La politique internationale des États-Unis, ''Gendarmes du monde'' a pu être qualifiée de ''présidence impériale'' par l'historien A. Schleninger. Peut-on qualifier de la sorte la politique nationale également : peut-on parler d'un président impérial voire d'un État fédéral impérial?
L'État fédéral au 20e siècle représente 48 États puis 50 États fédérés, chacun de ces États se caractérisant par une certaine autonomie notamment au niveau judiciaire. Ces différents États sont organisés politiquement autour de l'État fédéral : ce sont les Grands Électeurs de chaque État (sénateurs et représentants) qui élisent , indirectement donc, le président des États-Unis.
L'État fédéral se compose de trois branches : la branche exécutive (président et secrétaires d'État), la branche législative (Congrès) et la branche judiciaire représentée par la Cour suprême qui veille à la constitutionnalité des lois. L'État fédéral est donc un régime politique qui respecte la séparation des trois pouvoirs et qui est élu démocratiquement au suffrage universel direct. Par ailleurs , les libertés individuelles comme la liberté de culte ou la liberté d'information sont assurées par la Constitution. L'État fédéral est aussi représenté par les fonctionnaires qui travaillent dans les différentes agences de l'État : à la Maison Blanche, dans les ministères ou à la Fed.
Au 20e siècle, l'État fédéral rencontre différentes situations auxquelles il doit s'adapter: deux guerres mondiales, deux après-guerres prospères ou encore des années de terrible dépression. Comment l'État fédéral sort-il de ces épreuves tandis que les pays européens connaissent des épreuves similaires et tombent dans le totalitarisme? Quel est le poids de l'État fédéral dans la vie politique, économique, sociale et culturelle des États-Unis ? La clé de voûte de cet État fédéral est-elle constituée par le président ?
[...] La Seconde Guerre mondiale voit la confirmation de ces tendances et de celles aperçues durant la Première Guerre mondiale. Ainsi, on voit à nouveau proliférer les agences ( NDAC en mai 1940, OPM en décembre 1940) autour du New Industry Board fondé en 1942 et autour de l'office of War mobilisation en 1943. Le docteur New Deal a donc été l'homme du renforcement du pouvoir fédéral, mais aussi l'homme du renforcement de la place de l'exécutif par rapport au Congrès. [...]
[...] Il va à ce propos lancer une tradition d'un discours devant la condition démocrate une fois que celle-ci a choisi son président. C'est là qu'il fait la promesse de mettre en place un New Deal''. Il tente d'instaurer un rapport de proximité et de confiance avec les Américains. Il veut les rassurer et n'hésite pas à employer un ton familier, mais néanmoins convaincant : La seule chose dont vous avez à avoir peur c'est la peur elle-même Cette pratique nouvelle de la politique avec un président plus présent s'incarne dans les causeries au coin du feu''. [...]
[...] Quel est le poids de l'État fédéral dans la vie politique, économique, sociale et culturelle des États-Unis? La clé de voûte de cet État fédéral est-elle constituée par le président? Dans une première partie, nous verrons de quelles manières l'État fédéral orchestre un dirigisme économique pendant la Première Guerre mondiale tout en sachant sortir de la guerre par le laissez-faire, laissez-passer'' des roaring twenties. Ensuite, nous verrons l'apport du docteur New Deal à l'État fédéral et à son organisation dans la guerre contre la dépression et la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] Cette multiplication est le moyen de substituer l'État fédéral aux États qui ne parviennent pas à remédier à la crise. Cette prise de relai constitue aussi une nouveauté mais elle se fait par une opposition farouche des industriels comme Du Pont De Nemours. Prenons l'exemple des deux agences marquantes : le Civilian Corporation Corps crée en 1933 et la Tenesee Valley Authority fondée le 10 mai 1933. Ces deux mesures sont le reflet de la volonté du président de venir en aide au Common man. [...]
[...] La chasse aux sorcières appuyée sur le Maccarthysme voit une phobie de l'espionnage communiste. Comme en 1941, en 1947 on réalise des enquêtes sur la fiabilité des fonctionnaires : 2500 d'entre eux sont chassés pour déloyauté tandis que préfèrent démissionner. Les années 1950 sont la consécration de ce qu'on peut appeler le néo capitalisme'' (Galbraith). C'est-à-dire un capitalisme dans lequel s'intègre une intervention de l'État. L'état d'esprit de la période peut se résumer avec la phrase Ce qui est bon pour les États Unis est bon pour General Motors et vice-versa''. [...]
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