La répression des gauchismes incarnés par Action Directe en France et La Fraction Armée Rouge en Allemagne durant la période allant des années 1970 jusqu'à au début des années 1990, s'arrêtant après que ces groupes eurent renoncé à leurs activités, cette répression-ci est pour le moins significative d'un certain état d'esprit qui pousse à penser que l'Etat, pour assurer sa survie, est capable d'outrepasser les principes mêmes qui le définissent dans ces cas présents comme démocratiques. C'est-à-dire que pour lutter contre des organisations qu'il présente comme antidémocratiques, il est prêt à faire en quelque sorte une entorse à sa base la plus fondamentale, qui est l'Etat de droit. La véritable question pourrait être en quoi ces groupes représentaient un danger pour l'Etat de droit et pourquoi et comment ils furent réprimés pour protéger le susnommé Etat de droit.
Ici, nous nous intéresserons dans un premier temps à l'aspect dangereux que revêtaient ces organisations pour la survie de l'Etat de droit par la conception particulièrement violente qu'ils avaient fait d'une idéologie déjà hostile à l'Etat, et dans un second temps aux explications à cette répression et comment s'est-elle traduite, tout cela pour défendre l'Etat de droit bien entendu.
[...] Cette dernière ayant pourtant fait deux accidents vasculaires cérébraux en prison, qui l'ont rendue en partie hémiplégique. Elle obtint cependant, tout comme Joëlle Aubron un régime de semi-liberté en 2004. Pour conclure, nous pouvons dire que la répression dont firent l'objet Action Directe et la Fraction Armée Rouge, même si elle peut être justifiée dans l'optique de la conservation de l'Etat et de l'Etat de droit qui en compose sa base, en outrepassant les règles de ce dernier, cette répression- ci peut être justifiée dans l'optique de la préservation du système actuelle. [...]
[...] Les méthodes utilisées et les idées défendues peuvent tout à fait être expliquées par le contexte politique et social de l'époque. Action Directe a quant à elle été fondée en 1977 par Jean-Marc Rouillan, en fusionnant le Groupe d'Action Révolutionnaire Internationale (GARI) et les Noyaux Armés Pour l'Autonomie des Peuples (NAPAP). Action Directe entretiendra des relations étroites avec la RAF après la fusion avec cette dernière en 1984, au sein d'un "Front Politico-militaire d'Europe Occidentale", annoncé par un communiqué conjoint daté du 15 janvier 1985. [...]
[...] Le but est bien entendu le même que pour Action Directe, c'est-à-dire entraîner les masses derrière eux. Les interprétations douteuses d'idéologies qui déjà dans leur forme pure sont pour le moins hostiles à l'Etat bourgeois, représentaient un danger on ne peut plus grand pour ce dernier, car émanant de la volonté d'individus particulièrement convaincus du bien-fondé d'actions parfaitement légitimes qui mèneraient forcément au but escompté. II- Des Etats impuissants à lutter avec l'arsenal juridique classique, et qui furent obligés de faire appel à des moyens extraordinaires La nécessité de les réprimer couplée à un cadre juridique ne le permettant pas -Cette avalanche d'actions (improductives) d'une violence aveugle frappant des représentants de l'Etat, fait de la répression de ces groupes une nécessité dans l'optique de la préservation de l'Etat lui-même, et de l'Etat de droit. [...]
[...] Ce faisant, il a limité les libertés civiles d'une manière qui était peut-être démesurée par rapport à la situation. Voici quelques exemples : Le Radikalenerlass (décret radical) des ministres-présidents des Länder visant à écarter de la fonction publique tout ennemi de la Constitution ; la loi Anti-terrorisme : la constitution d'associations terroristes (Bildung terroristischer Vereinigungen) est désormais considérée comme un délit passible de poursuites ; ou encore l'adoption de la loi Kontaktsperregesetz visant les membres de la RAF qui sont en détention. Cette loi interdit tout contact entre les détenus et avec le monde extérieur. [...]
[...] Ce principe implique forcément un non-respect des lois et autres règles en vigueur, par la subordination de la loi officielle à une exigence morale. C'est-à-dire que l'on va régler ses problèmes sans l'intermédiaire de la bureaucratie ou des politiques. Cette idée, qui fut interprétée par Action Directe de manière hâtive découle directement du développement de la théorie et de la pratique de la ‘propagande par le fait', chère aux anarchistes de la fin du XIXème, voyant dans l'action et la révolte permanente la seule voie vers la révolution. [...]
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