"L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation". Ernest Renan, homme politique, philosophe et historien, proposa cette définition de la nation en 1882, dans un discours resté célèbre devant la Sorbonne; à cette époque déjà, la nation française s'interrogeait sur son identité, moins d'une décennie après la guerre franco-prussienne et l'atteinte à l'intégrité du territoire que fut l'annexion de l'Alsace-Moselle.
Un siècle plus tard, la question de l'identité nationale est toujours ouverte, au point d'être devenue l'un des enjeux majeurs de la dernière campagne présidentielle. Dans une époque empreinte de confusion depuis la fin de la guerre froide, conceptualisée par le philosophe américain Francis Fukuyama comme La fin de l'histoire, les individus mais surtout les sociétés sont à la recherche d'un caractère permanent et fondamental pour exprimer leur singularité. L'identité collective devient alors un marqueur qui, au-delà des différences ou des similitudes éventuelles de ses membres, fait qu'ils sont identifiés comme tels. La conception que Renan développe de la nation, basée sur la volonté de vivre ensemble, s'inscrit alors en opposition des théories de l'époque sur la nation, défendues par de nombreux auteurs allemands dont Johann Fichte qui la limitent à une appartenance ethnico-culturelle. Mais dans la période actuelle où la mondialisation remet en cause de nombreux équilibres, la place de la nation paraît moins évidente.
De nos jours, qu'est-ce que l'identité nationale ?
[...] La langue française, traduction dans la société de l'unicité de la nation. Depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 signée par le roi François Ier, la langue française est devenue la seule langue officielle pour la rédaction des actes administratifs, au détriment du latin et des langues provinciales comme l'oc ou l'oïl. Dès la fin de la Renaissance et grâce à l'essor de l'imprimerie, le français s'est imposé progressivement comme langue unique de la nation, consacré par le décret du 2 thermidor An II (20 juillet 1794) adopté par la Ière République. [...]
[...] Ce passé est l'une des clés de l'identité nationale. Un royaume catholique millénaire Il est communément admis que l'origine de notre pays remonte au sacre de Clovis Ier et sa conversion au catholicisme à la césure du Vème et du VIème siècle. Le royaume catholique commence alors à se constituer territorialement. Cette extension permanente, perpétuée par les différents souverains mérovingiens, carolingiens et capétiens, par les dynasties des Valois puis des Bourbons, fit progressivement du royaume le plus vaste et le plus unifié d'Europe. [...]
[...] L'Organisation Internationale de la Francophonie estime à 200 millions le nombre de francophones. Cette communauté de pays qui partage avec nous la langue a permis des échanges privilégiés et un enrichissement de notre culture; on peut citer en exemple les apports littéraires francophones de Rousseau, de Léopold Sédar Sanghor, de Tahar Ben Jelloun ou des auteurs belges dans ce qu'on appelle communément la bande dessinée franco-belge. L'identité francophone est donc intrinsèque mais non exclusive à l'identité française; l'identité québécoise est elle aussi construite autour du vecteur francophone. [...]
[...] Qu'est-ce que l'identité nationale ? "L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation". Ernest Renan, homme politique, philosophe et historien, proposa cette définition de la nation en 1882, dans un discours resté célèbre devant la Sorbonne; à cette époque déjà, la nation française s'interrogeait sur son identité, moins d'une décennie après la guerre franco-prussienne et l'atteinte à l'intégrité du territoire que fut l'annexion de l'Alsace-Moselle. [...]
[...] Après la défaite de Sedan, la IIIe République nouvellement proclamée s'inscrira dans cette continuité. Les valeurs héritées de la IIIe République et de la Résistance Amputée d'une partie de son territoire à la suite de la guerre franco-prussienne, la IIIe république va essayer de susciter une réelle cohésion nationale autour du sentiment républicain. Les lois Ferry instaurant l'école primaire gratuite et obligatoire en 1881 puis laïque en 1882 ainsi que la loi Waldeck-Rousseau de 1901 sur les associations ou encore la séparation définitive des cultes et de l'Etat en 1905 ont peu à peu transformé notre pays; la forme républicaine du gouvernement est alors devenue un vecteur de notre identité. [...]
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