Sciences économiques, Etat-nation contesté, Alcaud, Bouvet, norme culturelle homogène, patriotisme constitutionnel
Selon Renan, la nation est le « résultat d'un accord libre et volontaire entre des individus désireux d'unir leurs destinées dans la poursuite d'un projet en commun », tandis que pour HERDER, il s'agit de la « possession en commun d'un certain nombre de traits organiques (langue, culture, race, sang…) dont les individus ne sauraient se défaire et ne pourraient acquérir ». Quant à l'Etat, Weber le définit comme « une entreprise politique de caractère institutionnel dont la revendication administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime ». Gellner complète cette idée : pour que l'Etat soit pleinement accepté par les citoyens, il devrait aussi imposer un mode de pensée, une identité collective qui participe à sa bonne réception par tous
[...] La crise de l'Etat nation a deux origines : l'affaiblissement de l'Etat comme agent régulateur» et II) la crise idéologique de la nation comme formation sociale organisée par l'Etat Affaiblissement de l'Etat comme agent régulateur Deux différentes dynamiques tendent à l'affaiblissement de l'Etat, l'une interne, l'autre externe. Montée des revendications particularistes Le régionalisme se définit comme étant un ensemble de mouvements à dimension territoriale qui ne reconnaissent pas leur appartenance à leur Etat-nation de rattachement. Il existe aussi des revendications particularistes culturelles. [...]
[...] De nos jours, la citoyenneté est plus tolérante vis-à-vis des différences de confession, de modes de vie. Repenser l'Etat Nation : l'idée d'un patriotisme constitutionnel Le patriotisme consiste à revendiquer comme sien le patrimoine que les générations précédentes ont légué. Il s'agit d'un attachement national contraire au rejet qui caractérise le nationalisme. HABERMAS émet l'idée d'une patriotisme constitutionnel: chaque ressortissant de l'UE en plus d'être attaché à sa nation d'origine pourrait aussi affirmer politiquement son attachement à la constitution européenne et adhérer à la démocratie par une participation citoyenne. [...]
[...] Pour Alcaud, le communautarisme "remet en cause les déterminants culturels du libéralisme, coupable à ses yeux d'indifférence à l'égard des communautés constituées qui résident dans sa sphère d'influence." Le nationalisme, lui, désigne un mouvement politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d'un État souverain Ordre transnational et supranationalité : vers un Etat creux L'Etat creux, d'après ALCAUD, désigne le fait que l'Etat-nation est de plus en plus incapable de gérer et de contrôler de façon unilatérale les enjeux sociaux et économiques qui le traversent.» Pour J. CHEVALLIER, dans l'ouvrage Etat postmoderne, la mondialisation a un effet dissolvant sur la souveraineté étatique. BADIE ajoute que l'on assiste à la fin du monopole étatique sur les relations internationales. Il évoque un Etat englobé dont la pertinence est mise en cause en tant qu'unité politique. Il prend l'exemple de l'Union Européenne. Norbert Elias, quant à lui, estime que l'on assiste à l'émergence d'une société monde. [...]
[...] En conclusion, on observe différentes dynamiques qui tendent à l'affaiblissement de l'Etat, en interne comme externe. Les revendications particularistes se mêlent à des entités transnationales comme l'Union Européenne. L'Etat nation apparait alors comme une utopie et la solution pour surmonter cette crise pourrait résider dans l'idée d'Habermas sur le patriotisme constitutionnel. [...]
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