Raymond Carré de Malberg (juriste positiviste du début du 20e siècle) tient cette définition de l'Etat : L'Etat est « une communauté d'hommes fixés sur un territoire propre et possédant une organisation d'où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance supérieure d'action, de commandement et de coercition ». Weber quant à lui dit que : « l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans l'application de ses règlements le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné »
Si on doit faire la synthèse de ses deux définitions, l'Etat c'est donc une grande institution composée d'une administration publique distincte de la société, placée sous son autorité, qui est caractérisée par une population et un territoire délimité. En outre l'Etat est l'unique détenteur de la violence légitime ; cad de la coercition. L'Etat cumule donc les caractéristiques qui suivent : une administration, un territoire, une population, mais surtout, le pouvoir de soumettre la société à son autorité et sa coercition. Ce pouvoir-ci ; il réside dans le politique.
Pour autant, l'Etat est-il vraiment l'organisation qui s'impose partout à tous les hommes regroupés en communautés qui tiennent par un pouvoir ?
D'où cette seconde interrogation à laquelle je vais m'atteler à répondre : dans quelle mesure et comment, l'Etat, de son origine jusqu'à nos jours, s'est-il imposé en tous lieux comme l'unique forme possible du politique ?
[...] Ellipses, coll. Culture générale - GAUCHET, Marcel, Le politique versus la politique, intervention lors des Rencontres démocrates, Vincennes octobre 2007. - LAPIERRE, Jean-William, Vivre sans Etat Paris, Seuil - CLASTRES, Pierre, La société contre l'Etat, Paris, Minuit, 1974. [...]
[...] Il distingue dès lors les sociétés avec des sociétés sans Etat. Pour Jean-William Lapierre, la thèse de Clastres doit être critiquée. Pour Lapierre, ces sociétés ne sont pas caractérisées par une absence de coercition. Il considère la conception du politique de Clastres comme réductrice, parce qu'elle limite le pouvoir à la possession de la force. Lapierre dit qu'il est possible d'élaborer une graduation des sociétés selon le degré de spécialisation du pouvoir politique (c'est-à-dire, étendue des compétences et de l'implantation sur le territoire). [...]
[...] L'Etat est-il la forme universelle du politique ? Raymond Carré de Malberg (juriste positiviste du début du 20ème siècle) tient cette définition de l'Etat : L'Etat est une communauté d'hommes fixés sur un territoire propre et possédant une organisation d'où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance supérieure d'action, de commandement et de coercition Weber quant à lui dit que : l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans l'application de ses règlements le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné Si on doit faire la synthèse de ses deux définitions, l'Etat c'est donc une grande institution composée d'une administration publique distincte de la société, placée sous son autorité, qui est caractérisée par une population et un territoire délimité. [...]
[...] L'Etat, dans sa dimension coercitive moderne, apparaît comme la forme par excellence du politique. Or, la définition de l'universalité est simple : - Universel : Qui s'étend à tout ou à tous; qui se rapporte, s'applique à l'ensemble des hommes, à la totalité des choses. Pour autant, l'Etat est-il vraiment l'organisation qui s'impose partout à tous les hommes regroupés en communautés qui tiennent par un pouvoir ? D'où cette seconde interrogation à laquelle je vais m'atteler à répondre : Dans quelle mesure et comment, l'Etat, de son origine jusqu'à nos jours, s'est-il imposé en tous lieux comme l'unique forme possible du politique ? [...]
[...] C'est-à-dire, l'Etat ne va pas de lui-même et pour cela, on est droit de se demander si d'autres formes du politique sont possibles. Pour comprendre pourquoi l'Etat n'est peut-être pas la seule forme possible du politique, il faut s'intéresser aux formes d'organisation des sociétés qui ont précédé l'Etat et sa formation. Le politique dans les formes d'organisation pré-étatiques Plutôt que de revenir dans le détail sur la construction précise de l'Etat moderne depuis le Moyen-âge et la société féodale jusqu'à l'Etat-Nation libéral, il importe avant tout de s'intéresser à l'évolution de l'organisation à laquelle les hommes se sont progressivement astreints depuis la préhistoire afin de pouvoir vivre en régulant les conflits internes. [...]
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