Etat, avenir, crise, légitimité, efficacité, financière, Pierre Rosanvallon, la crise de l'Etat-providence, cohésion sociale, individualisme
Une idée qui a priori peut paraître sans fondement mais qui n'est pas fantaisiste aux vues des nombreuses critiques adressées à l'organisation actuelle de l'Etat. Après la 2nde Guerre mondiale, l'influence de l'Etat s'est considérablement accrue dans nos sociétés (nécessité de reconstruction) mais plus d'un demi-siècle plus tard, cette intervention est-elle toujours justifiée ? N'est-il pas temps pour l'Etat de tirer sa révérence ?
[...] XXX Institutions politiques XXX séance 2 Exposé 2 : L'État a-t-il encore un avenir ? Introduction : Une idée qui a priori peut paraître sans fondement mais qui n'est pas fantaisiste aux vues des nombreuses critiques adressées à l'organisation actuelle de l'Etat L'État au sens d'État providence : ensemble des interventions de l'Etat dans le domaine social qui visent à garantir un niveau minimum de bien-être à l'ensemble de la population Chronologie indicative (naissance au XIXème siècle en Europe) : 1883 assurance maladie en Allemagne (Bismarck) 1898 loi sur la réparation des accidents du travail en France 1935 Social Security Act aux Etats-Unis 1942 Welfare State État de bien-être en Angleterre 1945 Sécurité Sociale en France Après la 2nde Guerre mondiale, l'influence de l'Etat s'est considérablement accrue dans nos sociétés (nécessité de reconstruction) mais plus d'un demi- siècle plus tard, cette intervention est-elle toujours justifiée ? [...]
[...] Ils ont besoin de mécanismes externes de gouvernance (Keynes) l'Etat est aussi là pour apporter un cadre solide au marché qui seul ne peut assurer sa propre survie (cf. la crise économique) En cas de crise, l'Etat se présente comme le dernier rempart contre le chaos : 360 milliards d'euros alloués aux banques 22 milliards d'euros pour assurer le financement des PME plainte auprès du gouvernement en cas de plan social Apparition de nouvelles valeurs comme le bien-être ou le développement durable qui ne trouvent pas d'écho auprès des marchés car la recherche du profit prime sur le reste et notamment sur l'aspect humain 2 Cohésion sociale et solidarité L'espoir de richesse communiqué par la mondialisation ne bénéficie pas à tout le monde, le développement économique ne s'est pas fait au profit de tous Prise de conscience d'un risque d'exclusion fort pour toute la population mondiale : Les écarts de richesse mettent en péril le lien social notions de fracture numérique et de fracture sociale développement des mouvements anti-globalisation et altermondialistes Les marchés ne peuvent satisfaire les besoins sociaux (qui sont incompatibles avec la recherche du profit) Le besoin de sécurité individuelle et collective ne semble pouvoir être assuré que par un Etat fort et efficace En temps de crise, l'Etat est le seul rempart efficace contre la précarité et l'exclusion : prestations sociales pressions sur les entreprises en cas de licenciements incitations diverses pour relancer l'activité économique (ex. [...]
[...] La crise de l'Etat D'après l'expression de Pierre Rosanvallon dans La crise de l'Etat- providence écrit en Crise de légitimité Le contexte historique et économique est différent, les attentes vis-à-vis de l'Etat ont changé : la croissance économique n'est plus aussi forte qu'à l'époque la peur d'une guerre imminente a disparu la défaite du communisme symbolise l'échec de l'Etat autoritaire et la victoire de l'initiative individuelle et de la loi du marché (libéralisme) Montée de l'individualisme : - recherche d'une liberté toujours plus grande les progrès des nouvelles technologies (ex. Internet, Facebook ) révèlent un monde où l'on peut échapper au contrôle de l'Etat (cf. débat sur Hadopi) les individus ne se retrouvent plus dans l'action des hommes politiques ne pourraient-ils pas exercer directement leurs responsabilités de citoyen ? [...]
[...] Discrédit de la politique : la corruption latente les nombreux scandales politico-financiers qui agitent le monde politique français et étranger (ex. l'affaire Clearstream, l'affaire Lewinsky 1998, l'affaire des diamants de Bokassa en 1979, l'affaire du Watergate en 1972 ) la question de la crédibilité des hommes politiques (ex. les paroles fâcheuses de Brice Hortefeux, les insultes de Nicolas Sarkozy lors du salon de l'Agriculture en février 2008, la surmédiatisation autour de Ségolène Royal et plus généralement la peopolisation de la politique ) Ecartèlement de l'Etat entre nationalismes (identité régionale) et supranationalité (Union européenne) recherche d'une identité stable 2 Crise financière et crise d'efficacité La politique de l'Etat est extrêmement coûteuse : entre le tiers et la moitié du budget national alors que la situation financière est déjà particulièrement inquiétante (115 milliards d'euros de déficit prévus pour 2010) Le financement devient de plus en plus compliqué : baisse de la croissance donc baisse des revenus de l'Etat (particulièrement de la TVA) les cotisions sociales ne suffisent plus d'où une augmentation des prélèvements obligatoires le vieillissement de la population implique de nouvelles difficultés pour le financement Mécontentement de la population : les prélèvements obligatoires augmentent mais les résultats ne sont pas à la hauteur, les inégalités se creusent toujours gaspillage du secteur public mauvaise gestion des affaires publiques manque de transparence L'intervention de l'Etat freine la croissance économique : minima sociaux et cotisations sociales poussent les entreprises à la délocalisation les entreprises publiques ne sont absolument pas compétitives les entreprises privées se révèlent beaucoup plus efficaces que les organismes publics La mondialisation apparaît comme une machine à profits qui produit toujours plus de croissance et de richesse c'est la perspective d'une prospérité pour un grand nombre Une intervention qui reste indispensable 1 Quand le marché révèle ses faiblesses L'exemple de la crise : le secteur privé a lui-aussi montré ses faiblesses, les entreprises privées font faillite (ex de faillites en plus pour 2008 en France) des centaines d'hommes et de femmes plongés dans la précarité après avoir perdu leur emploi le marché est aussi source de mécontentement Le marché est incapable de s'autoréguler : Les marchés fonctionnent mal de manière structurelle. [...]
[...] la privatisation de GDF-Suez) et se diriger d'avantage vers des partenariats avec le secteur privé l'Etat a un rôle à jouer dans l'équilibre du marché mais encore faut-il trouver lequel ? toujours œuvrer pour la défense de l'intérêt général (une politique publique juste et efficace) une responsabilité accrue de la part des dirigeants politiques mais aussi une plus grande transparence si l'Etat veut conserver la confiance de la population la construction européenne et la Charte sociale européenne doivent permettre de corriger les inefficacités du système il n'est pas inutile non plus de se pencher sur la question de la réorganisation du pouvoir une décentralisation contrôlée serait peut-être plus proche des préoccupations et des problèmes locaux, certains comme Jean- Claude Lugan parlent de fédéralisme républicain tous ces éléments font que l'on peut légitimement se demander quelle sera à terme, la forme de l'Etat du futur et si ce n'est pas à nous que revient la responsabilité de construire son nouveau visage ? [...]
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