L'insécurité aujourd'hui, ce n'est plus seulement les risques encourus face à la violence des autres comme dans l'état de nature de Hobbes, clairement identifiable à une difficile lutte pour la survie et dont les remèdes sont clairs. Par conséquent, si l'insécurité est un thème important du débat politique, et clive la droite et la gauche, aucune définition précise de l'insécurité n'est donnée. Et partant, cette insécurité qui fonde des politiques publiques ne peut avoir de résultats incontestables car elle n'est pas définie, et par conséquent pas mesurable de façon certaine. De plus, l'insécurité est aussi un sentiment de peur face à des changements (mondialisation…) et comme tout sentiment il est fondé sur une des craintes abstraites et des représentations.
[...] Mais le thème est si porteur qu'il est instrumentalisé pour faire accepter aux citoyens, ceci est très net dans les Etats-Unis de l'après 11/09, un contrôle accru de leurs actes. L'insécurité brandie par le citoyen se retourne ainsi contre lui. L'insécurité est donc plus un sentiment de malaise lié à la modernité et fondé sur des représentations, des actes d'incivilités ou des risques de déclassement/rejet social. Bibliographie indicative Violences et insécurité fantasmes et réalités dans le débat français par Laurent Mucchielli L'insécurité par Jean-Luc Mathieu, 2007. [...]
[...] Mais aujourd'hui, c'est le risque de violence plus que la violence elle-même qui alimente le sentiment d'insécurité. Les représentations sont très importantes pour diffuser un sentiment d'insécurité : la peur qu'inspirent des bandes de casseurs vues à la télévision ou les délocalisations des emplois industriels jouent dans ce sens. Il provient de la perception de nos agresseurs supposés ou potentiels. Il provient également de la peur que l'Etat ne fasse pas son travail et que personne ne puisse le remplacer : ainsi, dans des pays où l'Etat a failli (Iraq, Italie de la fin du XIXe, Somalie, Afghanistan des structures de type mafieuses ont vu le jour pour remplacer l'Etat défaillant et pour assurer la sécurité des individus). [...]
[...] Les conséquences de ces politiques publiques Les risques de la notion d'insécurité sur les libertés individuelles L'exemple du Patriot Act à la suite des attentats du 11/09 aux Etats-Unis votée par le Congrès le 26 octobre 2001. Cette loi, conséquence directe des attentats du 11 septembre 2001, renforce énormément les pouvoirs des différentes agences gouvernementales des États- Unis (FBI, CIA, NSA et l'armée). Elle fut considérée comme une loi d'exception, dont les dispositions n'étaient valables que pour quatre années. Ont été également modifiées, les lois sur l'immigration, les lois d'opérations bancaires, la loi de surveillance d'intelligence étrangère (FISA). Il crée une nouvelle catégorie de crime dit "du terrorisme domestique" (section 802). [...]
[...] Quant aux réformes profondes d'intégration et de renaissance du lien social, des politiques qui promeuvent les associations par exemple sont de faible reconnaissance médiatique et sont pas conséquent souvent délaissées. Le traitement du chômage par la sécurité sociale professionnelle se veut par exemple une lutte contre les insécurités que sont les pertes d'emploi. Des échecs en l'absence d'une définition certaine Autant le dire clairement : le combat contre l'insécurité ne peut être gagné. Pour une raison simple, l'insécurité comme nous l'avons vue ne peut être définie clairement. [...]
[...] Les solutions mises en œuvre sont de deux natures : - une politique ferme en matière de crimes et délits - le traitement social de la question du déclassement, du chômage Une politique ferme permet une forte baisse du sentiment d'insécurité, notamment une présence policière visible et une communication politique offensive. Sans polémiquer, entre 2002 et 2007, l'insécurité a diminué mais assez peu comparé à d'autres pays. Par contre, les attaques contre les personnes ont augmenté. Malgré ce bilan plutôt mitigé, le sentiment d'insécurité était la 5e préoccupation des Français pendant la campagne présidentielle cette année. [...]
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