Issu d'une longue tradition de coexistence entre communautés religieuses, le confessionnalisme est incarné par le Pacte national de 1943 qui répartit les offices publics entre les communautés. Accord entre les chefs de file musulman sunnite et chrétien maronite, il symbolise l'union de ces deux communautés ayant pour but un même objectif : l'indépendance.
Les conditions étaient réunies pour la création d'un Etat-nation doté d'une forte solidarité nationale. Jusqu'en 1975, le Liban fut regardé comme une réussite parmi les régimes instables du Moyen-Orient. Toutefois, cette image vola en morceaux lorsqu'éclata la guerre civile en 1975. Les tensions intercommunautaires furent mises à nu et l'Etat libanais faillit imploser.
Ces évènements soulèvent la question de la pérennité d'un État-nation libanais fondé sur le confessionnalisme politique. On se propose ici d'étudier la désintégration de cet État nation, à travers l'éclatement de la nation libanaise.
[...] Accord entre les chefs de file musulman sunnite et chrétien maronite, il symbolise l'union de ces deux communautés ayant pour but un même objectif : l'indépendance. Les conditions étaient réunies pour la création d'un Etat nation doté d'une forte solidarité nationale. Jusqu'en 1975, le Liban fut regardé comme une réussite parmi les régimes instables du Moyen- Orient. Toutefois, cette image vola en morceaux lorsqu'éclata la guerre civile en 1975. Les tensions intercommunautaires furent mises à nu et l'Etat libanais faillit imploser. Ces évènements soulèvent la question de la pérennité d'un Etat nation libanais fondé sur le confessionnalisme politique. [...]
[...] On touche ici à une des grandes faiblesses du confessionnalisme. Un tel système est voué à être constamment modifié pour tenir compte des changements démographiques et des nouveaux rapports de force communautaires. La désagrégation de l'Etat nation libanais En plus de détenir le pouvoir économique les maronites ont toujours eu des relations privilégiées avec l'Europe, permettant un rapide essor du commerce extérieur les maronites ont confisqué l'Etat libanais. Les chrétiens ont, en effet, un nombre de députés supérieur aux musulmans et les maronites, eux, disposent de l'institution la plus puissante : la Présidence de la République. [...]
[...] L'accord promettait également la suppression du confessionnalisme politique, disposition qui est restée lettre morte faute de volonté politique suffisante. Un Etat tampon victime du confessionnalisme politique Dans un Moyen-Orient divisé par le conflit Israélo-arabe, la faiblesse du sentiment national libanais a permis aux puissances étrangères de faire du pays un Etat tampon, un exutoire de leurs antagonismes. Bloquée dans des logiques féodales, la vie politique libanaise est dominée par les mêmes dynasties familiales depuis des décennies. Ces familles ont toutes des grands frères étrangers : la famille sunnite Hariri est soutenue par l'Arabie Saoudite, le Hezbollah chiite par l'Iran, la famille druze Joumblatt l'était par l'URSS avant de se tourner vers les Etats-Unis. [...]
[...] Cela ne fait que renforcer la prééminence de l'appartenance communautaire sur l'appartenance nationale ; l'Etat nation devenant une réalité de moins en moins tangible. Aujourd'hui, l'Etat libanais, affaibli par quinze années de guerre civile, est tiraillé par deux logiques antagonistes. D'un côté, le système confessionnel perpétue une tradition de primauté de la communauté religieuse, orbite autour de laquelle s'organise la vie, et d'un faible rôle de l'Etat. De l'autre, les intérêts commerciaux appellent à ce que les différences religieuses soient transcendées pour assurer la prospérité économique du pays. Entre les deux, la nation lutte pour survivre. Encore faut-il qu'elle ait un jour existé. [...]
[...] Les deux hommes s'entendirent sur la création d'un Liban libanais synthèse du Liban pro-occidental voulu par les chrétiens et du rêve des musulmans d'un Liban appartenant à la grande nation arabe unie. Le Pacte instaure une répartition des plus hautes fonctions de l'Etat qui prévaut encore aujourd'hui. En accordance avec ce Pacte, le Président de la République est toujours un maronite ; le premier ministre, un sunnite et le Président de la Chambre des Députés, un chiite. Au Parlement, les sièges sont répartis selon un ratio de 6 députés chrétiens pour 5 députés musulmans. [...]
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