, il est possible de noter que le sujet renvoie à une conception libérale dans la mesure où il sous-entend qu'une représentation peut être légitime, ce que réfutent les démocrates les plus intransigeants. La représentation permet aux hommes de ne pas exercer le gouvernement par eux-mêmes au quotidien, mais à travers des représentants élus ; c'est ce que Benjamin Constant définit comme la liberté des Modernes.
Le sujet invite donc à placer la réflexion dans le cadre des sociétés modernes de masse où la démocratie ne peut s'exercer quotidiennement qu'à travers l'élection d'un nombre restreint de représentants censés retranscrire les rapports de force politiques traversant la société. Une telle représentation est donc avant tout légitime parce qu'elle est nécessaire.
[...] Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), ou encore le Conseil Représentatif des Associations noires (CRAN) fournissent des exemples de ce type d'organisation indépendante de l'Etat. Leurs noms témoignent d'une prétention à la représentativité, pas des membres de la communauté représentée néanmoins (les Juifs dans le premier cas, les Noirs dans le second), mais des associations préexistantes. Malgré tout, ces arguments ne suffisent pas à cacher un certain nombre de dérives directement liées à l'absence de l'autorité étatique dans la mise en place de la représentation de certains groupes. [...]
[...] L'Etat possède-t-il un monopole de la représentation légitime? D'emblée, il est possible de noter que le sujet renvoie à une conception libérale dans la mesure où il sous-entend qu'une représentation peut-être légitime, ce que réfutent les démocrates les plus intransigeants. La représentation permet aux hommes de ne pas exercer le gouvernement par eux-mêmes au quotidien, mais à travers des représentants élus ; c'est ce que Benjamin Constant définit comme la liberté des Modernes. Le sujet invite donc à placer la réflexion dans le cadre des sociétés modernes de masse où la démocratie ne peut s'exercer quotidiennement qu'à travers l'élection d'un nombre restreint de représentants censés retranscrire les rapports de force politique traversant la société. [...]
[...] L'inexistence de critères objectifs rend souvent l'implication de l'Etat dans l'organisation d'une représentation impossible ou contre-productive. b. Un rayon d'action restreint Le succès de l'intervention de l'Etat dans l'organisation de la représentation professionnelle est lié à la possibilité d'organiser un vote susceptible d'aboutir à une image claire et peu contestable, aussi bien qualitative que quantitative, du groupe représenté. Or parfois des critères objectifs d'appartenance à un groupe sont difficiles à identifier ; néanmoins, ces groupes d'intérêt ont des revendications et le fait de disposer d'une représentation faisant office d'interlocuteur fiable pour l'Etat demeure essentiel. [...]
[...] Ces représentations peuvent être distinguées en deux groupes principaux : celles dont la mise en place correspond à une initiative de l'Etat ou dont l'organisation est permise par une forte implication étatique, et celles dont la mise en place est exclusivement due à une initiative privée. Le sujet interroge donc le degré d'intervention de l'Etat dans la mise en place de la représentation de groupements d'intérêt et la légitimité qui en découle. L'Etat possède-t-il un monopole de la représentation légitime ? En d'autres termes, une représentation légitime est-elle concevable en dehors du champ étatique ou l'intervention de l'Etat dans la formation d'une représentation est-elle déterminante pour être légitime ? [...]
[...] En laissant s'exercer la libre concurrence des associations sans intervenir, l'Etat prend le risque de ne pas favoriser l'association la plus légitime, mais la plus organisée et la plus déterminée, ou encore celle dont les moyens financiers sont les plus importants. Le risque de voir émerger des associations s'autoproclamant représentatives pour se légitimer alors qu'elles ne sont représentatives que d'elles-mêmes demeure élevé, même s'il convient de reconnaitre que les revendications les plus légitimes ne sont pas forcément les revendications portées par le plus grand nombre et qu'en ce sens un système qui donne leur chance aux revendications les plus minoritaires peut présenter des avantages, pourvu que l'Etat reste lucide sur la faiblesse de leur audience. [...]
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