Selon Platon, « Le meilleur Etat est aussi heureux et agit selon le bien ». De cette citation apparaît la finalité première d'un Etat qui est avant tout le bien-être collectif, bien-être qui se traduit usuellement par la satisfaction de l'intérêt général, fondement traditionnel des prérogatives de la puissance publique.
Ainsi, l'Etat est tout à la fois un pouvoir et une organisation du pouvoir nécessaire à la vie de toute société humaine.
Oscillant au cours de l'histoire entre Etat-Providence et Etat Gendarme, c'est-à-dire du « plus d'Etat » au « moins d'Etat », l'heure actuelle s'inscrit davantage dans une logique du « mieux d'Etat » où le souci de la performance, de l'efficacité, de l'efficience dans le fonctionnement de l'Etat est incontestablement un enjeu décisif communément partagé à l'échelle internationale.
En effet, dans le contexte actuel de mondialisation et d'accroissement de la compétitivité entre les pays, tout Etat recherche la performance, ce qui doit passer par la prise en compte des évolutions du monde qui l'entoure, et par la faculté de modifier ses objectifs tout comme ses programmes. Dans ses réflexions sur l'Etat performant, Allen Schick démontrait en 2003 qu'un « Etat performant a de meilleures perspectives économiques, des institutions plus solides, une société plus juste et une plus grande stabilité politique ». Pour cela, il apparaît que les organisations publiques doivent œuvrer dans le sens de la mise en œuvre d'actions répondant à des objectifs définis, tout en rendant compte de leur réalisation par l'évaluation qui en est faite. Le mouvement actuel se situe donc bien dans le cadre « d'une gestion fondée sur les résultats ».
[...] Cette complexité des structures administratives et des normes, rendent moins transparente et moins lisible l'action de l'administration, conduisant certains à suspecter cette dernière de dissimuler des inégalités de traitements entre les citoyens, et donc d'entraver l'un des piliers fondamentaux du pacte républicain auquel les Français sont tant attachés. Il apparaît ainsi, que cette méfiance rend peu probable la confiance des citoyens envers l'Etat, d'où la difficulté de mettre en œuvre les réformes engagées, celles-ci requérant pourtant un large consensus, indispensable à leur réussite. [...]
[...] En effet, si trente années de circonstances favorables auront permis de résorber les taux d'endettement records atteints au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la fin des Trente Glorieuses s'est soldée par une reprise des déficits, résultante des deux chocs pétroliers des années 70 et de vingt ans de croissance molle non étrangers au gonflement quasi continu de l'endettement des Etats. En France, la question de l'endettement revêt une préoccupation centrale, puisque l'on considère, à juste titre, que la charge de la dette constitue le second poste de dépenses de l'Etat. La France vivrait ainsi à crédit depuis trente ans, reportant alors la charge des dépenses publiques sur les générations futures. [...]
[...] Si la France a elle aussi entrepris dès ces années-là diverses réformes, celles-ci se sont davantage cantonnées à des modifications techniques ou politiques, sans réellement asseoir une nouvelle gestion publique axée sur la notion de performance. Il faudra ainsi attendre les élections présidentielles de 2002, mais surtout celles de 2007 pour que la réforme de l'Etat en France s'inscrive elle aussi dans la lignée des réformes initiées dans les pays pionniers, par le déploiement notamment de nombreuses mesures visant à modifier l'univers du secteur public. Ainsi, à la question de savoir si l'Etat doit être performant, il convient de déterminer pourquoi, comment et jusque dans quelles mesures intervient cette performance ? [...]
[...] Ainsi, à la fin de chaque exercice budgétaire, est établi un rapport de performance faisant état des conditions de réalisation du programme. En outre, la LOLF doit permettre un renforcement des pouvoirs budgétaires du Parlement en lui donnant les moyens d'une meilleure information et d'un contrôle plus approfondi des lois de finances. La mise en œuvre de cette nouvelle constitution financière qui s'applique pour la première fois au budget en 2006, représente un défi majeur pour l'Etat car elle introduit une nouvelle logique de fonctionnement des services centraux de l'Etat, désormais au service de la réalisation de programmes d'action, dont l'activité est évaluée en fonction du degré de réalisation des objectifs fixés. [...]
[...] L'Etat doit-il être performant ? Selon Platon, Le meilleur Etat est aussi heureux et agit selon le bien De cette citation apparaît la finalité première d'un Etat qui est avant tout le bien-être collectif, bien-être qui se traduit usuellement par la satisfaction de l'intérêt général, fondement traditionnel des prérogatives de la puissance publique. Ainsi, l'Etat est tout à la fois un pouvoir et une organisation du pouvoir nécessaire à la vie de toute société humaine.Oscillant au cours de l'histoire entre Etat-Providence et Etat Gendarme, c'est-à-dire du plus d'Etat au moins d'Etat l'heure actuelle s'inscrit davantage dans une logique du mieux d'Etat où le souci de la performance, de l'efficacité, de l'efficience dans le fonctionnement de l'Etat est incontestablement un enjeu décisif communément partagé à l'échelle internationale. [...]
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