Dès le 14e siècle, certains membres de l'Eglise pensent à une réforme. La première grande figure est Marsile de Padoue : il conteste vigoureusement le pouvoir du pape, qu'il accuse de s'être éloigné de la religion primitive, et par là d'empêcher la pérennité de la paix. « La cause de la discorde des royaumes, c'est la croyance, les désirs et l'effort par lesquels l'évêque de Rome tend à s'emparer des gouvernements séculiers ». Pour lui, le pouvoir de la cité ne peut pas appartenir au pape mais à la communauté de citoyens. Guillaume d'Occam est également une figure importante : il pense que la liberté de l'homme doit être au centre du christianisme. Il récuse l'idée même de médiation. La liberté de l'homme l'emporte sur toutes choses, et la vérité est plus importante que l'autorité. Ainsi, au 14e siècle, l'Eglise est profondément divisée.
C'est une période capitale : c'est le moment ou le concept de l'Etat surgit, parce qu'il va suppléer l'Eglise défaillante pour assurer la paix. L'unité par la religion n'est plus valide : il faut la remplacer par l'Etat. On va donc penser la séparation entre le religieux et le politique. Les guerres de religion vont marquer la fin d'un modèle politique : l'Eglise est disqualifiée et ce sont les Etats naissants qui vont s'emparer de l'autorité pour faire les paix de religion. On est dans une situation radicalement nouvelle ou tous les référents de l'époque du moyen âge disparaissent : le pape et l'empereur.
[...] Toute loi humaine dérive de la loi de nature : le droit positif est un droit ou en raison, les hommes bâtissent une société. Ce droit naturel va avoir des conséquences sur la pensée politique. Dès lors que l'homme a originellement la liberté de pensée, il faut bien qu'il élabore des lois adéquates. C'est donc dans la communauté que le roi doit trouver la source et la légitimité de son pouvoir, et non pas dans le divin. Jean Calvin a repris l'idée de l'obéissance inconditionnelle au prince, en vertu d'un principe : résister au prince, c'est résister à Dieu lui-même. [...]
[...] Cette pensée va évoluer, au fur et à mesure des guerres de religion. En Allemagne, c'est la confession des pasteurs de Magdebourg qui fait évoluer cette pensée et qui affirme le droit de résistance : « si un magistrat supérieur persécute ses sujets, alors le magistrat doit par mandat divin lui résister ». Ainsi, l'obéissance des sujets a une limite : le devoir de résister à la persécution, qui va s'imposer encore plus dans la France des guerres des religions, après le massacre de la Saint Barthélémy. [...]
[...] On dit qu'il est romain parce que depuis le sacre d'Otton 1er en 962, l'empereur se présente comme héritier de l'empire romain. Il se présente comme saint, parce qu'il veut christianiser toutes les terres allemandes. Il est germanique parce que l'empire est supranational : à la fin du 15e siècle, on le qualifie d'empire de la nation allemande. Il y a une fragmentation de la souveraineté : le saint empire n'est pas un Etat, où comme en France et en Angleterre, la justice a été rendue en son nom. [...]
[...] LA paix de religion est donc une paix politique. LA base de cet accord est l'idée que la liberté religieuse, si elle n'est pas donnée aux sujets, elle est donnée aux Etats : c'est le « cujus regio, ejus religio ». On organise une forme de cohabitation entre Etats au nom de la religion qu'a choisi le prince, et ceux qui ne sont pas de cette religion n'ont pas d'autres solutions que d'émigrer. Ce droit sera interprété comme un droit d'expulser. [...]
[...] Cette paix religieuse va se dédoubler d'un allongement des mains de l'Etat : Henri IV va organiser un système de vénalité des offices. La paix de religion en France sera précaire, puisque l'Edit sera révoqué Les débats politiques suscités par les réformes Les débats entre théologiens réformés et théologiens catholiques vont contribuer à la naissance de nouvelles idées politiques. Le temps des réformes est un temps de la pensée politique : en fonction des contextes politiques et historiques, il faut que les penseurs religieux d'adaptent. [...]
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