L'idée d'État ne saurait souffrir aucune considération précipitée sans susciter une certaine confusion. Envisagée de but en blanc, cette notion se caractérise par la difficulté que nous éprouvons à la définir. Une approche relevant du ressenti ne permet d'aboutir qu'à une angoissante absence de certitude. Dans une démarche plus réfléchie, l'exégèse des grands penseurs politiques facilite l'émergence d'une conception de l'État. Juridiquement, l'État est une représentation dont la souveraineté est théoriquement illimitée. Cependant, notre perception de ce que nous nommons l'État repose plutôt sur la façon dont nous percevons sa présence. En somme, nous nous figurons l'État par son action. Techniquement, cette action renvoie à l'expression de « politiques publiques ». Le rôle communément admis de l'État est la représentation d'un intérêt général, ou encore d'un projet de société incarné par les politiques publiques. Mais dès lors qu'il est une représentation, ne serait-il pas abusif de considérer l'État comme doué d'une capacité d'action qui lui est propre ? Afin de dégager la dynamique inhérente à l'idée d'intérêt général, il convient dans un premier temps d'examiner l'État en tant qu'appareil étatique. C'est de cette conception particulière de l'État que découle dans un deuxième temps la compréhension des politiques publiques en tant qu'expression de la puissance publique. Cependant, en dépit de l'existence de règles régissant le jeu des politiques publiques, l'analyse montre l'omniprésence de normativité dans le déploiement des politiques publiques. Par ailleurs, l'analyse met en évidence l'existence d'une certaine colinéarité entre évolution de l'État et évolution des politiques publiques. L'analyse des politiques publiques pose ainsi deux problèmes de fond: la normativité inhérente au processus d'émergence des politiques publiques est-elle compatible avec l'idée de démocratie ? Et l'enchevêtrement des relations entre appareil étatique et société par le biais des politiques publiques ne retire-t-il pas tout crédit à la possibilité d'une autonomie de l'État ?
[...] On peut toutefois envisager une approche plus schématique de la formation des politiques publiques. Jones établit un idéal type du processus d'émergence, de formulation, de mise en application et d'évaluation des politiques publiques. Cette approche dite séquentielle définit la vie d'une politique publique dans une approche circulaire ou tourbillonnaire dans la mesure où les étapes de mise en œuvre et d'évaluation sont parfois le lieu d'une redéfinition du problème ou de la politique mise en œuvre, et aboutissent dès lors à un réengagement du processus depuis la phase de recherche de cause ou de recherche de solutions. [...]
[...] L'État, esclave des sociétés modernes ? Approches de l'idée d'État et réflexion sur les politiques publiques A. Perceptions et conceptions de la notion d'État I. L'approche étatique II. L'approche pluraliste III. L'approche néo-institutionnaliste IV. Weber et la bureaucratie V. L'approche corporatiste B. Normativités dans l'arène étatique I. [...]
[...] Envisagée de but en blanc, cette notion se caractérise par la difficulté que nous éprouvons à la définir. Une approche relevant du ressenti ne permet d'aboutir qu'à une angoissante absence de certitude. Dans une démarche plus réfléchie, l'exégèse des grands penseurs politiques facilite l'émergence d'une conception de l'État. Juridiquement, l'État est une représentation dont la souveraineté est théoriquement illimitée. Cependant, notre perception de ce que nous nommons l'État repose plutôt sur la façon dont nous percevons sa présence. En somme, nous nous figurons l'État par son action. [...]
[...] L'État en tant qu'appareil composite II. Les politiques publiques sont le lieu d'expression de l'État en tant qu'appareil composite III. L'hétérogénéité des acteurs en présence implique l'émergence de normativités IV. Le mécanisme décisionnel renvoie à une structure complexe mêlant de multiples variables V. Une structure de sens perméable au changement VI. Concurrence et expression dans l'arène étatique C. La question de l'autonomie de l'État face à l'idée de démocratie I. Un appareil voué à l'harmonisation II. Considérations conjoncturelles III. [...]
[...] Par exemple, les ressources peuvent être des crédits financiers et les produits peuvent prendre la forme de lois. Toutefois, la mise à disposition des ressources et la création de produits mettent en jeu un ensemble extrêmement hétéroclite d'acteurs. Cela dit, n'oublions pas le fait que la notion de politique publique est avant tout une construction théorique. Cela signifie que pour mobiliser les acteurs nécessaires au processus de création et d'application d'une politique publique, il faut que ceux-ci soient convaincus du sens et de l'intérêt de cette politique. [...]
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