La laïcité est toujours le sujet à craindre pour les uns et à défendre pour les autres. Le décès du Pape Jean Paul II a donné l'occasion de relancer le débat, et notamment la mise en berne des drapeaux qui s'en est suivie, qui a réveillé la querelle entre cléricaux et « laïcard ». Mais la laïcité est véritablement redevenue une question d'actualité en France, avec l'affaire du port de voiles islamiques dans les écoles. Mais les débats actuels sur le port des signes d'appartenance religieuse à l'école, même s'ils sont importants ne recouvrent pas l'ensemble du sujet.
La laïcité est constitutive de notre histoire collective. Les divers débats et réflexions nous montrent la complexité de cette notion de laïcité, pourtant bâtie sur un socle solide. Le juge administratif a joué un grand rôle dans la mise en application de ce principe, par une interprétation libérale et pratique des textes. L'article 10 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la loi de 1905, la consécration constitutionnelle du principe de laïcité en 1946 puis en 1958, forme un socle législatif à ce principe.
Toutes les définitions de la laïcité ont été accompagnées par de nombreuses critiques, mettant en conflit différentes conceptions. Quand on parle de la loi de 1905, très souvent on évoque un conflit entre la laïcité et les religions, or ce n'est pas exact. Dans un contexte d'affrontement, la sagesse des législateurs de l'époque, de ceux qui ont fait la loi de 1905, a été de faire une loi qui créait les conditions permettant à chacun de vivre avec d'autres, de la façon la plus harmonieuse possible et dans le respect des convictions de chacun. Dans la perspective républicaine, l'homme-citoyen, à la source et au centre de toute nécessité, détermine seul, sans avoir besoin de référence à une transcendance ou une parole révélée, les fins individuelles et collectives. L'Etat en dépend que de cette communauté d'esprits libres qui constitue le peuple souverain. Il doit rester neutre devant les convictions individuelles, garantir la liberté de conscience et d'expression, la liberté religieuse et l'égalité des cultes. La laïcité désigne cette perspective et en assure les garanties institutionnelles. Elle suppose un humanisme libéré fondé sur le seul recours à la raison et à la conscience individuelle de tous.
Face à cette conception, on peut observer que pendant longtemps et encore de nos jours l'Eglise n'a pas renoncé à revendiquer le monopole de l'éducation et cherche à composer sa perte d'influence sur la jeunesse en développant des œuvres postscolaires. Aussi le combat pour la laïcité est-il inséparable d'un combat contre une Eglise Catholique puissante solidement hiérarchisées. Mais il est impossible de réduire la laïcité, conception politique et philosophique, à l'anticléricalisme. Il apparaît pourtant qu'ils ont des histoires parallèles et souvent mêlées. Une des tâches des laïques aujourd'hui est de les distinguer.
On peut ainsi voir que la laïcité ne se limite pas à un simple principe juridique de séparation de l'Etat et des cultes, elle défend et illustre la liberté de conscience de chaque citoyenne et de chaque citoyen.
Deux Etats en Europe se veulent laïques : la France et la Turquie. D'autres Etats ne sont pas laïques comme le Royaume-Unis mais protègent le pluralisme religieux. La laïcité à la française a pour grands principes la neutralité et la séparation stricte de l'Eglise et de l'Etat. Après avoir vu dans des exposés précédent les caractéristiques générales du concept de laïcité et son développement historique ; on peut se demander quelle place laisse la laïcité à la liberté de conscience et de croyance de nos jours. Mais l'Etat et la laïcité vont devoir agir en fonction du pluralisme religieux (I). Aussi face à ce développement du pluralisme religieux et l'évolution de la société, la laïcité républicaine se retrouve face à de nouveaux enjeux. (II).
[...] L'État en dépend que de cette communauté d'esprits libres qui constitue le peuple souverain. Il doit rester neutre devant les convictions individuelles, garantir la liberté de conscience et d'expression, la liberté religieuse et l'égalité des cultes. La laïcité désigne cette perspective et en assure les garanties institutionnelles. Elle suppose un humanisme libéré fondé sur le seul recours à la raison et à la conscience individuelle de tous. Face à cette conception, on peut observer que pendant longtemps et encore de nos jours l'Église n'a pas renoncé à revendiquer le monopole de l'éducation et cherche à composer sa perte d'influence sur la jeunesse en développant des œuvres postscolaires. [...]
[...] Cette loi a donné lieu à des manifestations graves de refus, voire de rébellion. De plus, elle reste inutile. En effet, faite pour aider , voire protéger les directeurs d'établissement d'enseignement placés devant la délicate situation de faire le tri entre les signes admis et les signes interdits, ils se retrouvent toujours en première ligne, placés devant le choix, qui leur incombe toujours, entre le signe ostensible et celui qui ne l'est pas. Reste qu'il faut demeurer vigilant, non pas sur l'exercice par les musulmans de leur culte, mais sur les éventuelles dérives, notamment sur les tentations d'un prosélytisme islamique. [...]
[...] L'état contemporain de la laïcité et les questions qu'elle suscite La laïcité est toujours le sujet à craindre pour les uns et à défendre pour les autres. Le décès du Pape Jean Paul II a donné l'occasion de relancer le débat, et notamment la mise en berne des drapeaux qui s'en est suivie, qui a réveillé la querelle entre cléricaux et laïcards Mais la laïcité est véritablement redevenue une question d'actualité en France, avec l'affaire du port de voiles islamiques dans les écoles. [...]
[...] Les libertés publiques sont garanties, notamment la liberté de croyance et de religion. Malgré cela le débat public reste largement ouvert. D'autant plus que l'opinion publique s'inquiète de ce qu'elle perçoit comme une invasion de nouveaux groupes, l'émergence de l'islam comme seconde religion en France. De plus, un certain nombre de politiciens jouent sur cette inquiétude en se servant du sentiment d'insécurité Aussi, la laïcité française est une laïcité sur fond de catholicisme. Elle s'est largement forgée en réaction à l'Église catholique, mais elle ne pouvait ignorer le poids du catholicisme. [...]
[...] Pourtant, la loi de 1905 ne connait que les Églises», c'est-à-dire les institutions, et il est terriblement complexe et difficile de faire comprendre dans les Eglises les communautés musulmanes. Les anciens cultes reconnus ont des structures solides aptes à discuter avec l'État. Il existe encore aujourd'hui des exceptions au principe de séparation de l'Église et de l'État. C'est le cas des dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, où le régime concordataire est encore en vigueur. Ce qui signifie que les quatre cultes du Concordat (judaïsme, le catholicisme, les églises protestantes réformée et luthérienne), sont reconnus officiellement et érigés en service public. [...]
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