Le fédéralisme comme fil rouge : un fil rouge pour comprendre comment les institutions politiques ont pu évoluer. Depuis le Saint-Empire romain germanique, la dialectique politique a été celle du rapport entre le centre et une multiplicité de formations politiques, étatiques ou non. Alors que d'ailleurs se constituent des royaumes unitaires l'Allemagne a attendu Bismarck pour réaliser son unité. Avant Bismarck, comme disait Hegel, il n'y a pas d'État allemand.
L'Allemagne avait connu jusqu'au « grand ménage » napoléonien le maintient d'un système quasi féodal avec une constellation de territoires où chacun défendait ses intérêts sans qu'il y ait au-dessus une fédération propre à garantir le droit. Ni les rois, ni l'empereur, ni les princes, ni les villes libres ne sont parvenus à ce résultat.
Entre le traité de Verdun, le moment où l'Empire carolingien se divise, le début du St Empire Romain Germanique et 1871, il n'y a pas eu d'État allemand. Les différentes configurations politiques ont toutes tourné avec une organisation « légère », confédérale avec une diète, avec un tribunal d'Empire, un embryon d'administration d'empire mais en aucun cas ce qu'on a vu en France.
[...] Deux intellectuels qui jouent un rôle dans ce mouvement d'idées : Hans Freyer, Der Staat (l'Etat) Carl Schmitt, Romantisme politique et Théologie politique Critique conservatrice, le mouvement incarne la prolongation de l'autorité, de la tradition de l'autorité. Ce conservatisme met en cause les institutions, la démocratie parlementaire pourrie Il faut donc bâtir un État fort. Ces thèses puissantes et inspirées vont se retrouver chez Carl Schmitt, un juriste, professeur à Berlin, qui va prendre appuie sur les critiques de Weimar pour développer une théorie de l'État total. Constitution de Weimar parfaite, mais trop belle pour être politique. [...]
[...] De la confédération germanique au 2e Reich (1806-1871) : Le paradigme de l'État-nation Pendant le 19e siècle, on a pratiquement tout essayé. Il y a d'abord eu la confédération des princes, qui va s'effondrer rapidement. C'est la solution napoléonienne. Puis il va y avoir la confédération germanique née du Congrès de Vienne, puis en 1867 la Confédération d'Allemagne du Nord qui aboutira au 2e Reich. On peut dire que le double échec de la C. germanique ouvre la voie à Bismarck. [...]
[...] Pour respecter la diversité des États, on crée un État fédéral avec un habit confédéral, une confédération de princes et de villes, chacun des Länder a une administration, une autonomie financière, une constitution. Les Länder financent l'Empire avec les contributions matriculais. Les Lander vont pensionner le Reich. Il y a un conseil fédéral, le Bundesrat, qui associe la direction de l'Empire aux gouvernements fédérés. Bismarck veut utiliser le Bundesrat contre le Reichstag. Tout ce que le Reichstag vote doit recueillir l'approbation du Bundesrat ou la Prusse a un droit de veto. Hégémonie prussienne dans l'État fédéral. La Prusse garantit la structure fédérative. Elle réalise l'unité. [...]
[...] Tous les thèmes politiques de la droite radicale conservatrice allemande. Au lendemain de la guerre, les partis politiques allemands sont devenus plus centralistes, ils ont vu l'inconvénient de ne pas avoir une direction suffisamment puissante. Hugo Preuss part de l'idée qu'il faut aller plus loin que le 2e Reich, bâtir un État nation, un État du peuple ou Volkstaat, qui va permettre à la nation allemande d'avoir enfin un porteur de sa souveraineté. Ce projet est dirigé contre la Prusse pour se démarquer de la démocratie française. [...]
[...] L'État c'est la puissance Histoire de la Prusse de Droysen (1855- 1886). Une historiographie qui accompagne la construction des États, un catéchisme de l'Histoire de la nation. Michelet, Droysen = bâtir les idées qui vont donner le cœur de la nation État. L'État c'est une histoire. Parce que cette histoire est singulière pour chaque peuple, chaque État doit avoir sa politique, chaque peuple a un État pour accomplir sa mission. L'État allemand doit permettre à l'Allemagne d'exister en tant que nation. [...]
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