Il existe 232 pays dans le monde, dont 191 reconnus par l'ONU. Pourtant, tous ces pays sont-ils des Etats-nations ? Certainement pas : certains régimes totalitaires se fondent sur de si fines minorités qu'on ne peut les dire représentatifs d'une volonté nationale et nombre de nations n'ont pas d'Etat propre.
Le concept d'Etat-nation est très lié à la démocratie, qui semble être le seul moyen de représenter un peuple pour l'Etat. Néanmoins, un projet national, tel l'unification de l'Etat peut aussi donner naissance à un Etat-nation (l'Allemagne et l'Italie au XIXè siècle n'étaient pas des démocraties).
Néanmoins, ce mouvement du siècle dernier a perdu de son souffle : les Etats-nations se sont bien constitués, surtout dans les sociétés occidentales. Mais nombre de phénomènes, notamment la mondialisation, viennent bousculer l'Etat-nation : effacement des frontières, influence croissante des firmes multinationales, apparition d'une "communauté internationale", etc. Progressivement, les peuples se détachent des Etats pour mener à bien leurs projets, et se tournent vers des organes souvent non étatiques, qui dépassent le concept d'Etat-nation.
Il convient donc de s'interroger sur l'actualité de l'Etat-nation.
L'Etat-nation est bel et bien dépassé. Cependant, il en reste quelques manifestations sérieuses qui lui permettent de survivre et d'évoluer.
[...] L'État-nation n'est donc pas forcément synonyme de centralisation. L'État-nation est peut-être dépassé dans nos sociétés, mais il reste une revendication importante à travers le monde. Une prise de conscience par les peuples de leur perte de pouvoir La montée des mouvements d'extrême droite à travers l'Europe, notamment dans les 12 nouveaux États membres de l'UE (en Pologne avec les frères Kaczynski, en Bulgarie avec Ataka, etc.), montre bien que les peuples sont encore très attachés à leur appareil représentatif. Non pas que l'État-nation soit l'idéologie d'extrême droite, mais l'euroscepticisme développé par ces partis ne peut que conduire à un renforcement et surtout à un renfermement de l'État-nation. [...]
[...] Quelle réponse de l'État-nation face à un enjeu global ? En effet, face à des dynamiques climatiques ou sanitaires, l'État-nation, n'ayant de pouvoir que sur son territoire et sa nation, est dépourvu de moyens. L'État est donc contraint de s'allier avec d'autres États pour résoudre le problème, déléguant une partie de sa souveraineté et de son autorité. Il en va ainsi pour le protocole de Kyoto par exemple : les États signataires ont bel et bien abandonné une partie de leur autorité pour arriver à un accord pour une cause les dépassant (notre survie!). [...]
[...] L'État-nation est-il dépassé ? Il existe 232 pays dans le monde, dont 191 reconnus par l'ONU. Pourtant, tous ces pays sont-ils des États-nations ? Certainement pas : certains régimes totalitaires se fondent sur de si fines minorités qu'on ne peut les dire représentatifs d'une volonté nationale et nombre de nations n'ont pas d'État propre. Car pour constituer un État-nation, il faut un État et une nation. La nation est un des fondements de l'État. Ainsi, la plupart des États en Europe se sont constitués grâce à la nation, on l'a vu dans les années 90 avec la dislocation de l'ex-Yougoslavie, où nombre d'ethnies ont revendiqué leur "droit à disposer d'elles-mêmes". [...]
[...] La nation n'est plus universelle. La société est empreinte d'une diversité croissante qui, bien qu'elle encourage l'individualisation, annihile le sentiment national. Sur le plan politique, cet émiettement de la nation donne lieu à des phénomènes aujourd'hui observables dans les sociétés occidentales : bien qu'il existe d'autres facteurs qui l'expliquent, la baisse de la participation électorale et même l'augmentation des non-inscrits sur les listes est une conséquence de la perte du sentiment national. L'impact de l'Union européenne La supranationalité territoriale : la plupart des dirigeants de l'État ne conçoivent plus le territoire national, mais le territoire européen. [...]
[...] Beaucoup d'États-nations incomplets Des nations sans États : respect du principe des nationalités (droit des peuples de disposer d'eux-mêmes). Ces nations revendiquent un territoire où elles pourraient exercer une autorité politique, donc un État nation véritable. Aujourd'hui encore, donc, l'État-nation fait envie. Des États sans nation : la semaine dernière, nous avons parlé du Liban. Y a-t-il une véritable nation libanaise, où n'est-ce qu'un État composé d'une multitude de communautés sans projet national commun ? La plupart des régimes consociatifs subissent ce problème. [...]
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